Référendum sur la Constitution européenne: les évêques espagnols laissent la liberté de vote

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En soulignant les aspects positifs et négatifs

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ROME, Lundi 21 février 2005 (ZENIT.org) – Vendredi 4 février a été publiée une Note du Secrétariat général de la Conférence épiscopale espagnole (CEE), approuvée par la Commission permanente, relative au référendum sur la « Constitution européenne » dans laquelle sont présentés les aspects positifs et négatifs du traité, en vue de promouvoir un « vote de conscience ».

L’Espagne a été, hier, le premier pays de l’Union européenne à soumettre à la consultation populaire le traité constitutionnel européen.

Les Espagnols se sont prononcés en faveur du traité avec 76,73% des voix, mais avec un taux d’abstention de 57,68%. Selon les données fournies par le ministère de l’Intérieur, 76,73% des électeurs ont voté « oui », 17,24% « non », et 6,03% ont voté blanc.

La conférence épiscopale espagnole a décidé de publier cette Note car les évêques ont le devoir pastoral d’« offrir une aide aux catholiques, et à l’opinion publique en général, sur l’orientation morale du vote responsable et effectué en conscience », comme le demandaient « les nombreuses requêtes reçues de divers secteurs de la communauté catholique qui sollicitaient une parole dans ce sens », affirme le document.

Parmi les éléments positifs, l’on souligne « que les signataires du traité, se soumettant au pouvoir d’un texte constitutionnel, favoriseront le processus d’intégration de l’Union avec tout ce que cela comporte : renforcement de la paix entre les peuples d’Europe ; développement économique et social ; coopération plus efficace contre le terrorisme et la délinquance au niveau international et croissance de la capacité de l’Union d’agir de manière concertée dans le monde ».

Les évêques apprécient également le fait que le Traité mette en valeur « avec une clarté suffisante les principes de subsidiarité, de proportionnalité et de contrôle judiciaire » et qu’il reconnaisse « conformément aux lois nationales, la liberté de création de centres d’enseignement » et le droit des parents d’éduquer leurs propres enfants « sur la base de leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques ».

Toujours en faveur du Traité l’on trouve la mention de la religion « comme un des éléments constitutifs de l’héritage européen » et la reconnaissance « des Eglises comme réalités sociales ayant une valeur spécifique » avec lesquelles l’Union maintiendra « un dialogue ouvert, transparent et sincère ».

Parmi les éléments négatifs relevés par les évêques dans la « Constitution », la Note souligne l’absence de définition claire d’« un droit humain aussi fondamental que celui de la vie ».

« Le texte constitutionnel n’exclut pas la recherche impliquant la mort d’embryons humains, ni l’avortement, ni l’euthanasie ; le texte n’exclut pas non plus le clonage d’êtres humains en vue de l’expérimentation et de la thérapie », ajoutent-ils.

Les prélats notent également l’absence d’« une plus grande protection du mariage et de la famille, tout comme la définition explicite du mariage en tant qu’union stable entre un homme et une femme ainsi que la protection du droit des enfants à ne pas être adoptés dans le cadre d’un autre type d’union ».

Dans le même temps, ils considèrent qu’il n’existe pas de reconnaissance explicite du caractère personnel de l’être humain, ouvert à la transcendance, qui est la base inviolable des droits fondamentaux ; de tels droits ne sont pas concédés, mais seulement reconnus par la loi ».

Enfin, les évêques « souhaitent que l’organisation politique de l’Union facilite une plus grande participation des citoyens » et « déplorent profondément l’omission délibérée du christianisme comme l’une des racines vivantes de l’Europe et de ses valeurs ».

A propos de la convocation du référendum, la Note affirme « que les citoyens doivent avoir suffisamment d’informations pour pouvoir voter en connaissance de cause ; que la question posée doit pouvoir obtenir une réponse suffisamment claire et que le vote ne doit pas avoir de conséquences politiques différentes de celles qui sont soumises explicitement à l’attention des citoyens ».

A ce propos, les évêques n’ignorent pas la « perplexité » manifestée par de nombreuses personnes « face à la difficulté de pouvoir connaître de manière responsable le contenu d’un texte juridique long et complexe comme peut l’être le traité en question ».

La Note explique clairement que « l’Eglise mise sur l’Europe » et souligne comment le Saint-Siège, les épiscopats européens et les personnalités politiques catholiques et d’autres confessions chrétiennes ont été parmi les premiers à encourager un grand projet d’unification européenne qui, refermant le triste chapitre de guerres, grandes et répétées, donne lieu à une époque de concorde et de véritable progrès ».

Toutefois, les évêques croient que « l’engagement à l’égard de l’Europe ne les oblige pas à indiquer, dans l’exercice de leur mission pastorale, une direction déterminée relative au vote dans ce référendum », affirmant seulement que « dans tous les cas il sera nécessaire d’agir en conscience en pesant avec attention les motifs pour lesquels celui-ci se déroule réellement ».

« Le ‘oui’ ou le ‘non’, le vote blanc ou l’abstention, sont des options possibles et légitimes ; le vote blanc et l’abstention, dans les cas ou il ne serait pas possible de dépasser l’état de perplexité, ou si l’on ne peut accepter, à la base, la consultation », concluent-ils.

Dans certains éclaircissements et en réponse aux demandes des journalistes, le père Martinez Camino, qui a présenté la Note lors d’une conférence de presse, a précisé que « le vote blanc ou l’abstention ne sont pas des options légitimes quand elles sont associées à la ‘paresse ou l’irresponsabilité’ et que « l’Eglise appelle toujours à la prise de responsabilité ».

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ZENIT Staff

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