Le cléricalisme, telle est la « racine plus profonde » de la crise que traverse l’Église actuellement, affirme le cardinal Gomez. C’est une « mentalité » « sous-jacente à notre manière de concevoir le ministère et d’agir dans les moments décisifs », explique-t-il. Cette crise est donc « un appel à une conversion », à un changement de mentalité, en premier lieu des pasteurs que sont les évêques. Pour l’archevêque colombien, il s’agit de retrouver une « cohérence minutieuse entre nos paroles et nos actions ».
Le cardinal Rubén Salazar Gomez, archevêque de Bogota (Colombie), est intervenu dans l’après-midi de cette première journée de rencontre pour la Protection des mineurs dans l’Église, ce jeudi 21 février 2019, dans la salle du synode du Vatican, sur le thème « L’Église en temps de crise. Responsabilité de l’évêque. Faire face aux conflits et aux tensions et agir avec détermination ».
Pour affronter la crise et entrer dans un processus de conversion, « l’évêque n’est pas seul », « son ministère est un ministère collégial », souligne l’archevêque de Bogotá, qui invite les évêques à renforcer leurs « liens fraternels », à « entrer dans un vrai discernement communautaire », à « agir toujours avec les mêmes critères » et à se soutenir « mutuellement dans la prise de décisions ». Le cardinal évoque aussi la nécessité d’un « code de conduite » qui « montre clairement comment l’évêque doit procéder dans le contexte de cette crise ».
Responsable de « la sanctification des prêtres et des personnes consacrées », l’évêque est invité à se faire proche d’eux « en tant qu’ami, frère ou père ». Être proche aussi des fidèles, qu’il faut aider à « grandir chaque jour dans la conscience d’appartenir à l’Église et de se sentir coresponsable d’elle ». Et dans cette proximité, indique le cardinal, si le « premier devoir » à l’égard des victimes est de « les écouter », il est aussi indispensable de « prendre conscience de la responsabilité sérieuse et grave que nous avons en ce qui concerne les réparations dues aux victimes ».
Voici la traduction officielle, de l’intervention donnée en espagnol par le cardinal Gomez.
HG
Intervention du cardinal Rubén Salazar Gomez
Introduction/contextualisation
Au cours de cette journée, nous répondons à une question très concrète sur la crise que nous sommes en train de vivre au sein de l’Église. Quelle est la responsabilité de l’évêque ? Pour pouvoir comprendre cette responsabilité et l’assumer, il est indispensable d’essayer de catégoriser, dans la mesure du possible, la nature de la crise. Une analyse sommaire de ce qu’il s’est passé nous permet de constater qu’il ne s’agit pas seulement de déviations ou de pathologies sexuelles des abuseurs, mais du fait qu’il y a une racine plus profonde qui est une mauvaise interprétation du ministère transformé en moyen pour imposer la force, pour violer la conscience et les corps des plus faibles. Cela a un nom : le cléricalisme.
En analysant aussi la manière dont on a répondu généralement à cette crise, nous découvrons que nous avons fait preuve d’une compréhension erronée de l’exercice du ministère, qui a mené à commettre de sérieuses erreurs d’autorité qui ont aggravé de manière considérable la crise. Cela a un nom : le cléricalisme. C’est cette réalité que le Saint-Père François décrit dans sa lettre au peuple de Dieu en août dernier : « Cela se manifeste clairement dans une manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Église – si commune dans nombre de communautés dans lesquelles se sont produits des abus sexuels, des abus de pouvoir et de conscience – comme l’est le cléricalisme… Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toute forme de cléricalisme. »
Des paroles claires qui nous exhortent à aller à la racine du problème pour pouvoir l’affronter. Mais il n’est pas facile de « dire non de façon catégorique à toute forme de cléricalisme » parce que c’est une mentalité qui a irrigué notre Église au fil du temps et que nous sommes, presque toujours, conscients qu’elle est sous-jacente à notre manière de concevoir le ministère et d’agir dans les moments décisifs. Cette constatation signifie qu’il est nécessaire de démasquer le cléricalisme sous-jacent et de parvenir à un changement de mentalité, ce qui, exprimé en termes plus précis, s’appelle conversion. Notre réponse s’exprime fondamentalement en une cohérence minutieuse entre nos paroles et nos actions. Une révision profonde de la mentalité qui est derrière les mots est nécessaire pour que nos mots et nos actions soient ceux qui correspondent à la volonté de Dieu en ce moment que vit l’Église.
Cette invitation à la conversion s’adresse à toute l’Église, et en premier lieu, à nous qui sommes ses pasteurs.
1. La responsabilité de l’évêque à la lumière de l’office reçu et sa coresponsabilité comme membre du collège épiscopal sous la suprême autorité de l’Église
1.1. La responsabilité de l’évêque comme pasteur
En tant qu’évêques, notre responsabilité commence donc par prendre de plus en plus conscience que, par nous-mêmes, nous ne sommes rien, nous ne pouvons rien puisque ce n’est pas nous qui avons choisi le ministère mais c’est le Seigneur qui nous a choisis (cf. Jn 15,16-18) pour que son salut soit rendu présent par la force de l’action ecclésiale, sans que sa présence ne soit ternie par l’obscurité de notre contre-témoignage.
Conscients de cette tâche, nous devons admettre que de nombreuses fois, l’Église – en la personne de ses évêques – n’a pas su, et encore parfois, ne sait pas se comporter comme il se doit pour affronter avec rapidité et détermination la crise provoquée par les abus. De nombreuses fois on se comporte comme des bergers qui, voyant arriver le loup, fuient en laissant le troupeau sans protection. Et l’on fuit de nombreuses manières : en essayant de nier la dimension des dénonciations qui sont faites, en n’écoutant pas les victimes, en ignorant les dommages causés chez ceux qui souffrent des abus, en déplaçant les accusés ailleurs où ils continuent d’abuser ou en essayant de parvenir à un compromis financier pour acheter le silence. En agissant ainsi, nous manifestons clairement une mentalité cléricale qui nous pousse à placer le bien de l’institution ecclésiale mal compris au-dessus de la douleur des victimes et des exigences de la justice, à placer au-dessus du témoignage des victimes les justifications des bourreaux, à garder le silence qui fait taire le cri de douleur des victimes afin de ne pas affronter le bruit public que peut susciter une dénonciation devant les autorités civiles ou un juge, à prendre des mesures contreproductives qui ne tiennent pas compte du bien des communautés et des plus vulnérables, à faire confiance exclusivement aux conseils des avocats, des psychiatres et des spécialistes de tout type négligeant le sens profond de la compassion et de la miséricorde, à accepter même le mensonge ou à déformer les faits pour ne pas reconnaître l’horrible réalité qui se présente.
Une manifestation de cette mentalité apparait aussi dans la tendance à affirmer que l’Église n’est pas et n’a pas à être soumise au pouvoir des autorités civiles comme les autres citoyens mais que nous pouvons et devons gérer tous nos sujets internes à l’Église uniquement sur la base du droit canon, et même que toute intervention des autorités civiles est considérée comme une intromission indue qui, en ces temps de sécularisme croissant, est vue comme une persécution contre la foi.
Nous devons reconnaître cette crise en profondeur, reconnaître que ce ne sont pas ceux de l’extérieur qui nuisent mais que les premiers responsables sont parmi nous, parmi les évêques et les prêtres et les personnes consacrées, et que nous n’avons pas été à la hauteur de notre vocation. Nous devons reconnaître que l’ennemi est à l’intérieur.
Reconnaître et affronter la crise – en dépassant notre mentalité cléricale – signifie aussi ne pas la minimiser en affirmant qu’il y a d’autres abus à une plus grande échelle dans d’autres institutions. Le fait qu’il y ait des abus dans d’autres institutions et groupes, ne justifie en rien la présence d’abus dans l’Église parce que cela contredit l’essence même de la communauté ecclésiale et constitue une déformation monstrueuse du ministère sacerdotal qui, de par sa nature, doit chercher comme fin suprême le bien des âmes. Il n’y a aucune justification possible à ne pas dénoncer, à ne pas démasquer, à ne pas affronter avec courage et fermeté un cas d’abus qui se présente à l’intérieur de notre Église.
Nous devons aussi reconnaître que le rôle joué par la presse et les médias de communication et les réseaux sociaux a été très important pour nous aider à ne pas ignorer mais à affronter la crise. Les moyens de communication font, en ce sens, un travail de grande valeur qu’il est nécessaire de soutenir. « En parlant de cette plaie – dit clairement le Pape François dans ses vœux de Noël à la Curie – d’aucuns, dans l’Église, s’acharnent contre certains professionnels de la communication, en les accusant d’ignorer la majeure partie des cas d’abus qui ne sont pas commis par des membres du clergé de l’Église – les statistiques parlent de 95% – et en les accusant de vouloir en donner exprès une fausse image, comme si ce mal ne touchait que l’Église catholique. Je voudrais plutôt remercier vivement les professionnels des médias qui ont été honnêtes et objectifs et qui ont cherché à démasquer ces loups et à donner la parole aux victimes. Même s’il s’agissait d’un seul cas d’abus – qui représente déjà en soi une monstruosité – l’Église demanderait de ne pas le taire et de le porter objectivement à la lumière, car le plus grand scandale en cette matière, c’est de couvrir la vérité. » Sans doute, nous avons fait beaucoup pour affronter la crise des abus. Cependant, s’il n’y avait pas eu l’insistance courageuse des victimes et la pression exercée par les moyens de communication, nous ne nous serions pas décidés à affronter comme cela a été fait cette crise honteuse. Le mal causé est si profond, la douleur infligée est tellement profonde, les conséquences des abus qui ont eu lieu au sein de l’Église sont tellement immenses que nous ne pourrons jamais dire que nous avons fait tout ce qu’il est possible de faire et notre responsabilité nous pousse à travailler tous les jours pour que jamais plus dans l’Église ne se représentent des abus et pour que ceux qui, éventuellement, se présentent, reçoivent le châtiment et la réparation qu’ils exigent.
1.2. La responsabilité de l’évêque comme membre du collège épiscopal sous l’autorité suprême de l’Église
Dans le traitement de la crise et dans le processus de conversion qu’il doit entreprendre pour pouvoir l’affronter, l’évêque n’est pas seul. Son ministère est un ministère collégial. Par son ordination épiscopale, l’évêque entre dans le collège formé par tous les successeurs des apôtres sous la conduite et l’autorité du successeur de l’apôtre Pierre. Plus que jamais, nous devons nous sentir appelés à renforcer nos liens fraternels, à entrer dans un vrai discernement communautaire, à agir toujours avec les mêmes critères et à nous appuyer mutuellement dans la prise de décisions. Notre force dépend, sans doute, de l’unité profonde qui marque notre être et nos actes.
Pour nous aider dans cette tâche, les Papes nous ont éclairés par leurs paroles et les différents dicastères de la Curie romaine ont émis des dispositions qui nous montrent le chemin que nous devons parcourir. Nous savons déjà comment nous devons procéder, mais il semble désirable que l’on offre à l’évêque un « code de conduite » qui, en harmonie avec le « directoire pour les évêques », montre clairement comment l’évêque doit procéder dans le contexte de cette crise. Dans sa lettre apostolique en forme de motu proprio Comme une mère aimante, le pape François nous présente les exigences du rôle de l’évêque et de sa révocation en cas de négligence grave relevée dans ces cas. Le « code de conduite » clarifiera et exigera de nous la conduite qui doit être celle de l’évêque. Son obligation sera une garantie que nous agissons tous à l’unisson dans la bonne direction, puisqu’elle nous permettra d’avoir un contrôle clair sur notre conduite et nous donnera les indications concrètes pour les corrections qui seront nécessaires. Ce sera, en plus, un guide pour l’Église et la société qui permettra à tout le monde de regarder de manière adéquate la façon de faire de l’évêque dans les cas spécifiques et pourra nous donner confiance à tous dans le fait que l’on agit bien. Ce sera, en outre, une manière concrète de renforcer la communion qui nait de la collégialité épiscopale.
La formation permanente de l’évêque a été une préoccupation constante de l’Église. Les temps qui changent lancent de nouveaux défis auxquels l’évêque doit répondre et pour cela, une actualisation permanente est nécessaire. Nous avons besoin pour faire face à cette crise d’être dans un processus permanent d’actualisation, de formation, d’instruction pour que notre réponse soit toujours celle indiquée et cela, de manière obligatoire puisque nous devons montrer au monde une parfaite unité dans la réponse.
Une fois de plus la crise est un appel à une conversion qui atteint le fond de notre rôle ecclésial. La rencontre que nous vivons est un signe clair et une opportunité réelle pour grandir dans cet esprit de communion.
II. La responsabilité de l’évêque vis-à-vis de ses prêtres et de ses consacrés
La responsabilité de l’évêque se prolonge dans la responsabilité pour la sanctification des prêtres et des personnes consacrées. Cette responsabilité comprend un large rayon d’action parce qu’elle doit être comprise dans le contexte d’un processus qui commence par le discernement de la vocation chez les futurs prêtres et consacrés, qui continue dans la formation initiale et qui doit accompagner toute l’existence de ceux qui ont été appelés à une vie de total dévouement au service de l’Église. À la lumière de la crise déclenchée par les dénonciations d’abus sexuels commis par des membres du clergé, cette responsabilité a acquis des dimensions spéciales dans lesquelles la proximité de l’évêque se fait indispensable. Le dialogue permanent – en tant qu’ami, frère ou père – qui permet à l’évêque de connaître ses prêtres et de les accompagner dans leurs joies et leurs peines, dans leurs succès et leurs échecs, dans leurs difficultés et leurs réussites, est le chemin permanent que l’évêque doit parcourir dans la relation avec ses prêtres.
Et quelle est notre responsabilité face aux prêtres abuseurs ? En tant qu’évêques, nous devons assumer notre devoir de tout de suite faire face à la situation qui se présente quand une dénonciation est faite. Toute dénonciation doit déclencher tout de suite toutes les procédures qui sont indiquées tant dans le droit canon que dans le droit civil de chaque nation, selon les lignes directrices indiquées par chaque conférence épiscopale. Cela nous aidera toujours à distinguer entre le péché soumis à la miséricorde divine, le crime ecclésial soumis à la législation canonique et le crime civil soumis à la législation civile correspondante. Ce sont des champs que l’on ne doit pas confondre et qui, quand ils se distinguent et se séparent convenablement, nous permettent d’agir avec une pleine justice. Aujourd’hui, il est clair que n’importe quelle négligence de notre part peut nous amener à des peines canoniques, y compris la révocation du ministère, et à des peines civiles qui peuvent aller jusqu’à une condamnation à la prison pour dissimulation ou complicité.
Au cours du procès canonique, il est fondamental que l’accusé soit écouté. La proximité bienveillante de l’évêque est un premier pas vers la guérison du coupable. Le suivi consciencieux des lignes directrices tracées par sa propre conférence épiscopale permet à l’évêque de tracer pour son diocèse la route que l’on doit suivre dans les différents cas d’accusation d’abus commis par un membre du clergé. Du soin spécial que l’on aura à mettre cela en œuvre, dépendra en grande partie le fait que les procès se dérouleront dans le respect de la justice. Mais juger et condamner la personne dénoncée quand la faute est prouvée ne suffit pas, il est aussi nécessaire de penser à son traitement pour qu’elle ne récidive pas.
La manière concrète dont on applique la justice au cours des différents procès contre les membres du clergé qui abusent est une des principales clés pour pouvoir dépasser la crise de la santé des prêtres, dans la mesure où l’on entend souvent dire : « où sont passés les droits des prêtres? » Le fait qu’il y ait des prêtres et des consacrés accusés ne peut en aucun cas nous amener à justifier les gestes répréhensibles de ceux qui les ont commis. Dans les enquêtes précédentes, dans les procès canoniques et civils qui ont été ouverts, la sauvegarde des droits inaliénables des possibles victimes a été et doit être toujours une préoccupation. C’est même la crainte de violer ces droits qui, en de nombreuses fois, a amené à ce que, plus tard, ces agissements aient pu être qualifiés de dissimulation et de complicité. Cependant, nous devons avoir clairement à l’esprit que les droits des bourreaux – par exemple sa bonne réputation, l’exercice de son ministère, la poursuite d’une vie normale au sein de la société – ne peuvent jamais prévaloir sur les droits des victimes, des plus faibles, des plus vulnérables.
III. La responsabilité de l’évêque vis-à-vis du saint peuple des fidèles de Dieu
Quel a été la réaction des catholiques face au scandale des abus commis par des membres du clergé et des consacrés ? La réponse ne peut pas être univoque, mais une fois de plus on a constaté que pour l’immense majorité des catholiques et des non catholiques, l’Église est identifiée avec les prêtres et les personnes consacrées. C’est à l’Église qu’incombe la responsabilité de ce qui s’est passé. Cette réalité doit nous pousser à atteindre une proximité croissante avec le peuple de Dieu qui est appelé à grandir chaque jour dans la conscience d’appartenir à l’Église et de se sentir coresponsable d’elle.
Dans le contexte de cette proximité avec le peuple de Dieu, il faut définir notre manière de faire vis-à-vis des victimes d’abus. Et notre premier devoir est de les écouter. Un des péchés originels commis au début de la crise fut précisément de ne pas avoir écouté avec un cœur ouvert ceux qui affirmaient avoir subi des abus de la part de membres du clergé.
Écouter les victimes commence par ne pas minimiser les dommages causés et la douleur produite. Dans beaucoup de cas, on est arrivé à penser que l’unique raison qui poussait à dénoncer était la recherche de compensations économiques. « La seule chose qu’ils cherchent, c’est de l’argent », avait-on l’habitude de répéter. Il ne fait aucun doute que parfois, des accusations sont orchestrées. Il ne fait aucun doute non plus qu’on a essayé en de nombreuses occasions de réduire les réparations des victimes à une indemnisation monétaire sans tenir compte de la portée de cette réparation. Et il ne fait aucun doute qu’en de nombreuses occasions aussi, nous avons cédé à la tentation d’essayer de régler avec de l’argent des situations insoutenables pour étouffer le possible scandale.
Cette réalité néfaste ne nous permet pas d’empêcher cependant de prendre conscience de la responsabilité sérieuse et grave que nous avons en ce qui concerne les réparations dues aux victimes. L’argent ne peut jamais réparer les dommages causés, mais il est nécessaire en de nombreux cas pour que les victimes puissent suivre les traitements psychothérapeutiques dont elles ont besoin et qui sont généralement très coûteux ; certaines ne sont pas parvenues à se remettre du dommage subi et ne sont plus capables de travailler et ont besoin d’un soutien économique pour survivre ; et pour d’autres, la reconnaissance financière fait partie d’une reconnaissance du dommage subi.
Il est clair que nous sommes obligés de leur offrir tous les moyens nécessaires – spirituels, psychologiques, psychiatriques et sociaux – pour la guérison exigée.
La responsabilité de l’évêque est très large, elle embrasse de larges champs, mais elle est toujours incontournable.
Conclusion
Saint Jean-Paul II, dans son discours aux cardinaux américains en 2002, donnait la direction essentielle vers laquelle doivent tendre tous nos efforts pour dépasser la crise actuelle : « Tant de souffrance, tant de douleur, tout cela doit conduire à un sacerdoce plus saint, à un épiscopat plus saint, à une Église plus sainte. » Avec l’aide du Seigneur et avec notre docilité envers sa grâce nous allons parvenir à ce que cette crise amène à un profond renouveau de toute l’Église avec des évêques plus saints, plus conscients de leur mission de pasteurs et de pères du troupeau, des prêtres et des personnes consacrées plus saints, plus conscients de leur service exemplaire vis-à-vis du peuple de Dieu, avec un peuple de Dieu plus saint, plus conscient de sa coresponsabilité dans l’édification permanente d’une Église de communion et de participation où les enfants et les adolescents, et toutes les personnes, rencontrent toujours un lieu sûr qui favorise leur croissance humaine et leur expérience de la foi. Nous contribuerons ainsi à éradiquer la culture des abus dans le monde dans lequel nous vivons.
Card. Ruben Salazar Gomez (Colombie, Bogota) @ Vatican Media
Protection des mineurs: un appel à la conversion, par le card. Gomez (texte complet)
Le cléricalisme, «racine plus profonde» de la crise actuelle