Protection des mineurs 21/2/2019 © Vatican Media

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Protection des mineurs/témoignages: «La perte de l'innocence de ma jeunesse» 4/5

« J’ai trouvé l’espérance et la guérison »

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« Je demanderais aux évêques de diriger. Leadership, vision et courage. » C’est ce que dit un homme, originaire des États-Unis, victime de l’abus sexuel de la part du prêtre, en s’adressant aux évêques de l’Église catholique.
Son témoignage préenregistré a été diffusé ce jeudi matin 21 février 2019, après la prière d’ouverture de la rencontre sur « La protection des mineurs dans l’Église » (21-24 février) dans la nouvelle salle du Synode, au Vatican. Au total, cinq témoignages préenregistrés provenant des différents continents ont été entendus par les évêques au début de la première journée de rencontre.
Cet homme considère la « perte totale de l’innocence » de sa jeunesse comme la pire « blessure » qui affecte encore aujourd’hui sa vie familiale.
« Nous regardons vers nos évêques pour le leadership, reprend-il : je demanderais aux évêques de faire preuve de leadership. »
Voici son témoignage dans la traduction de travail en français du Saint-Siège.
MD
Quatrième témoignage
Bonjour.
J’apprécie cette solidarité envers les survivants de l’abus sexuel du clergé et je suis heureux de participer à ce projet.
Qu’est-ce qui m’a le plus blessé ? Quand je réfléchis à cette question, je repense à la pleine conscience de la perte totale de l’innocence de ma jeunesse et comment cela m’a affecté aujourd’hui.
Il y a toujours de la douleur dans mes relations familiales. Il y a encore de la douleur avec mes frères et sœurs. Je souffre encore. Mes parents portent encore la douleur face au dysfonctionnement, la trahison, la manipulation que ce mauvais homme, qui était notre prêtre catholique à l’époque, a infligé à ma famille et à moi-même.
C’est ce qui m’a le plus blessé et ce que je porte avec moi aujourd’hui.
Je vais bien maintenant parce que j’ai trouvé l’espérance et la guérison en racontant mon histoire, en partageant mon histoire avec ma famille, ma femme et mes enfants – ma famille élargie – mes amis, et parce que je peux le faire, je me sens plus à l’aise avec moi-même et ainsi je peux être moi-même.
Et enfin ce que je veux dire aux évêques – je pense que c’est une excellente question : je demanderais aux évêques de diriger. Leadership, vision et courage.
C’est ce que je réponds, c’est ce que j’espère voir. J’ai une expérience personnelle de leadership, et cela m’a touché personnellement. Un de mes meilleurs souvenirs du cardinal Francis George c’est quand il a parlé des difficultés des frères prêtres qui ont abusé, et j’ai considéré ces mots, venant d’un homme dans sa position, même s’ils doivent être vraiment difficile pour lui de les prononcer, c’était la chose juste et appropriée à dire. J’ai pensé que ça, c’était le leadership à l’époque, et je pense que c’est le leadership maintenant.
Et j’ai pensé que s’il pouvait s’exposer lui-même, et diriger par son exemple, alors je pourrais moi aussi le faire et je pense que d’autres survivants et d’autres catholiques et le peuple des fidèles peuvent eux aussi le faire, afin de travailler pour la résolution, et de travailler pour la guérison, et de travailler pour une meilleure Église.
Donc, nous répondons au leadership, nous regardons vers nos évêques pour le leadership, je demanderais aux évêques de faire preuve de leadership.
Je vous remercie.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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