Card. Turkson, 3 mai 2019 © Vatican Media

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Organisation maritime internationale : le card. Turkson donne des principes pour un développement durable

Le rôle de l’éducation et les droits des migrants

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Le cardinal Peter Turkson, chef de la délégation du Saint-Siège, a pris la parole à la 31e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation maritime internationale, intitulée : « Conserver et utiliser durablement les océans, les mers et les ressources marines pour le développement durable ».

Le Saint-Siège se félicite de la stratégie adoptée par l’OMI  en avril 2018 « visant à réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre des navires assurant des liaisons internationales d’ici 2030 », a déclaré le cardinal. « Cela place, a-t-il poursuivi, le transport maritime à l’avant-garde des efforts visant à décarboniser l’économie mondiale et à promouvoir les investissements dans les énergies propres pour une navigation durable ». Le porte-parole du Saint-Siège s’est aussi dit satisfait « de la nouvelle réglementation de l’OMI qui exige que les carburants à combustion plus propre en mer réduisent les émissions de soufre. »

Le cardinal Turkson a rappelé cinq des « principes directeurs interdépendants » régulièrement énoncés par le pape afin de « guider notre action pour protéger et prendre soin de l’environnement ».

Le premier, a-t-il dit, est l’ « impératif moral de prendre soin de notre environnement ». De ce principe fondamental, découlent « la solidarité intergénérationnelle et l’accent mis non seulement sur les droits mais aussi sur les responsabilités ».

En effet, a-t-il souligné, «  une grande partie du déclin de la santé des océans résulte de l’accent mis sur les droits et les autonomies au détriment des responsabilités personnelles et collectives. Des cadres réglementaires efficaces pour protéger la santé de nos océans sont souvent bloqués par ceux qui profitent le plus des ressources marines et qui sont déterminés à maintenir ou à accroître leurs avantages au détriment des populations et des pays les plus pauvres ».

Le deuxième principe directeur, a rappelé le chef de la délégation du Saint-Siège, est « ce que le pape François appelle l’écologie intégrale », c’est-à-dire « la multidimensionnalité fondamentale de nos relations ». Cela « englobe l’écologie environnementale, économique et sociale, l’écologie culturelle, l’écologie de la vie quotidienne, le principe du bien commun, la justice entre les générations ». En effet, a-t-il affirmé, « une crise de l’environnement signifie nécessairement une crise pour l’humanité », en particulier « pour les gens de la mer et les pêcheurs locaux ».

À ce sujet, le cardinal ghanéen a remercié l’OMI et les autres organisations internationales « pour le rôle de premier plan qu’elles ont joué dans la ratification et l’application des conventions internationales visant à promouvoir les droits des gens de mer et des pêcheurs ».  Mais cela ne suffit pas, a-t-il souligné, demandant si l’OMI pourrait également « s’employer à améliorer la sécurité des pêcheurs et à lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée ».

Le troisième principe rappelé par le cardinal Turkson est « la nécessité d’une approche intégrée pour trouver des solutions à des problèmes qui ne sont pas seulement environnementaux mais aussi sociaux. Les considérations éthiques doivent être intégrées dans nos approches scientifiques des questions environnementales, car la détérioration de l’environnement et la dégradation humaine et éthique sont étroitement liées ». La science, a-t-il fait observer, « ne peut motiver une action vertueuse. Les solutions techniques ne suffisent jamais. «

Le quatrième principe directeur est le rôle fondamental de l’éducation, « d’autant plus nécessaire dans les endroits où le service public en matière d’élimination des déchets est rare ou inexistant. »

« Le Saint-Siège utilise son rayonnement et sa présence internationale pour éduquer sur la nécessité de prendre soin de notre foyer commun », a expliqué le préfet du dicastère pour le Service du Développement humain intégral. Il le fait par exemple au niveau des écoles, des petits entrepreneurs et à travers « son réseau d’organisations caritatives maritimes appelées Stella Maris (l’Apostolat de la Mer), ainsi que sur un vaste réseau interconfessionnel et une collaboration avec des entités non gouvernementales et gouvernementales pour sensibiliser les enfants et les adultes à cette responsabilité ».

Enfin, le cinquième principe directeur est « la nécessité de dialoguer et de collaborer à tous les niveaux pour aboutir à des décisions, des politiques et des actions communes aux niveaux international, national et local ». « Dans un monde de plus en plus globalisé et complexe », a insisté le chef de la délégation du Saint-Siège, « les différentes perspectives sont de plus en plus interdépendantes et complémentaires, et toutes doivent être réunies pour trouver les solutions et mesures les plus efficaces » : ainsi, « les organisations non gouvernementales et les pouvoirs publics pourraient collaborer utilement pour aider les villages de pêcheurs pauvres à lutter contre la dégradation des écosystèmes côtiers qui affecte leurs moyens de subsistance. »

Le cardinal ghanéen a enfin évoqué la question de la migration « d’origine marine », qui n’est pas « un phénomène nouveau ». Les migrants « ne sont pas reconnus comme réfugiés par les conventions internationales ; ils supportent la perte des vies qu’ils ont laissées derrière eux, sans aucune protection juridique », a-t-il souligné en reprenant les paroles du pape François dans Laudato si’. (LS 25).

Et le cardinal de conclure : « Nous sommes capables du meilleur, de nous élever au-dessus de l’égoïsme personnel et des intérêts nationaux étroits. Ce vaste royaume bleu est un don de Dieu pour nous. Soyons-en les intendants responsables. »

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Hélène Ginabat

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