«Chaque réalité et activité humaine est positive si elle est vécue dans le cadre d’une éthique adéquate, respectueuse de la dignité humaine et tournée vers le bien commun », a affirmé Mgr Ivan Jurkovic en citant les paroles du pape François.
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève a prononcé un discours à la 41e session du Conseil des droits de l’homme sur les sociétés transnationales et les droits de l’homme le 27 juin 2019, à Genève.
Chacun, a-t-il poursuivi, devrait « œuvrer de concert pour promouvoir une véritable mobilisation éthique mondiale qui, au-delà de toutes différences de convictions religieuses ou politiques, propagera et concrétisera un idéal commun de fraternité et de solidarité, en particulier vis-à-vis des plus pauvres et des plus exclus ».
Le Saint-Siège, a dit Mgr Jurkovic, « a constamment recommandé la nécessité de réglementer de manière prudente et équitable les activités économiques des sociétés transnationales » afin qu’elles soient « inspirées et guidées par de grands idéaux d’équité, de solidarité et de souci du développement authentique de la famille humaine ».
« L’impact de la production et de la fourniture d’un service ne sera pas durable s’il est simplement perçu comme une réponse à des besoins économiques immédiats », a-t-il noté, il doit être motivé « par la sensibilité aux besoins globaux des générations futures. »
La nature transnationale des libertés économiques et des droits de l’homme, a poursuivi l’observateur, « nécessite une réflexion et un débat inévitables sur une législation transnationale claire, conçue pour aider les gouvernements à s’acquitter de leur devoir de protection contre les violations des droits de l’homme par des tiers ». « Le manque de coopération entre les États », a expliqué Mgr Jurkovic, fait que « nombreuses personnes – non protégées par la loi et incapables d’affirmer ou de défendre leurs propres droits – sont obligées de s’allier à ceux qui profitent des autres » ou deviennent « victimes d’abus ».
Les Principes directeurs des Nations Unies, a rappelé l’observateur permanent, « réaffirment que les entreprises commerciales doivent se conformer à toutes les lois applicables ». Ces Principes directeurs « prévoient la responsabilité des entreprises de respecter les droits de l’homme, indépendamment de la capacité d’un État à faire respecter la loi ».
« Là où de nouvelles lois rigides ne sont pas immédiatement élaborées, consolidées, diffusées et intégrées, a conclu Mgr Jurkovic, les normes sociales représentent un outil indispensable pour induire des changements de comportement. »
Mgr Ivan Jurkovic, © wikipedia
ONU : pour «une éthique respectueuse de la dignité humaine»
Déclaration de Mgr Jurkovic sur les sociétés transnationales et les droits de l’homme