Fraterna Domus, rencontre de structures pour migrants © Vatican Media

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ONU : Mgr Camilleri plaide pour les jeunes migrants, en particulier les jeunes filles

Il propose de faire d’eux des «partenaires» dans la recherche d’alternatives

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« Les jeunes constituent une partie essentielle de la communauté des migrants », souligne Mgr Camilleri, et ils ont besoin d’accéder à « une éducation de qualité », « un travail décent », des « soins de santé » ainsi qu’aux « droits que les États sont tenus de protéger et de réaliser » dans les pays d’origine, de transit et de destination. D’autre part, faire d’eux des « partenaires clés dans la recherche de voies migratoires plus alternatives et plus régulières » permettrait de les protéger contre la traite humaine et les autres formes d’abus.

Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, est intervenu dans le Dialogue international sur les jeunes et les migrations sur le thème : Faire participer les jeunes en tant que partenaires clés dans la gouvernance de la migration. Il a participé à la table-ronde 1 : Comprendre la migration des jeunes, au-delà des faits et des chiffres, à New York, le 28 février 2019.

Le représentant du Saint-Siège attire l’attention sur le sort des filles qui « rêvent d’une vie meilleure » en fuyant la pauvreté et qui « finissent par subir la violence et les mauvais traitements » et « par être la proie des trafiquants ». Il invite les États à combattre ces situations en adoptant « des lois, des plans d’action nationaux et des politiques visant à garantir la jouissance de tous les droits de l’homme et libertés fondamentales » y compris le droit « à la participation et aux décisions dans tous les aspects de la vie ».

Voici notre traduction de l’intervention de Mgr Camilleri.

HG

Intervention de Mgr Antoine Camilleri

Éminents panélistes,

Les jeunes doivent être valorisés et soutenus s’ils veulent grandir et contribuer au monde dont ils hériteront. C’est vrai pour n’importe quel jeune, mais encore plus pour les jeunes migrants qui recherchent la solidarité des étrangers et des communautés nouvelles et peu familières dans les pays étrangers, et qui en dépendent. Les jeunes ont beaucoup à donner, mais ils ne peuvent pas donner sans avoir la possibilité d’accéder à une éducation de qualité, à un travail décent, aux soins de santé et aux droits que les États sont tenus de protéger et de réaliser, que ce soit dans les pays d’origine, de transit ou de destination.

Cet engagement se reflète non seulement dans l’Agenda 2030, mais aussi dans l’esprit du Pacte mondial pour les migrations et du Pacte mondial pour les réfugiés récemment adoptés. C’est aussi un engagement sur lequel le Dialogue international sur la migration a choisi de concentrer son attention aujourd’hui, à un moment où la question des jeunes dans le monde est parfois une réflexion après coup et où ils sont souvent les premiers laissés pour compte.

Éminents panélistes,

Les jeunes constituent une partie essentielle de la communauté des migrants, en particulier dans les pays en développement. En effet, les données montrent que les jeunes, en particulier ceux qui sont âgés de 18 à 29 ans, sont parmi les plus mobiles. Ils déménagent pour toutes sortes de raisons. Beaucoup partent à la recherche de meilleures opportunités, d’une plus grande sécurité, d’une éducation supérieure ou pour rejoindre leur famille. Malheureusement, cependant, la majorité d’entre eux sont souvent forcés de quitter leur foyer et leur pays en raison des conflits et de l’extrême pauvreté.

Parmi ceux qui sont obligés d’émigrer en raison du fardeau de la pauvreté, les filles sont touchées de manière très spécifique. Ma délégation souhaite attirer votre attention sur leur sort, car elles sont appâtées par des parents et des amis et, alors qu’elles rêvent d’une vie meilleure, elles finissent par subir la violence et les mauvais traitements associés au franchissement des frontières et par être la proie des trafiquants. Les États devraient prévenir cette perte de jeunes vies en adoptant des lois, des plans d’action nationaux et des politiques visant à garantir la jouissance de tous les droits de l’homme et libertés fondamentales, y compris le droit à l’éducation, à la santé, à la sécurité sociale, à la terre, à la propriété, à la succession, à l’emploi, à la participation et aux décisions dans tous les aspects de la vie. Ces droits sont facilités par une plus grande reconnaissance de leurs compétences et qualifications, ainsi que par leur pleine intégration dans la population active.

Les vulnérabilités des jeunes migrants face à la traite et au trafic d’êtres humains ainsi qu’à d’autres abus peuvent être considérablement réduites par la mise en place de voies de migration régulières. Malheureusement, il n’existe pas suffisamment de ces corridors. Engageons les jeunes eux-mêmes en tant que partenaires clés dans la recherche de voies migratoires plus alternatives et plus régulières pour eux, dans l’intérêt de tous.

Éminents délégués,

L’Assemblée générale des Nations Unies a récemment approuvé le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières adopté à Marrakech (Maroc) en décembre dernier. Le Pacte s’appuie sur l’Agenda 2030 et propose des mesures concrètes qui s’attaquent aux causes profondes et aux moteurs de la migration, tout en promouvant un certain nombre de meilleures pratiques qui renforcent la coopération et maximisent ses nombreux avantages.

Comme l’a dit le pape François après l’adoption du Pacte, il espère « que grâce à cet instrument également, [la communauté internationale] pourra travailler avec responsabilité, solidarité et compassion envers ceux qui, pour diverses raisons, ont quitté leur pays ». (1) Au cours des prochaines années, et en particulier grâce à la création du Forum intergouvernemental sur les migrations, les États auront la possibilité d’améliorer la gouvernance mondiale des migrations en appliquant le Pacte, offrant aux jeunes migrants la solidarité qu’ils méritent, non seulement dans leurs pays d’origine et de transit mais aussi dans leurs pays d’accueil.

Je vous remercie.

(1) Pape François, Discours de l’Angélus, 16 décembre 2018.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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