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ONU: le Saint-Siège appelle à mettre fin aux guerres pour "éradiquer la pauvreté"

Intervention de Mgr Bernardito Auza

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Le Saint-Siège appelle à « mettre un terme aux conflits violents » pour « éradiquer la pauvreté et construire une paix durable ». Cela « doit devenir notre priorité », affirme Mgr Bernardito Auza.
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à New York est intervenu à la 55e session de la Commission pour le développement social sur le thème « Stratégies pour éradiquer la pauvreté en vue d’atteindre le développement durable pour tous », le 6 février 2017.
Mgr Bernardito Auza a appelé à « s’attaquer non seulement à la pauvreté économique, mais aussi à la pauvreté sociale et spirituelle avec des politiques et des investissements que les personnes peuvent voir et toucher ».
Le représentant du Saint-Siège a estimé que « donner aux jeunes une éducation, des emplois et des opportunités qui … leur offrent une place dans la société » pourrait « contribuer à construire une culture de paix ». « Quand nos jeunes sauront qu’ils ont une valeur et une appartenance, a souligné Mgr Auza, ils ne seront pas la proie des idéologies extrémistes ».
MD
Intervention de Mgr Auza
Monsieur le Président,
Ma délégation souhaite tout d’abord vous féliciter ainsi que votre bureau pour votre élection à la Commission cette année. C’est la première année que la Commission a été chargée par le Conseil économique et social de fournir des contributions substantielles au forum politique de haut niveau dans le domaine du développement social et nos discussions revêtent donc une importance accrue. Cette année, le forum politique de haut niveau en juillet s’inscrit aussi parfaitement dans notre thème prioritaire pour la 55ème session, offrant à la Commission une occasion particulière de s’attaquer à l’éradication de la pauvreté en mettant l’accent sur ses dimensions sociales, élément critique souvent négligé.
Monsieur le Président,
Tout en reconnaissant que l’éradication de la pauvreté est le plus grand défi mondial et une condition indispensable pour le développement durable, l’Agenda 2030 reconnaît aussi que la pauvreté ne peut se réduire à l’économie. Au contraire, il appelle la communauté internationale à « s’attaquer à la pauvreté sous toutes ses formes et dimensions » afin d’assurer que « tous les êtres humains peuvent réaliser leur potentiel dans la dignité et l’égalité et dans un environnement sain ». Il va même plus loin, en reconnaissant que l’éradication de la pauvreté est intimement liée aux engagements à « combattre les inégalités à l’intérieur des pays et entre eux », « protéger la planète », « promouvoir l’inclusion sociale » et, enfin, « construire des sociétés pacifiques » (1).
Au cours de son discours annuel aux membres du Corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, le pape François a reconnu, de même, que le « progrès civil » combiné au « développement économique » concret est la seule voie vers la paix. La paix, a-t-il poursuivi, est une « vertu active, qui appelle l’engagement et la coopération de chaque individu et de la société dans son ensemble » (2).
Monsieur le Président,
Malheureusement pour beaucoup aujourd’hui, comme l’a aussi récemment souligné le pape François, « la paix apparaît comme une bénédiction à considérer comme acquise, [elle est considérée], pour ainsi dire, comme un droit acquis auquel nul n’a beaucoup réfléchi. Cependant pour un trop grand nombre d’autres, la paix n’est qu’un rêve lointain » (3).  Comme nous le savons trop bien, des millions de personnes vivent actuellement au cœur de conflits alimentés par une violence insensée, la haine et la peur. Même dans des endroits que l’on considérait jadis comme sûrs, le manque d’opportunités et les tensions économiques et sociales causées par l’insécurité mondiale et par les migrations forcées ont laissé le monde moins stable et dans un besoin désespéré de signes d’espoir concrets.
Monsieur le Président,
Les guerres et les conflits sont les causes principales des migrations forcées et des déplacements massifs de populations Ainsi, mettre un terme aux conflits violents doit devenir notre priorité si nous voulons éradiquer la pauvreté et construire une paix durable. Cela signifie s’attaquer non seulement à la pauvreté économique mais aussi à la pauvreté sociale et spirituelle avec des politiques et des investissements que les personnes peuvent voir et toucher.
Nous devons d’abord et avant tout travailler pour donner aux jeunes une éducation, des emplois et des opportunités qui encouragent leur croissance personnelle et leur offrent une place dans la société afin qu’ils y apportent une contribution significative. Ces investissements garantissent non seulement à nos jeunes de pourvoir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille, mais aussi de contribuer à construire une culture de paix ; car quand nos jeunes sauront qu’ils ont une valeur et une appartenance, ils ne seront pas la proie des idéologies extrémistes.
De plus, nous devons aussi trouver des moyens de nous attaquer aux besoins des plus marginalisés de nos sociétés, comme nos personnes âgées qui non seulement ont contribué à la richesse économique de la société mais qui continuent de générer de la richesse sociale à travers leur expérience et leur savoir. Ici aussi, le rôle de la famille est crucial ; elle est aussi le filet de sécurité sociale le plus rentable que la société puisse offrir, en particulier lorsqu’elle est soutenue par des crédits d’impôts ou par d’autre politiques gouvernementales ciblées qui permettent à la famille de fournir des soutiens qui seraient, sinon, de la responsabilité de l’État.
Enfin, le développement durable pour tous devrait embrasser les migrants, les personnes déplacées et les réfugiés. Non seulement nous devons respecter le droit de chaque personne à émigrer, mais nous devons aussi coopérer en faisant des investissements qui garantissent qu’ils soient intégrés pleinement dans les sociétés où ils sont reçus, comme le pape François nous le rappelle, sans « le moindre sens de la menace qui pèse sur leur sécurité, leur identité culturelle et leur stabilité socio-politique » (4).
Monsieur le Président,
Comme l’éradication de la pauvreté, « la paix ne sera jamais réalisée une fois pour toutes, mais nous devons la construire continuellement » (5). Profitons donc du travail de cette Commission pour identifier et soutenir les meilleures pratiques qui contribueront le plus à faire des progrès sur la route difficile qui nous attend.
1. Assemblée générale des Nations Unies, Transformer notre monde : l’Agenda 2030 pour le développement durable, 21 octobre 2015.
2. Discours du pape François aux membres du Corps diplomatique, lundi 9 janvier 2017.
3. Ibid.
4. Ibid.
5. Ibid.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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