Mgr Gallagher @ eclj.org

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ONU : le désarmement nucléaire est un processus basé sur la confiance mutuelle (traduction complète)

Mgr Gallagher invite à des négociations « de bonne foi »

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Les traités de désarmement nucléaire « sont plus que de simples obligations juridiques ; ce sont aussi des engagements moraux fondés sur la confiance entre les États et enracinés dans la confiance que les citoyens placent dans leurs gouvernements », rappelle Mgr Gallagher. Or « cette confiance a été gravement érodée à la fois par l’absence récente de progrès en matière de désarmement nucléaire et par la décision de certains États de développer leurs capacités en matière d’armes nucléaires ».

Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire aux Relations avec les États du Saint-Siège et chef de la délégation du Saint-Siège à la soixante-treizième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, est intervenu à la séance plénière de haut niveau consacrée à la commémoration et à la promotion de l’élimination totale des armes nucléaires, à New York, le 26 septembre 2018.

Pour le représentant du Saint-Siège, « l’élimination totale des armes nucléaires n’est pas seulement une question de sécurité, mais un impératif moral, humanitaire et environnemental ». C’est pourquoi il a exhorté « tous les pays à concrétiser le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires en veillant à son entrée en vigueur » et à « rétablir et à renforcer la confiance mutuelle » à travers « un dialogue constructif » et des négociations « de bonne foi ».

Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Gallagher, prononcée en anglais.

HG

Déclaration de Mgr Paul Richard Gallagher

Monsieur le Président,

La Journée internationale pour l’élimination des armes nucléaires témoigne de notre volonté commune de créer les conditions et les mesures nécessaires à l’élimination totale des armes nucléaires. Nous ne devons jamais nous résigner à l’idée que les armes nucléaires sont là pour rester. Nous ne devons pas croire que les menaces actuelles à la paix et à la sécurité internationales ne permettent pas le désarmement nucléaire. Le monde n’est pas plus sûr avec les armes nucléaires ; c’est plus dangereux. Une politique qui repose sur la possession d’armes nucléaires est en contradiction avec l’esprit et le but des Nations Unies car les armes nucléaires ne peuvent pas créer pour nous un monde stable et sûr, et parce que la paix et la stabilité internationale ne peuvent pas être fondées sur une destruction mutuellement assurée ou sur une menace d’annihilation totale.

Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est une étape importante dans nos efforts pour créer un monde exempt d’armes nucléaires. Soixante-et-un États l’ont signé, dont quatorze l’ont déjà ratifié. Le Saint-Siège, qui l’a signé et ratifié le jour même de son ouverture à la signature et à la ratification le 20 septembre 2017, souhaite exhorter les autres à le signer et le ratifier. Ce sera un élément fort du régime de non-prolifération et de désarmement nucléaires dès son entrée en vigueur. Chaque signature, chaque ratification de ce traité constitue une étape importante vers la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires.

Le Traité est le fruit des efforts déployés par de nombreux États et d’autres parties prenantes pour promouvoir une prise de conscience et une compréhension accrues des conséquences humanitaires et des catastrophes écologiques qui résulteraient de l’utilisation des armes nucléaires. Les conséquences catastrophiques des armes nucléaires sont prévisibles et effrayantes. Les victimes de ces armes sont toujours parmi nous : les Hibakusha sont un témoignage vivant des horreurs que les armes nucléaires peuvent déclencher. Ils continuent de nous mettre au défi de reconnaître que l’élimination totale des armes nucléaires n’est pas seulement une question de sécurité, mais un impératif moral, humanitaire et environnemental.

Le Saint-Siège souhaite exhorter tous les pays à concrétiser le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) en veillant à son entrée en vigueur. Veiller à ce qu’aucun État ne puisse procéder à des essais d’armes nucléaires est une étape essentielle pour mettre un terme au développement d’armes nucléaires plus meurtrières et un progrès essentiel dans la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires. Il nous incombe à tous de continuer à persuader les États dont la ratification est nécessaire pour que le TICE entre en vigueur de l’importance fondamentale de le ratifier pour la paix dans le monde.

Le Traité visant l’interdiction des armes nucléaires et le TICE complètent le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Ils visent à contribuer à concrétiser l’engagement pris par toutes les parties, énoncé à l’article 6, selon lequel « chacune des parties au traité s’engage à poursuivre de bonne foi les négociations concernant les mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires dans les meilleurs délais et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace ». Aujourd’hui, nous devons nous engager de nouveau pour un monde sans armes nucléaires, en mettant pleinement en œuvre le TNP.

Le Saint-Siège est partie au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) depuis le début afin d’encourager les États dotés d’armes nucléaires à abolir leurs armes nucléaires, de dissuader les États non dotés d’armes nucléaires d’acquérir ou de développer des capacités nucléaires, et d’encourager la coopération internationale sur les utilisations pacifiques des matières nucléaires. Tout en croyant fermement que le TNP demeure essentiel à la paix et à la sécurité internationales, le Saint-Siège continuera de s’opposer à la possession et à l’utilisation d’armes nucléaires jusqu’à ce que leur élimination totale soit achevée.

L’entrée en vigueur du TICE et la mise en œuvre intégrale du TNP ne peuvent se produire que s’il existe une confiance mutuelle. Les traités de désarmement sont plus que de simples obligations juridiques ; ce sont aussi des engagements moraux fondés sur la confiance entre les États et enracinés dans la confiance que les citoyens placent dans leurs gouvernements. Dans le cas du TNP, les États non dotés d’armes nucléaires s’engagent dans la non-prolifération nucléaire, convaincus que les États dotés d’armes nucléaires mènent des négociations de bonne foi en vue du désarmement nucléaire. Si les engagements en matière de désarmement nucléaire ne sont pas pris de bonne foi et entraînent par conséquent des ruptures de confiance, la prolifération de telles armes serait le corollaire logique.

En effet, cette confiance a été gravement érodée à la fois par l’absence récente de progrès en matière de désarmement nucléaire et par la décision de certains États de développer leurs capacités en matière d’armes nucléaires. Il est donc de plus en plus urgent de continuer à rétablir et à renforcer la confiance mutuelle, car seule une telle confiance peut permettre l’instauration d’une paix véritable et durable entre les nations. La confiance peut nous ramener sur la voie d’un dialogue constructif et de négociations en vue d’un monde exempt d’armes nucléaires.

Monsieur le Président,

Le désir de paix, de sécurité et de stabilité est l’une des aspirations les plus profondes du cœur humain. Cette paix n’est pas l’illusion de paix créée par la menace de l’utilisation de l’arme nucléaire. C’est pourquoi nous ne devons jamais cesser de poursuivre cet objectif exigeant et ambitieux d’élimination totale des armes nucléaires, jusqu’au jour où notre monde en sera enfin débarrassé et où la paix authentique à laquelle aspire le cœur humain aura la chance être atteinte et appréciée par tous.

Merci Monsieur le Président.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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