Face à la crise politique et humanitaire en République centrafricaine, le Saint-Siège réaffirme « que la paix ne sera jamais atteinte par la violence ». Il lance un appel au « dialogue honnête, fondé sur la bonne foi et ouvert au pardon et à la réconciliation », car « c’est le seul moyen d’arriver à la stabilité nécessaire aux niveaux social, économique et politique ».
C’est ce qu’a déclaré Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États, chef de la délégation du Saint-Siège, qui est intervenu le 27 septembre 2018 à New York, lors de la réunion ministérielle sur la République centrafricaine qui s’est tenue au cours de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
« Un tel dialogue inclusif, a affirmé Mgr Gallagher, exige l’engagement de toutes les personnes de toute profession religieuse. » Il a cité les paroles du pape François, prononcées au cours de sa visite en République centrafricaine en 2015 : le pape a « clairement indiqué », a dit Mgr Gallagher, que tous les croyants « doivent rester unis pour mettre fin à tout acte qui défigure le visage de Dieu ».
« L’Église catholique, a souligné le secrétaire pour les relations avec les États, continuera à rechercher toutes les voies qui surmontent les conflits, les divisions et les contentions, dans l’intérêt de la stabilité, de la paix et de l’unité… L’Église catholique et ses organisations sur le terrain, ont été et continueront à s’impliquer sans relâche dans les efforts humanitaires dont la République centrafricaine a si cruellement besoin. En même temps, une solution politique réelle et durable doit être recherchée de toute urgence en faveur d’une paix durable. »
Le Saint-Siège, a poursuivi Mgr Gallagher, encourage la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) « à redoubler d’efforts pour garantir les droits de l’homme de tous les citoyens, les protégeant des agressions armées et autres violations de leur dignité humaine, sans discrimination de statut social ou d’appartenance religieuse ». « Dans ce contexte, a-t-il noté, le Saint-Siège reste préoccupé par la question du trafic illicite d’armes. Par conséquent, des mesures solides doivent être prises pour surmonter ce grave problème. »
Le secrétaire aux relations avec les États a aussi rappelé que la communauté internationale a « la responsabilité d’apporter le soutien nécessaire qui facilitera la stabilisation du gouvernement national et de ses organes de manière à surmonter la corruption institutionnelle, à garantir la primauté du droit et à mettre à disposition les services sociaux essentiels » ainsi qu’« à fournir l’aide financière nécessaire ». « Il est extrêmement préoccupant, a-t-il souligné, que les travailleurs humanitaires et les organismes d’aide soient eux-mêmes devenus des cibles, les obligeant dans certains cas à réduire leur activité ou à se retirer complètement » du terrain.
Cela a « des effets dévastateurs pour ceux qui ont le plus besoin de leur soutien pour survivre », a souligné Mgr Gallagher. « Près de la moitié de la population centrafricaine, soit environ 2,5 millions de personnes dont 1,3 million d’enfants, a besoin d’une aide humanitaire de base », a-t-il rappelé.
