« On ne prêche pas l’Évangile par des mots, des arguments… On prêche par la proximité, par les témoignages, avec cohérence », affirme le pape François. Il dit qu’une paroisse ou « il n’y a pas de proximité » est « une paroisse tiède, une paroisse fonctionnelle, où tout va bien à l’exception du cœur ». « C’est une paroisse qui a des troubles cardiaques. Son cœur est malade », ajoute le pape.
Le pape a parlé de la « proximité » en répondant aux questions des paroissiens de l’église du Très Saint Sacrement, dans le quartier de Tor de’ Schiavi à Rome, au cours de sa visite pastorale pour l’inauguration de la « Maison de la joie » pour personnes handicapées, dans l’après-midi de dimanche 6 mai 2018.
« Il y a une vertu, a dit le pape, que tous les prêtres doivent avoir, une attitude qu’ils doivent avoir – les prêtres, les évêques, les papes, tout le monde – la proximité. » « Dieu le Père l’a dit, a-t-il poursuivi, quand il a voulu que son Fils se fasse proche de nous. Jésus est Dieu près de nous. Et nous qui sommes les apôtres de Jésus, nous devons marcher dans cette voie : la proximité. »
« Et cela, a souligné le pape, vous devez le demander à vos pasteurs : à moi, aux évêques et aux prêtres. Cohérence. Témoignage. C’est la langue, le « dialecte » avec lequel on transmet la foi. »
La proximité, a ajouté le pape, est « aussi une vertu pour tous les chrétiens : le chrétien se fait de plus en plus proche de l’autre. Non pas de manière ennuyeuse, pas ces gens ennuyeux, non. Proche, avec discrétion, avec amour, toujours le cœur ouvert ».
« Dieu lui-même dit qu’il est proche », a expliqué le pape : le Christ « est descendu parmi nous. Les théologiens appellent cela la « condescendance ». « Et Dieu, a poursuivi ses explications le pape, – c’est intéressant – quand il va au désert avec le peuple d’Israël, pose une question : « Regardez. Vous avez déjà vu un peuple qui a un Dieu aussi proche que moi avec vous ? »
Le pape a parlé aussi de l’importance de « l’accueil » : « Et l’accueil est ce sourire du « Viens, entre, ici c’est chez toi ! ». « Je ne dis pas le sourire artificiel de tant de gens, a-t-il précisé, celui qu’ils doivent faire parce que c’est leur travail. Ils sourient parce que si tu ne souris pas on te chasse de ton travail ; mais au fond c’est un sourire artificiel. Non. Il faut un sourire accueillant : « Viens, parce que je suis heureux que tu sois là. »
Avec une traduction d’Océane Le Gall
Le pape bénit un enfant © Vatican Media
On prêche l’Évangile «par la proximité», affirme le pape
Dialogue avec les paroissiens à Tor de’ Schiavi (3)