Nous vivons un temps d’épreuves qui « nous secouent et nous humilient », mais « ne nous laissons pas enfermer dans une attitude pessimiste qui oublie qu’au milieu des tribulations, l’Esprit Saint nous apporte aussi des consolations ».
C’est ce qu’a affirmé le cardinal canadien Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, lors d’une rencontre avec les clercs de Versailles, en pèlerinage à Rome, indique L’Osservatore Romano en italien du 20 février 2019.
Dans sa réflexion, le cardinal a rappelé que le pape François « exhorte par son exemple et ses paroles » à regarder « l’avenir, là où l’Esprit Saint nous attire vers le Royaume de Dieu », offrant le « réconfort de sa présence au milieu du peuple saint que nous servons ».
Le cardinal a cité l’ouvrage « Lettres de la tribulation » dans lequel Jorge Mario Bergoglio réfléchissait sur les lettres du préposé général de la Compagnie, Lorenzo Ricci (entre 1758 et 1773), qui invitait les jésuites « à revenir à l’essentiel, à intensifier leur prière et leur pénitence, à se confier à la Vierge Marie et à tout accueillir de la main de Dieu, dans un esprit d’humilité, de patience et d’obéissance ».
La récente réédition de ce livre, a souligné le cardinal, situe les lettres de Ricci « en parallèle avec celle que, l’année dernière, le pape François a adressée à la population et aux évêques du Chili, pour aider cette Église à dépasser la crise des abus sexuels ». Cette lettre montre « la manière d’agir du pontife, son silence, sa patience et sa confiance dans l’Esprit Saint qui guide le peuple de Dieu dans l’histoire, entre les persécutions humaines et les consolations divines ».
Le cardinal Ouellet a ensuite partagé sur son expérience comme préfet de la Congrégation des évêques, soulignant qu’à l’école du pape François, « jésuite enrichi de l’idéal franciscain », on ne pouvait rester « passif, tranquillement en possession de la vérité ».
Il a souligné le « style incisif du pape François, sa liberté de parole et d’action, son langage prophétique devant les grands de ce monde », et ses gestes de « tendresse envers les petits, les malades et les pauvres », ainsi que ses paroles « de miséricorde à l’égard de tous ».
L’esprit missionnaire du pape François, a fait observer le cardinal, « s’inscrit donc parfaitement dans la logique trinitaire des missions divines qui sont toujours ‘en sortie’, impliquant l’Église dans un élan de charité renouvelée vers tous les pauvres et lui imposant de proclamer une miséricorde sans frontières ».
Parlant de son expérience à la tête de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, le cardinal Ouellet a évoqué la dernière assemblée plénière que le pape François « a demandé de consacrer à la femme en tant que pilier de l’édification de la société et de l’Église ». Cet événement, a-t-il confié, « m’a donné l’occasion de lancer une réflexion pour une théologie de la femme » et surtout de « me rendre conscient de la responsabilité de l’Église » pour aider « la femme à réaliser sa vocation humaine et sa mission ecclésiale ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
Cardinal Ouellet avec les prêtres de Versailles © catholique78.fr
"Ne nous laissons pas enfermer dans une attitude pessimiste", par le card. Ouellet
Rencontre avec les clercs de Versailles en pèlerinage à Rome