Mgr Léonard, nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, fixe ses priorités

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Texte de la conférence de presse donnée à l’occasion de sa nomination

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ROME, Mardi 19 Janvier 2010 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le discours de Mgr André-Mutien Léonard, lors de la conférence de presse qu’il a donnée le 18 janvier, à l’occasion de sa nomination comme archevêque de Malines-Bruxelles.

Mgr Léonard y fait part de quelques unes de ses priorités : une visite pastorale systématique du diocèse, une liturgie soignée, le souci des vocations et le partage des responsabilités.

* * *

Quand je suis arrivé à Malines, jeudi dernier, pour la Conférence épiscopale, un journaliste de la RTBF, fort sympathique d’ailleurs, m’a notamment demandé si ces derniers jours d’attente et d’incertitude avaient été inconfortables pour mes confrères et moi. Je lui ai répondu qu’en comparaison de la détresse inexprimable du peuple d’Haïti et de l’insécurité vécue par tant de familles belges en raison des menaces pesant sur l’emploi, notre inconfort était insignifiant et n’était, à vrai dire, qu’un inconfort de luxe. C’est pourquoi, avant d’entamer cette conférence de presse, je me permets de nous inviter à un bref moment de recueillement et d’intense sympathie avec toutes les personnes dans l’épreuve.

À mon tour, je vous remercie tous et toutes d’être là pour cette conférence de presse. Je dis une gratitude spéciale au Cardinal Danneels de participer avec moi à cette prestation médiatique.

Vous avez pu penser que la nomination du successeur de Monsieur le Cardinal traînait en longueur. En fait, il y a des raisons de penser que la décision était prise à Rome depuis quelque temps déjà. Mais, quand un évêque se retire ou change de mission, le premier devoir de Rome et ensuite des diocésains concernés est de prendre le temps de dire « merci » à celui qui s’en va. « Merci » auquel je m’associe de tout cœur. Les choses se sont donc passées de telle sorte que Mgr Danneels puisse, bien sûr, participer à la canonisation du Père Damien, se rendre à Honololu et ensuite au Congo pour le Jubilé que célèbre l’Église de ce pays. Mais aussi pour qu’il puisse vivre paisiblement le temps de Noël, si important dans sa vie, et celui des adieux aux trois vicariats de l’archidiocèse. C’est chose faite désormais. D’où la publication, aujourd’hui, de ma nomination.

Je tiens tout d’abord à remercier le Saint-Père pour l’énorme confiance qu’il me fait en me confiant cette très lourde tâche, et cela alors que j’approche de mon 70ème anniversaire. Ce qui signifie que, à condition de garder la bonne santé dont je jouis aujourd’hui, je ne disposerai que de 5 ans environ pour servir ce diocèse de Malines-Bruxelles.

Vous devinez donc que je vais devoir établir des priorités afin d’utiliser le plus efficacement possible les quelques années qu’en principe j’ai devant moi. La situation était très différente quand je suis devenu évêque de Namur, il y aura dans quelques jours 19 ans. J’étais jeune (51 ans à peine), c’était mon diocèse d’origine et, grâce à mes trois frères aînés, prêtres du même diocèse, je connaissais déjà non seulement la géographie des deux provinces de Namur et de Luxembourg, mais une bonne partie de son clergé. Ici, par contre, j’ai presque tout à apprendre. C’est pour moi un formidable stimulant, qui me donne la chance d’un renouveau sur le plan personnel et sur celui de mon ministère épiscopal. Mais c’est aussi un grand défi qui m’impose tout d’abord de découvrir le terrain de ma nouvelle mission.

N’attendez donc pas de moi en ce jour tout un programme de gouvernement.

J’indique seulement quelques priorités :

1. L’archidiocèse de Malines-Bruxelles comporte trois vicariats ayant chacun à sa tête un évêque auxiliaire. Or, actuellement, il ne compte que deux évêques auxiliaires depuis la démission de Mgr Jan De Bie. Je devrai donc solliciter du Saint-Père le troisième évêque auxiliaire dont j’ai besoin. Cela va fournir de l’emploi…

2. Malgré la lourdeur de la charge, je voudrais vivre ici, un peu comme je l’ai fait à Namur, la visite pastorale systématique du diocèse. Je tiens beaucoup à cette formule, qui invite un évêque à faire tous les 6 ans environ le tour de son diocèse et de rencontrer le maximum de collaborateurs et de diocésains, sur le terrain et de manière prolongée. Certes, je ne pourrai pas y consacrer 4 mois par an comme je l’ai fait dans les 5 premières années de mon épiscopat à Namur, quand j’étais encore jeune et beau. Peut- être commencerai-je, durant la première année, par le vicariat de Bruxelles avec les quatre doyennés de la capitale, à raison de 10 jours consécutifs par doyenné. J’en parlerai avec les responsables pastoraux du vicariat. Je compte aborder ensuite, au rythme d’environ 5 doyennés par an, la visite pastorale du Brabant flamand et de Malines. De cette manière, je clôturerais, si Dieu le veut, la visite du diocèse par le Brabant wallon, proche de ma terre namuroise d’origine.

3. La troisième priorité m’a été inspirée en lisant les textes et homélies publiés ces dernières semaines par mon prédécesseur, le Cardinal Danneels. J’ai été fort touché par l’accent qu’il a mis, d’abord, sur l’importance d’une liturgie soignée, fidèle à la grande tradition de l’Église, digne de Dieu et digne des hommes et femmes qui y participent. Ensuite, il a émis le souhait que notre Église soit toujours davantage une Église priante et adorante, invitant même explicitement à développer la pratique de l’adoration eucharistique. Cela rejoint, chez moi également, une préoccupation majeure. Avec mes frères évêques, prêtres et diacres, et en communion avec tout le peuple de Dieu, je voudrais m’engager résolument dans cette direction.

4. En même temps que le Cardinal Danneels est un homme d’intériorité et de contemplation, il a développé, notamment à Bruxelles, toute une préoccupation sociale, spécialement en matière de logement. Je voudrais, du mieux que je pourrai, mettre mes pas dans les siens, en ce domaine comme en tant d’autres.

5. Ensuite, vous seriez surpris si je ne disais rien du souci des vocations. De toutes les vocations. Tout d’abord de celle de tous les baptisés, qui sont, majoritairement, des laïcs. Leur mission, dans le monde tout d’abord, au sein de l’Église ensuite, est infiniment précieuse. Et l’engagement de tant de chrétiens, hommes et femmes, dans la société et dans nos paroisses et mouvements est une bénédiction. Mais nous avons aussi besoin d’hommes et de femmes consacrés en même temps que de prêtres et de diacres. Mes responsabilités dans la Conférence épiscopale auprès des séminaires, du diaconat permanent, de la vie consacrée et du Centre National des Vocations m’y ont rendu particulièrement sensible, autant que ma longue expérience de formateur, puis de Président de Séminaire, à Leuven d’abord, à Louvain-la-Neuve ensuite. Je n’ai évidemment pas de recettes pour susciter ou attirer des vocations à la vie consacrée ou au sacerdoce, mais je sais que le Seigneur veut nous en donner et je promets de faire tout ce que je pourrai pour répondre à sa volonté.

6. Enfin, pour disposer du temps nécessaire à la mise en œuvre ces priorités et aussi par souci de collégialité, je chercherai, par divers moyens, à partager les responsabilités, suivant en cela l’exemple du Pape Benoît XVI, très soucieux de déléguer plusieurs de ses responsabilités, tant par souci d’économiser un temps qui lui est compté que pour éviter une médiatisation excessive de sa fonction.

Il y aurait, certes, bien d’autres choses à dire, mais j’aurai encore l’occasion de m’exprimer lors de la prise de possession du siège de l’archidiocèse dont la date et les modalités seront publiées après les concertations nécessaires. Quant à mes chers diocésains de Namur-Luxembourg, j’aurai l’occasion de leur exprimer tout mon attachement et ma gratitude pour ces 19 années pas
sées ensemble, lors d’une Eucharistie d’action de grâce qui sera célébrée à la Cathédrale Saint-Aubain le samedi 20 février à 14h.30. Mais, sans attendre ces rendez-vous, je suis prêt à répondre, si je le peux, aux quelques questions que vous allez sans doute me poser.

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ZENIT Staff

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