« Les femmes face à la crise de l’Eglise », c’est le titre du numéro d’octobre 2018 du mensuel « Femmes, Eglise, monde » («donne chiesa mondo») de L’Osservatore Romano, publié au premier jour du mois.
Les femmes souhaitent faire « entendre leur voix, leur réflexion », pour traverser « la crise profonde que vit l’Eglise », écrit Lucetta Scaraffia dans l’éditorial de ce numéro d’une quarantaine de pages. On y trouve, explique l’historienne italienne, « une série de textes riches de pensées et de propositions, sur lesquelles nous voudrions lancer des réflexions critiques, afin que cela soit seulement un premier pas pour un renouveau de la vie ecclésiale, à laquelle les femmes pourront enfin contribuer sérieusement ».
Plusieurs réflexions sont données au fil des articles : la dénonciation du silence, y compris de la part des femmes face à des situations d’abus et de violence, « au nom d’un cléricalisme injustifiable » ; la critique d’un féminisme catholique qui pense obtenir une participation féminine active et reconnue dans l’Eglise par une « reconnaissance d’en-haut », attente « qui révèle encore une dépendance par rapport au pouvoir clérical, et donc des difficultés à assumer une responsabilité directe » ; une « forte critique de l’habitude enracinée du clergé de ne pas chercher des interlocuteurs féminins, et de penser que les femmes n’ont rien à dire ».
Parmi les autres thèmes abordés : le célibat ecclésiastique, accusé d’être devenu une condition hypocrite de pouvoir, auquel il faut redonner une valeur spirituelle ; le travail intellectuel nécessaire pour penser une Eglise à deux voix, masculine et féminine, avec le même droit de pensée et de parole.
Femmes Eglise monde octobre 2018
Mensuel de L’Osservatore Romano : "les femmes face à la crise de l'Eglise"
Critique du silence, d’un certain féminisme, du cléricalisme