Mustapha Arrifi, ambassadeur du Maroc © L'Osservatore Romano

Mustapha Arrifi, ambassadeur du Maroc © L'Osservatore Romano

Maroc : la visite du pape François, «un moment fort pour lutter contre les courants et les visions fanatiques»

Conférence-débat à l’ambassade du Maroc à Paris

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« Le modèle marocain en matière de tolérance et de dialogue religieux mis en avant à Paris » titre le site « Maroc Diplomatique » à l’occasion d’une conférence-débat organisée par l’ambassade du Maroc à Paris autour du thème « Restructuration du champ religieux au Maroc et dialogue interreligieux», lundi, 18 mars 2019 et à quelques jours du voyage apostolique du pape François au Maroc (30-31 mars) : « un moment fort pour lutter contre les courants et les visions fanatiques ».
La conférence a rassemblé, précise la même source, MM. Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Oulémas, Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France (UMF), Abderrahim Hafidi, producteur et animateur de l’émission culturelle « Islam » sur la chaîne publique française France2 et Rachid Benzine Islamologue, codirecteur de la collection Islam des lumières aux éditions Albin Michel : une occasion d’affirmer, devant des représentants de la presse internationale, « l’exemplarité du Royaume du Maroc en matière de dialogue entre les religions et du vivre ensemble ».
Lutter contre les courants et les visions fanatiques
L’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, a souligné « la singularité » du Maroc, comme « chantre d’un Islam tolérant et modéré ».
Dans le domaine religieux, « le Maroc a quelques spécificités », affirmé M. Benmoussa qui a cité le préambule de sa Constitution, où l’identité nationale est reconnue et la diversité culturelle est considérée comme « une richesse et un facteur de cohésion ». Le libre exercice du culte est également reconnu et garanti par la Loi fondamentale du pays, a-t-il rappelé.
Il a par ailleurs souligné que « la Commanderie des croyants » est dotée de la « légitimité » de structurer le champ religieux et de lutter contre tous les courants radicaux et qu’au Maroc, la religion reste à l’écart de la politique.
Pour ce qui est du dialogue interreligieux, le Maroc est très « actif et engagé », a indiqué M. Benmoussa, pour qui la prochaine visite papale est « un moment fort pour lutter contre les courants et les visions fanatiques » et « un moment d’interaction exceptionnelle entre les religions, les peuples et les civilisations ».
La présence franciscaine et la mixité historique
Pour le Secrétaire Général de la Rabita Mohammadia des Oulémas, le dialogue interreligieux au Maroc est « une longue tradition qui s’inscrit dans la pérennité », rappelant que la présence franciscaine remonte à plus de 800 ans et les églises ont toujours existé depuis un millénaire au Maroc ainsi que les synagogues, indique Maroc Diplomatique.
Il estime que le dialogue inter-religieux n’est pas « un luxe », encore moins « de la cosmétique », mais une pratique « fonctionnelle » car elle habilite un meilleur vivre-ensemble.
Pour Rachid Benzine, le Maroc, de par sa tradition, se distingue par « un savoir-faire », qui lui est reconnu, en matière de pluralité et de dialogue inter-religion, et aujourd’hui, le Maroc redevient une terre d’accueil pour les différentes religions.
A propos du flux migratoire, il a fait remarquer : « Au Maroc, il y a de plus en plus de chrétiens, soit des gens qui ont décidé de s’expatrier, soit des gens qui viennent d’Afrique subsaharienne. Une réalité qui fait que le Maroc, aujourd’hui, devient une terre où il y a différentes religions et où il va falloir vivre en harmonie avec tous ». Il estime que « pour le Maroc, c’est une chance de retrouver cette pluralité. »
Abderrahim Hafidi a également souligné la singularité du Royaume en matière de dialogue inter-religieux et inter-civilisation, affirmant qu’au Maroc, les débats et les échanges entre les religions n’ont jamais cessé depuis le Protectorat et se sont approfondis après l’indépendance.
Visite à l’Institut Mohammed VI
Selon lui la visite du Pape est « l’aboutissement politique » qui reconnaît que le Maroc est un modèle de mixité historique, et un pays fondateur du dialogue inter-religieux et islamo-chrétien, rapporte le site en ligne.
Pour Mohamed Moussaoui, le Maroc a été pionnier en matière de dialogue inter-religieux et la visite du Pape François comme celle « historique » du pape Jean Paul II en est la parfaite illustration.
M. Moussaoui a souligné que la Constitution marocaine garantit l’encadrement religieux de la communauté marocaine de l’étranger, avec obligation pour l’Etat d’y participer notamment financièrement.
Il a évoqué dans ce contexte l’aide à la formation au Maroc d’Imams et de Mourchidates français. Actuellement, une trentaine de jeunes français et françaises sont formés à l’Institut Mohammed VI.
Le pape François se rendra en visite à cet  Institut Mohammed VI des imams, prédicateurs et prédicatrices le 30 mars, à Rabat.
Au cours des débats, rapporte la même source, l’accent a été mis sur la forte symbolique du voyage papale au Maroc qui constitue « un temps fort », pour le Maroc, « reconnu pour sa politique d’ouverture et de tolérance, mais aussi pour les chrétiens de plusieurs pays d’Europe et d’Afrique subsaharienne qui se sont installés dans le Royaume ».
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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