« Lancés en Italie fin 2015 puis en France en 2017 à l’initiative de la Communauté de Sant’Egidio, les couloirs humanitaires ont permis l’arrivée sûre et légale de plus de 3000 réfugiés syriens et irakiens. Ils représentent aujourd’hui un modèle de réponse européenne, citoyenne et chrétienne aux demandes d’asile de personnes vulnérables en besoin de protection internationale », explique la revue Communio qui publie un article de Valérie Régnier sur ces « couloirs humanitaires ».
« Concevant la frontière comme un espace de communion et non comme une forteresse à tenir, les acteurs des couloirs humanitaires s’engagent auprès de chaque famille, depuis son identification dans les camps de réfugiés du Liban jusqu’à son intégration dans le pays européen d’accueil », explique la même source avant d’ajouter: « Les couloirs humanitaires sont une réponse concrète aux appels répétés du pape François à ne pas faire de la Méditerranée un « gigantesque cimetière. »
Nous publions cet article au lendemain de l’accueil par le pape François de 33 réfugiés arrivés par ces couloirs humanitaires.
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« Nous sommes le mardi 21 mai 2019 au terminal 2E de l’aéroport Roissy‑Charles-de-Gaulle. Il est environ 19h30 quand se pose l’avion d’Air France en provenance de Beyrouth avec à son bord un groupe d’une trentaine de réfugiés, majoritairement syriens, accueillis en France dans le cadre de l’opération couloirs humanitaires. Identifiés au Liban parmi les familles les plus vulnérables, survivant dans les camps de réfugiés, ils ont espéré ce voyage vers un nouveau futur, passant notamment tous les contrôles de sécurité requis par l’autorité consulaire française avant la délivrance d’un visa de demandeurs d’asile.
Ils sont accompagnés par des responsables de Sant’Egidio et des autres organisations promotrices du projet et trouvent à leur descente d’avion la présence bienveillante d’un médecin et du personnel d’Aéroport de Paris. Après quelques minutes, une fois passés les contrôles de police et récupérés leurs quelques bagages, ils sont accueillis chaleureusement et solennellement par une cinquantaine de bénévoles venus de toute la France pour poursuivre avec eux le voyage. Les dix enfants du groupe profitent des discours de bienvenue et des embrassades pour finir leurs jeux ou commencer leur nuit. Le soir même, une famille rejoint Vannes dans le Morbihan, accueillie par le collectif Ty Maria et les soeurs de la Communauté des Filles de Jésus de Kermaria qui mettent à disposition une de leurs maisons. Deux autres familles, yezidies originaires d’Alep, sont accueillies par la Communauté de Taizé. Les autres familles se dirigent vers Rennes, les Yvelines ou encore Bordeaux où des collectifs citoyens les attendent pour accompagner leurs premiers pas dans leur nouveau pays.
Ainsi en est-il quasiment chaque mois depuis juillet 2017 à Paris-Roissy, mais aussi ailleurs en Europe à Rome-Fiumicino ou Bruxelles-Zaventem, où le même soin est toujours apporté par Sant’Egidio à l’organisation de cette étape du passage de la frontière par les réfugiés bénéficiaires des couloirs humanitaires. Pendant quelques heures, l’aéroport devient une sorte de point d’orgue symbolique d’une opération ambitieuse, voulue comme une alternative aux voyages de la mort en Méditerranée et conçu selon une approche globale allant de l’identification et la préparation du voyage au Liban à l’accompagnement jusqu’à l’intégration en France. Ce jour-là, au moment précis où accueillis et accueillants se rencontrent et se confondent par leurs sourires et leurs larmes, l’espérance d’un avenir meilleur trouve un chemin malgré le lourd passé et les difficultés du présent. […] »
(c) Communio
Rencontre avec les réfugiés de Lesbos © Vatican Media
"Les couloirs humanitaires – Un modèle d’initiative européenne, citoyenne et chrétienne", par Valérie Régnier
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