Les chrétiens des territoires palestiniens inquiets pour leur avenir

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Analyse du correspondant de « Radio Vatican » et « Avvenire » en Terre Sainte

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ROME, lundi 15 novembre 2004 (ZENIT.org) – Alors que l’on enterrait vendredi le président de l’Organisation de Libération de la Palestine, Yasser Arafat, à Ramallah, les chrétiens des territoires palestiniens s’interrogeaient sur leur avenir.

Désormais une petite minorité – moins de 50.000 au milieu de plus de 3 millions de musulmans – la communauté chrétienne se voit souvent discriminée par les structures politiques, administratives ou policières, constate Graziano Motta, correspondant en Terre Sainte pour « Radio Vatican » et le quotidien italien « Avvenire », dans un article publié le 12 novembre par Avvenire.

« Ils ont été continuellement exposés à des pressions de la part d’activistes islamiques », dénonce le journaliste italien.

Il n’est pas rare que les islamiques exproprient, de façon illégitime, des maisons et des terrains aux catholiques, et on déplore souvent l’absence d’intervention des autorités pour affronter des actes de violence contre des jeunes femmes ou des offenses contre la foi chrétienne », précise Graziano Motta.

Le patriarche latin de Jérusalem, Sa Béatitude Michel Sabbah, qui conduisait la délégation du Saint-Siège lors des obsèques de Yasser Arafat, avait demandé personnellement à différentes reprises au leader de l’OLP d’intervenir. Il avait établi avec lui une « relation amicale et directe », écrit Graziano Motta.

Le correspondant italien cite le patriarche qui déclarait jeudi dernier, au micro de Radio Vatican que Yasser Arafat « est parfois intervenu dans des discussions entre chrétiens et musulmans, spécialement dans la région de Bethléem, pour résoudre les problèmes et rééquilibrer les relations ».

Les interventions de Yasser Arafat n’ont pas toujours été couronnées de succès car celui-ci n’a pas toujours pu compter sur l’obéissance de ses hommes, précise Graziano Motta.

« Arafat laisse aux chrétiens, et en particulier aux catholiques, un héritage ambigu et potentiellement négatif dans les relations de fond avec l’Etat », constate-t-il.

« Les considérant comme une partie de la réalité sociopolitique arabe dans la lutte pour l’indépendance, il a tenté de les impliquer le plus possible, exaltant la Palestine comme Terre Sainte en raison de la présence des lieux saints pour les musulmans et les chrétiens, mais sans jamais mentionner les juifs », ajoute-t-il.

« Il a ignoré – et dans la pratique boycotté – la proposition d’un statut spécial des lieux saints juifs, chrétiens et musulmans à Jérusalem. Il a maintenu fermement la revendication de la souveraineté exclusive de la Palestine, au nom de l’islam, sur la Cité Sainte (Al-Quds) », explique Graziano Motta.

« Il a ainsi approuvé le projet d’une charte constitutionnelle pour l’avenir de l’Etat palestinien qui ne tenait pas compte de la caractéristique laïque et plurielle (qu’il disait promouvoir) pour affirmer la caractéristique clairement islamique », poursuit Motta.

Ceci est « en contradiction potentielle avec les engagements pris dans l' »accord de base » entre le Saint-Siège et l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de 2000 qu’il avait promu pour imiter l' »accord fondamental » de 1993 entre le Saint-Siège et Israël », souligne-t-il.

Cet accord « affirme l’égalité de tous les citoyens, indépendamment de leur foi religieuse, et le respect de leur liberté de religion et de conscience », note le correspondant de « Radio Vatican » et « Avvenire ».

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ZENIT Staff

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