Le Vatican ouvrira dès que possible ses archives aux historiens juifs

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Il reste quelques problèmes techniques à résoudre

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CITE DU VATICAN, mardi 28 août 2001 (ZENIT.org) – Le cardinal allemand Walter Kasper, président de la Commission pontificale pour les relations religieuses avec le judaïsme, a publié le 24 août dernier un communiqué dans lequel il confirme l´intention du Saint-Siège d´ouvrir ses archives à des historiens juifs, dès que cela sera possible sur le plan technique, et de poursuivre le dialogue avec la communauté juive.

Le communiqué du cardinal intervient après la décision d´une Commission d´historiens juifs (trois) et catholiques (deux, car un membre a démissionné) de suspendre leurs recherches sur le rôle du pape Pie XII pendant la Deuxième Guerre Mondiale, notamment dans l´Holocauste. La Commission avait pris cette décision devant le refus du Saint-Siège d´autoriser l´accès à toutes les archives qui l´intéressaient.

La Commission avait été créée en 1999 sur une initiative du cardinal australien Edward I. Cassidy, prédécesseur du Cardinal Kasper, et du Comité Juif International pour les Consultations Interreligieuses. Celle-ci avait pour mission d´étudier les douze volumes dans lesquels le Saint-Siège a rassemblé les documents relatifs à la Deuxième Guerre Mondiale. Jamais la possibilité d´ouvrir toutes les archives du Saint-Siège concernant cette période de l´histoire n´avait été envisagée, explique le Cardinal Kasper dans son communiqué. Ces archives ne sont d´ailleurs pas classées. Il y a plus de trois millions de feuilles.

Par souci d´honnêteté, le Vatican veut éviter l´erreur de certains pays qui affirment ouvrir l´ensemble de leurs archives aux chercheurs mais qui en réalité dissimulent une partie de ces archives. Ceci demande du temps mais le cardinal a assuré que le Saint-Siège faisait tout son possible pour accomplir cette tâche car elle est indispensable pour qu´un historiographe puisse faire son travail.

Selon le communiqué, le vrai problème de la Commission a été la difficulté d´arriver à un rapport final, étant donnée « l´impossibilité de dépasser les différentes interprétations qui ont été faites des tâches et de l´objectif du groupe ». Par ailleurs, poursuit le cardinal allemand, « des indiscrétions et des écrits polémiques, du côté juif, ont contribué à faire naître un sentiment de méfiance. Tout cela a rendu la recherche commune pratiquement impossible ». Le cardinal faisait référence à des révélations qu´un membre juif du groupe avait faites à la presse sans le consentement de ses collègues, ainsi qu´à des insinuations déloyales.

« Un travail scientifique de ce genre, ajoute le Cardinal Kasper, ne peut se faire que sur une base de loyauté, dans le respect et dans la confiance réciproque de ceux qui l´entreprennent. Cette base indispensable n´a pu exister à cause de la polémique apparue après l´interruption du travail de recherche et des soupçons offensifs qui ont accompagné cette interruption ».

Le Cardinal Kasper a précisé qu´il « ne (semblait) pas possible de reprendre le travail commun ». La Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme cherchera dans les mois à venir de nouveaux moyens pour promouvoir la recherche historique, consciente du fait que « l´Eglise catholique n´a pas peur de la vérité historique ».

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ZENIT Staff

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