Le Sri Lanka « possède la force et la noblesse morales et spirituelles nécessaires » pour générer la paix et la réconciliation au sein du peuple, déclare le cardinal Malcom Ranjith, archevêque de Colombo, au cours du 7e voyage international du pape François (Sri Lanka et Philippines, 12-19 janvier).
Le cardinal a pris la parole au terme de la messe présidée par le pape pour la canonisation du premier saint du Sri Lanka, le P. Joseph Vaz, missionnaire indien originaire de Goa (1651-1711), le 14 janvier 2015, au « Galle Face Green » de Colombo.
Pierre précieuse de Dieu
« C’est avec une grande joie et des sentiments d’affection filiale que nous, citoyens du Sri Lanka et membres de l’Église catholique, nous vous accueillons aujourd’hui… les Sri-Lankais – quelle que soit leur religion, leur race, leur origine sociale ou leur couleur – ont accueilli avec un respect et un amour profonds votre visite pastorale sur notre belle petite île », a déclaré le cardinal Ranjith au terme de la célébration à laquelle ont participé quelque 500.000 personnes, sur les rives de l’océan indien.
« En plus du cadeau de votre présence sur cette terre, vous nous avez fait le don d’un saint : saint Joseph Vaz. Ce cadeau nous rend vraiment heureux, car le Sri Lanka a désormais son propre saint, fierté de Goa et pierre précieuse de Dieu pour le Sri Lanka », a-t-il ajouté.
Le cardinal a salué « la vie et le service » de Joseph Vaz qui « dans son pays adoptif, a sauvé la foi des catholiques pendant une période difficile et douloureuse de leur histoire et a laissé l’héritage durable de l’amour infini de Dieu ». Il a remercié aussi l’Église indienne de Goa – dont une délégation était présente – « pour ce précieux cadeau de son fils ».
La force du Sri Lanka
Le cardinal a cité les paroles du pape il y a un an, pour le 75ème anniversaire de la consécration de l’Eglise sri-lankaise à la Sainte Vierge : « Le Sri Lanka est appelé la Perle de l’Océan Indien, à cause de sa beauté naturelle et sa configuration. On dit que la perle s’est formée à partir des larmes de l’huître. »
« Dans un passé récent, nous avons versé beaucoup de larmes à cause du conflit interne qui a fait tant de victimes et épuisé nos ressources », a ajouté le cardinal en évoquant la guerre civile qui a déchiré le pays durant près de trente ans (1983-2009).
Le Sri Lanka « lutte encore pour se relever de ce triste passé et pour entrer dans une période de véritable réconciliation, de paix et de progrès… C’est un chemin difficile », a-t-il ajouté en demandant au pape son soutien « pour une vraie guérison des cœurs, avec la force de se demander mutuellement pardon pour la violence insensée qui s’est déchaînée ».
Le cardinal a aussi évoqué le dialogue interreligieux dans la nation sri-lankaise « bénie par les enseignements des grandes religions du monde : le bouddhisme, l’hindouisme, l’islam et le christianisme » : le pays « possède la force et la noblesse morales et spirituelles nécessaires pour générer la paix », a-t-il conclu en souhaitant au peuple « un saut en direction de l’autre dans un esprit sincère de réconciliation, de confiance et de réciprocité ».
Dans l’après-midi, le pape s’est rendu au sanctuaire marial de Madhu, dans le nord-ouest. Il a encouragé les Sri-Lankais, tamouls et cinghalais, à demander « la grâce de réparer [leurs] péchés et tout le mal que cette terre a connu », car le « vrai repentir », est condition de la « vraie paix ».
Avec une traduction de Constance Roques
