La première émission du programme de don Marco Pozza aura lieu à la télévision catholique italienne TV2000, mardi 16 octobre 2018 à 21h05, avec l’actrice Sonia Bergamasco : « Les mères italiennes prennent encore leur fils pour un dieu ».
« Dieu salue une femme et il la salue par une grande vérité : je t’ai remplie de mon amour, pleine de moi et ainsi, de même que tu seras pleine de moi, tu seras pleine de mon Fils et ensuite pleine de tous les fils de l’Église »: c’est ce qu’affirme le pape François dans la première émission du programme « Ave Maria » dirigé par don Marco Pozza, théologien et aumônier de la prison de Padoue.
Né de la collaboration entre le Dicastère pour la Communication du Saint-Siège et Tv2000, le programme est structuré en onze émissions, au cours desquelles don Marco bavarde avec le pape sur la prière la plus connue au monde et rencontre des personnes connues laïques du monde de la culture et du spectacle. L’actrice Sonia Bergamasco et la maman de don Marco, Ivette Capozzo Pozza, sont les invitées de la première émission.
« La Vierge Marie, poursuit le pape, est une jeune fille normale, c’est une jeune fille d’aujourd’hui, une jeune fille… je ne peux pas dire de la ville parce qu’elle n’était pas dans la ville, mais d’un village, normale, éduquée normalement, ouverte au mariage, à fonder une famille ».
Et encore : « Il y a chez la Vierge Marie une chose que j’imagine, ajoute le pape, elle connaissait les Écritures, elle avait suivi la catéchèse mais avec son cœur ».
« Toutes les femmes de ce monde, affirme le pape, peuvent dire : « Mais je peux imiter Marie », parce qu’elle est normale. Même son mariage virginal, chaste, a été un mariage normal : travail, faire les courses, faire les choses de la maison, éduquer son enfant, aider son mari ».
« Il y a une expression que j’aime employer, souligne le pape : elle est née « ante » [avant], elle est née avant Ève. Ce n’est pas vrai chronologiquement, mais j’aime penser cela. Elle est née avant ce moment où Ève a été trompée, séduite ; mais elle est aussi née après parce que dans la mentalité de l’Église qui ne se trompe pas, le peuple de Dieu ne se trompe pas, la re-création est plus importante que la création. La création a commencé avec Adam et Ève et tous les deux ensemble sont à l’image et à la ressemblance de Dieu. La re-création a commencé avec Marie, une femme seule. Elle commence cette histoire seule, puis avec Joseph ils forment une famille et ils vont de l’avant. Mais au début la re-création, c’est le dialogue entre Dieu et une femme seule ».
« Dieu est le Dieu des surprises, conclut le pape. Aujourd’hui, il y a une vertu qu’on ne trouve pas au marché, c’est l’étonnement. Je parle de la vertu humaine. Prends un enfant, montre-lui quelque chose qui lui attire l’attention, il s’étonne aussitôt, c’est la vertu des petits enfants, mais si nous perdons cela, nous perdons la capacité de nous étonner. Pour comprendre Marie, il faut retourner en arrière, devenir petit enfant avec l’étonnement des enfants et dire « Je vous salue Marie » comme un enfant, avec un cœur d’enfant, avec l’étonnement que, dans cette culture, nous avons beaucoup perdu. L’étonnement n’est pas une catégorie habituelle, nous devons la retrouver dans la vie de l’Église ».
« Les mères italiennes, dit Sonia Bergamasco en parlant du modèle de la maternité, peuvent encore se transformer. Notre littérature en la matière est ancrée dans une culture trop masculine. Les mères italiennes sont ancrées dans ce modèle qui font du fils un dieu et cela ne me plaît pas. Aujourd’hui, nous connaissons quotidiennement des épisodes de violence sur les femmes. Les mères doivent être en mesure de faire une critique : la mère pardonne, et j’aime cela ; mais elle doit aussi être en mesure de dire « non ». Ce n’est pas parce que c’est ton fils que tout est possible ».
À partir de cette rencontre, des paroles et des réponses du pape à don Marco, le livre « Ave Maria » a été réalisé par la maison d’édition Rizzoli et la Librairie éditrice du Vatican.