Le dialogue interreligieux n’est pas « un luxe » et il est un instrument dans la lutte contre le changement climatique, a affirmé Mgr Miguel Angel Ayuso Guixot, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. L’Osservatore Romano rapporte des extraits de son intervention à la seconde rencontre « Amérique en dialogue. Notre maison commune », qui s’est déroulée à Santiago du Chili le 29 août 2017.
Au cours de cette rencontre organisée par le ministère des Affaires étrangères de la République du Chili et par l’Institut de dialogue interreligieux (Idi) de Buenos Aires, le « numéro 2 » du dicastère a souligné que dans un monde « tragiquement marqué par l’oubli de Dieu et par l’abus qui est fait de son nom », les croyants « sont appelés, avec un engagement solidaire, à défendre et à promouvoir la paix et la justice, la dignité humaine et la protection de l’environnement ».
Le dialogue interreligieux, a-t-il estimé, a « une fonction essentielle pour construire une coexistence civile, une société qui inclut et qui ne s’édifie pas sur la culture du rejet ». Il n’est pas « un luxe », a-t-il insisté, mais au contraire un « instrument nécessaire et essentiel au service du bien commun et pour guérir les blessures de l’humanité » : il doit devenir « une réalité ordinaire et quotidienne ».
Le croyant est ainsi invité à « ne pas assister passivement », ne pas être « un spectateur » et « ne pas penser que les religions sont un fait privé ».
La maltraitance de la nature, un boomerang
Regrettant que le thème de l’environnement soit objet d’un « véritable désintérêt », Mgr Ayuso Guixot a fait observer qu’« aucun être humain, peuple ou nation, ne peut imposer de manière exclusive sa propre compréhension ou vision de la planète ».
Quand l’action humaine « ne respecte pas la nature, a-t-il averti, elle se transforme en boomerang pour les êtres humains, provoquant des inégalités et favorisant la mondialisation de l’indifférence et l’économie d’exclusion ».
Evoquant les « millions de personnes au niveau planétaire » qui fuient « leurs terres d’origine à cause de guerres, violences, changements climatiques, qui causent faim et famines », l’évêque a appelé la communauté internationale à ne pas « rester indifférente devant les crises humanitaires (ni) s’enfermer dans le silence ».
« Sur la base de nos convictions religieuses, a-t-il conclu, nous pouvons promouvoir l’élaboration d’une économie de communion basée sur de nouveaux modèles de développement durable enracinés dans la paix, dans la justice sociale et dans le respect d’une écologie intégrale. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
PHOTO.VA - OSSERVATORE ROMANO
Le dialogue interreligieux n’est pas un luxe, par Mgr Ayuso Guixot
Intervention au Chili sur la protection de l’environnement