Le sacrement de la réconciliation est le lieu où le baptisé apprend à toucher du doigt la miséricorde de Dieu car, au confessionnal, on « rencontre le Christ », explique Mgr Krzysztof Nykiel, régent du tribunal de la Pénitencerie apostolique souligne, au micro de Radio Vatican en italien.
La Pénitencerie apostolique a organisé un cour pour quelque 500 prêtre et séminaristes, ils ont été reçus ce vendredi matin 4 mars par le pape François qui leur a adressé un important message sur la confession. Ils ont aussi participé à la célébration pénitentielle à Saint-Pierre, à 17h, ce même vendredi dans le cadre des « 24 heures pour le Seigneur ». Le pape s’est lui-même confessé et il a ensuite entendu les confessions pendant plus d’une heure.
« La Pénitencerie apostolique s’occupe depuis toujours d’aider les nouveaux prêtres et les séminaristes proches de leur ordination sacerdotale à se former correctement pour administrer fructueusement le sacrement de la réconciliation », explique Mgr Nykiel qui ajoute : « Sa célébration demande en effet une préparation théologique, pastorale spirituelle et juridique, de plus en plus adéquate et mise à jour afin que tous ceux qui approchent un confessionnal puissent, comme demande le pape, « toucher du doigt la grandeur de la miséricorde, source d’une vraie paix intérieure ». »
Cela ne s’improvise pas
Pour ce qui est de la session 2016, Mgr Nykiel précise : « Le cours de cette année s’inscrit dans le cadre de l’année extraordinaire de la miséricorde. Il a donc pour thème porteur l’invitation que François adressa à l’Eglise dans ‘Misericordiae Vultus’ : redonner « avec conviction » sa place centrale au sacrement de réconciliation. »
Il souligne aussi que l’on ne « s’improvise pas » confesseur : « Les divers intervenants ont montré comment Dieu, à travers le sacrement de la confession, se manifeste à l’homme sous les traits d’un père jamais las de pardonner et de sauver. On a entre autre traité des questions importantes et délicates liées au ministère pénitentiel, privilégiant la partie consacrée à la « correcte » administration du sacrement et à la résolution de cas complexes et particuliers soumis au discernement et à la miséricorde de l’Eglise. Il est important que les prêtres apprennent à bien administrer ce sacrement car être confesseur ne s’improvise pas! »
En effet, être des confesseurs « l’art d’être de bons et miséricordieux », cela s’apprend : « « C’est d’ailleurs le but de ce cours sur le « For intérieur » : aider les prêtres à apprendre l’art d’être des confesseurs bons et miséricordieux! »
Il faut aider les baptisés à faire l’expérience de l’amour miséricordieux, souligne-t-il encore : « Comme ont le sait, le sacrement de la confession a pour objectif de faire vivre l’expérience de l’amour miséricordieux de Dieu qui est plus grand que n’importe quel péché. Il faut donc que les personnes qui viennent au confessionnal, fassent l’expérience de cette rencontre avec le Christ miséricordieux, une rencontre vive et authentique. »
Miséricordieux comme le Père
Il souligne aussi que les confesseurs sont appelés à être « miséricordieux comme le Père » : « Du vécu de cette rencontre jaillit le début d’une nouvelle vie, d’une vie réconciliée. Le sacrement de la réconciliation prend ici un sens à la foi spirituel et existentiel, dans la mesure où le signe de la réconciliation n’est pas en contradiction avec la quotidienneté du croyant. Et c’est la raison pour laquelle les confesseurs ont une grande responsabilité devant Dieu: celle d’être un vrai signe du primat de la miséricorde du Père, d’être miséricordieux comme le Père. Mais ils pourront être tout cela à condition qu’eux-mêmes sentent toujours le besoin de demander pardon à Dieu, se reconnaissent des pécheurs pardonnés, des pénitents comme le publicain au temple qui battait sa coulpe en disant: « Mon Dieu, aie pitié de moi pécheur ». Les confesseurs ont un devoir pastoral important, il leur est demande de favoriser la rencontre entre les fidèles – surtout qui sont loin de la grâce de Dieu – et la miséricorde de Dieu. Ils doivent être comme des sources jaillissantes de miséricorde où tout chrétien pourra puiser à n’importe quel moment, et sans interruption, l’eau du pardon et du salut. »
Retrouver confiance
Le défi des confesseurs c’est donc, selon Mgr Nykiel, « d’aider les personnes à s’ouvrir de plus en plus à l’expérience de l’amour de Dieu!»: « Nous vivons en effet dans un climat social où l’homme, trop souvent, essaie de se passer de Dieu, le sent comme une présence encombrante, comme l’antagoniste de son bonheur, et du coup tente de s’en débarrasser, s’illusionnant de pouvoir y arriver tout seul, sans son aide. Après avoir perdu le chemin qui le dirige vers Dieu, l’homme vit avec lui-même pour seule référence, devient égoïste, se replie sur lui-même, se ferme aux autres et au monde qui l’entoure. C’est donc en redécouvrant la grandeur de l’amour de Dieu, qui se révèle surtout à travers le don du pardon, que l’homme contemporain peut retrouver confiance en lui dans ses capacités et talents, dans son « être » une personne créée à l’image et la ressemblance de Dieu. Prendre conscience que Dieu n’est pas un concurrent de l’homme, mais son plus grand allié, devient une belle occasion pour expérimenter le vrai bonheur de l’homme, autrement dit l’amour inconditionnel de Dieu qui se réjouit quand il nous pardonne et quand nous le cherchons avec un cœur sincère. »
Congrès sur Misericordiae Vultus
Enfin, fin mars, la pénitencerie apostolique organise un congrès surt la bulle d’indiction du jubilé « Misericordiae Vultus » : « Pour l’Année jubilaire extraordinaire, la pénitencerie apostolique a décidé de répondre à l’invitation du pape contenue dans la Bulle ‘Misericordiae Vultus’ – « vivre dans la vie de chaque jour la miséricorde que le Père étend depuis toujours vers nous » – en organisant un congrès de réflexion et d’approfondissement sur la Bulle d’indiction. Le congrès aura lieu les 31 mars et 1er avril au Palais de la Chancellerie. Le titre de chaque conférence, et c’est la particularité de ce congrès, coïncidera avec une citation tirée de la Bulle. Chaque intervenant aura alors l’occasion d’approfondir la question de la miséricorde d’un point de vue biblique, liturgique, théologique, spirituel, sacramentel et pastoral. Ce congrès s’adresse aux prêtres, religieux et religieuses, aux élèves des facultés de théologie, aux agents pastoraux et aux laïcs engagés dans les communautés paroissiales. »
Audience aux confesseurs en formation, 4 mars 2016
Le confessionnal, lieu où rencontrer le Christ, par Mgr Krzysztof Nykiel
Un cours et un congrès de la Pénitencerie apostolique