Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, invite les aumôniers militaires à « s’inspirer de la sainteté de Jean XXIII, si actuelle et nécessaire aujourd’hui » : « Soyez des prêtres jusqu’au bout, dit-il, des prêtres comme lui, et vous serez de bons aumôniers. N’oubliez pas que vous aurez toujours le grand avantage d’être proches des militaires et de leurs familles, en particulier des nombreux jeunes avec lesquels il y aura des occasions fréquentes et privilégiées de se rencontrer. »
C’est ce que le cardinal Parolin a dit au cours de l’homélie de la messe attribuant le saint pape Jean XXIII (1881-1963) comme patron de l’armée italienne, au grand séminaire de l’Ordinariat militaire pour l’Italie, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa fondation, le 7 décembre 2018, indique L’Osservatore Romano en italien du 12 décembre. L’archevêque militaire ordinaire Mgr Santo Marcianò et de nombreux aumôniers, anciens élèves du séminaire, ont concélébré avec le cardinal.
Le cardinal secrétaire d’État a exhorté les aumôniers à être « proches » des militaires « dans le partage de la vie quotidienne, tant en Italie que dans les missions étrangères », en soulignant que cela constitue « un élément essentiel pour vivre la ‘pastorale’ non comme une série d’initiatives frappantes ou épisodiques, mais comme un véritable engagement de la vie ».
En évoquant la devise du saint pape Jean XXIII – oboedientia et pax (obéissance et paix) – le cardinal Parolin a rappelé aux aumôniers : « Oui. L’obéissance ! Mot obsolète de nos jours, mais important dans le monde militaire, comme l’a expérimenté Angelo Roncalli. Parole qui s’identifie à la vie de Marie, totalement insérée dans la volonté de Dieu. »
« Le monde militaire faisait partie de la vie du pape Jean », a expliqué le cardinal : « Le monde militaire fait également partie de la vie de l’Église, il fait l’objet de ses préoccupations et de sa sollicitude pastorale, comme le rappellent les documents du Concile et du magistère papal, en premier lieu le Spiritum militum curae (la constitution apostolique du saint pape Jean-Paul II, avril 1986, ndlr). »
Au cours de l’homélie, le cardinal secrétaire d’État a retracé la biographie militaire d’Angelo Roncalli, futur pape Jean XXIII. « Le chemin menant à la sainteté du pape Jean a été traversé par une expérience militaire », a-t-il dit : « Très dévoué à Marie », le pape était « un bon connaisseur de la vie des militaires, des risques auxquels ils sont confrontés et des difficultés qu’ils vivent, ayant participé à la Première Guerre mondiale en tant qu’aumônier militaire ».
Le cardinal Parolin a cité les mémoires du pape Jean XIII où il se souvient de ses doutes au moment où il avait été recommandé à l’armée en tant qu’aumônier : « La pensée des responsabilités du ministère de l’aumônier militaire, en particulier avec un régiment au front, me faisait peur, non tant par peur de perdre la vie… que par peur d’un échec dommageable pour les soldats et indécent pour moi et pour la dignité sacerdotale. »
Dans ces paroles, a expliqué le cardinal, « la vénération de Jean XXIII pour sa dignité sacerdotale et son grand respect pour le ministère de l’aumônier militaire apparaissent ».
L’expérience militaire, a poursuivi le cardinal Parolin, a permis au pape Jean XXIII de devenir plus disposé à s’oublier lui-même, comme il avait lui-même écrit dans une des lettres. « Je fais de mon mieux pour le bien des soldats », a écrit ainsi le pape.
