Le baptême n’a rien de « magique », explique Benoît XVI

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Homélie à Munich (4)

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ROME, Dimanche 10 septembre 2006 (ZENIT.org) – Le baptême n’a rien de « magique », il permet de guérir ce qu’il désigne comme la surdité et le mutisme spirituels, mais c’est un « processus de développement progressif » de la communion avec Dieu, un « chemin » qui permet de changer de regard sur la réalité.

« Il n’existe pas seulement la surdité physique, qui coupe l’homme d’une grande partie de la vie sociale. Il existe une faiblesse de l’ouïe envers Dieu dont nous souffrons spécialement à notre époque. Nous, simplement, ne réussissons plus à l’entendre : les fréquences qui occupent nos oreilles sont trop nombreuses », constate le pape.

Et de préciser : « ce que l’on dit de lui semble pré-scientifique, et inadapté à notre temps. Avec la faiblesse de l’ouïe, ou même la surdité devant Dieu, on perd naturellement aussi notre capacité de parler avec lui, de s’adresser à lui ».

« Mais ainsi, continuait le pape, une perception décisive nous manque. Nos sens intérieurs courent le danger de s’éteindre. Avec l’absence de cette perception, le rayon de notre rapport à la réalité est aussi limité de façon drastique et périlleuse. L’horizon de notre vie se réduit de façon préoccupante ».

Or, Benoît XVI applique ce passage à l’humanité de notre époque. « L’Evangile, fait observer le pape, nous raconte que Jésus a placé ses doigts dans les oreilles du sourd-muet et a mis un peu de sa salive sur la langue du malade et lui a dit : « Effata ! – Ouvre-toi ! » L’Evangile a conservé pour nous l’original du mot en araméen que Jésus a alors prononcé en nous reportant ainsi directement à ce moment-là. Ce qui est raconté là est une chose unique, et cependant elle n’appartient pas à un passé lointain : Jésus réalise la même chose de façon nouvelle et répétée aujourd’hui aussi ».

Le baptême n’a rien de magique
Le pape applique ce geste du Christ et cette parole au baptême en disant : « Au baptême, il a accompli sur nous ce geste de toucher et il nous a dit : « Effata ! – Ouvre-toi ! » pour nous rendre capables d’entendre Dieu et pour nous redonner ainsi aussi la possibilité de parler avec lui ».

« Mais cet événement du baptême n’a rien de magique. Le baptême ouvre un chemin. Il nous introduit dans la communauté de ceux qui sont capables d’écouter et de parler ; il nous introduit dans la communion avec Jésus lui-même qui est le seul à l’avoir vu et a donc pu parler avec lui (cf. Jean 1, 18) : par la foi, Jésus veut partager avec nous sa vision de Dieu, son écoute du Père et son dialogue avec lui », explique le pape.

Il explique aussi en quoi consiste ce chemin pour « changer de regard » sur le monde : « Le chemin du baptisé doit devenir un processus de développement progressif dans lequel nous grandissons dans la vie de communion avec Dieu, en arrivant ainsi nous aussi à avoir un regard différent sur l’homme et sur la création ».

Le pape conclut : « L’Evangile nous invite à nous rendre compte qu’en nous existe un déficit quant à notre capacité de perception – une carence qu’au début nous ne percevons pas comme telle, précisément parce que tout le reste se présente à nous comme urgent et raisonnable ; parce qu’apparemmemnt tout se passe de façon normale, même si nous n’avons plus d’oreilles ni d’yeux pour Dieu, et que nous vivons sans lui. Mais est-ce vrai que tout se passe simplement lorsque Dieu est absent de notre vie et de notre monde ? »

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ZENIT Staff

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