La France devrait « élever le niveau » en termes de laïcité, car les religions ne sont pas des sous-cultures, estime le pape François dans un livre d’entretien avec le chercheur français Dominique Wolton dont Le Figaro Magazine du 1er septembre 2017 publie des extraits. Il plaide pour un Etat « ouvert à la transcendance ».
L’ouvrage « Pape François : rencontres avec Dominique Wolton : politique et société » (Editions de L’Observatoire), qui doit sortir en librairie le 6 septembre, est le fruit d’une douzaine de rencontres entre le pape et l’intellectuel sociologue de 70 ans.
Le pape y aborde un large panel de sujets, parmi lesquels la laïcité : « L’Etat laïc est une chose saine. Il y a une saine laïcité. Jésus l’a dit, il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu de qui est à Dieu. »
Il évoque à ce sujet la position de la France : « Je crois que dans certains pays comme en France, cette laïcité a une coloration héritée des Lumières beaucoup trop forte, qui construit un imaginaire collectif dans lequel les religions sont vues comme une sous-culture. Je crois que la France – c’est mon opinion personnelle, pas celle officielle de l’Eglise – devrait ‘élever’ un peu le niveau de la laïcité, dans le sens où elle devrait dire que les religions font elles aussi partie de la culture. »
« Dans l’héritage français, les Lumières pèsent trop lourd », assène le pape François qui plaide pour un Etat « ouvert à la transcendance ». « Quand on dit qu’il ne faut pas porter de croix visibles autour du cou ou que les femmes ne doivent pas porter ça ou ça c’est une bêtise, souligne-t-il. Car l’une et l’autre attitudes représentent une culture. »
« L’un porte la croix, l’autre porte autre chose, le rabbin porte sa kippa et le pape porte la calotte ! s’exclame-t-il… La voilà, la saine laïcité ! »
