L’hôpital pédiatrique de Rome « Bambino Gesù », qui dépend du Vatican, « adopte » un hôpital pédiatrique en Centrafrique, à Bangui.
Mariella Enoc, médecin et présidente du Conseil d’administration du « Bambino Gesù » a évoqué cette solidarité lors de l’audience accordée par le pape François à la Maison Sainte Marthe, ce mardi 6 septembre 2016, annonce le Saint-Siège.
Mme Enoc évoque sa rencontre avec le pape au micro de Radio Vatican en italien: « Je me suis sentie aussitôt à l’aise et le dialogue a été immédiatement très simple, très vrai. Le pape m’a vraiment beaucoup écoutée avec cette capacité d’écoute qu’a le pape en regardant dans les yeux, cherchant la personne. Par conséquent c’est facile de communiquer avec lui parce que c’est une écoute empathique, de personne à personne, pas seulement en paroles. Il m’a beaucoup encouragée dans mon travail à l’hôpital : j’ai vraiment son soutien et celui de la Secrétairerie d’État. L’hôpital doit aller de l’avant, il doit être une grande œuvre de charité. Je lui ai aussi parlé du projet de l’Afrique, de l’hôpital pédiatrique de Bangui auquel il s’est beaucoup intéressé parce que l’Afrique lui tient vraiment à cœur. »
Elle précise à propos de ce parrainage en Centrafrique: « Le pape m’a promis son aide personnelle, une aide économique et c’est aussi très important ! J’ai raconté le projet au pape ; il savait que j’étais allée à Bangui. Je lui ai raconté que nous « adoptons » cet hôpital par la formation des médecins, avec l’école de spécialisation en pédiatrie, par la construction des pavillons qui sont sous les tentes. Et puis je lui ai dit que, grâce à l’aide de la Fondation Cariplo et d’autres entités, nous avons réussi à reloger les réfugiés qui se trouvaient au grand séminaire pour que celui-ci puisse reprendre son activité de formation. En outre, grâce à la FAO, nous menons un projet agricole, soutenu aussi par le Ministère, qui peut devenir une grande source de travail. J’ai dit au pape que, pour moi, la République centrafricaine doit être un exemple. Nous cherchons à tout faire pour que les habitants puissent rester dans leur pays et ne soient pas obligés d’émigrer en Italie : c’est le premier grand accueil à réaliser. »
Le pape s’intéresse aux enfants « du monde entier ! », s’exclame le médecin: « J’ai aussi dit au pape qu’il vient (à Rome) des enfants d’un peu partout dans le monde, y compris des enfants qui n’auraient pas la possibilité de payer des soins ; nous les accueillons parce que l’hôpital devrait être cela, le témoignage d’un hôpital qui vit de valeurs chrétiennes. J’ai dit au pape qu’il ne doit pas en être ainsi du fait que, comme on le dit à Rome, c’est « l’hôpital du pape » – c’est une grâce en plus ! – mais il doit en être ainsi parce que tous les hôpitaux, qui s’enracinent dans l’Évangile, doivent être ainsi. J’ai ajouté qu’une des choses les plus importantes pour moi c’est que la recherche que nous menons puisse être divulguée le plus possible pour que tous puissent en profiter. »
« C’est une journée qui laisse un souvenir fort dans mon cœur, la bénédiction que le pape m’a donnée sur le front… », confie Mme Enoc.
Elle s’est ensuite rendue au dispensaire pédiatrique Sainte-Marthe du Vatican, auquel l’hôpital a offert un appareil pour les échographies. Depuis presque cent ans le dispensaire offre des soins aux enfants de Rome et du monde. Mme Enoc estime que « ce don au dispensaire est lié à beaucoup de gestes que doit faire l’hôpital. Et puis, comme je le disais en riant à sœur Antonietta Collacchi (responsable du dispensaire, ndlr), au fond, « nous sommes de la même entreprise » ! Et par conséquent, il est aussi juste de partager nos biens ».
Avec une traduction de Zenit, Constance Roques
