Mamadou, exploité et maltraité comme employé de ferme © capture, COATNET

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Nigeria: "Non" à la traite des êtres humains, une initiative du Vatican

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Un « crime contre l’humanité » dénoncé par le pape François

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Un congrès international contre la traite des êtres humains, « en Afrique et à partir de l’Afrique », est organisé par Caritas Internationalis, dans le cadre du réseau œcuménique contre la traite, « Coatnet », et par le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, avec la participation de Caritas Nigeria.  Il est intitulé: « Une seule famille humaine – Une voix – Non à la traite des personnes« .
Le pape François dénonce régulièrement le trafic d’êtres humains comme  un « crime contre l’humanité ».
La conférence rassemble des organisations Caritas, des conférences épiscopales et des ordres religieux africains, des organisations confessionnelles chrétiennes et autres, des ONG, des organisations internationales, et tous ceux qui sont engagés dans la lutte contre la traite, en Afrique et au-delà.
Caritas travaille dans la prévention de la traite et l’aide aux victimes partout dans le monde, en coordination avec le Réseau des organisations chrétiennes de lutte contre la traite des personnes.
Les quatre principaux objectifs de la conférence sont :
« 1. Sensibiliser au sujet de la traite des personnes en Afrique et à partir de l’Afrique, en mettant l’accent sur la traite d’enfants, la traite relative à l’exploitation sexuelle et dans le travail, la traite dans des situations de crise et la traite dans l’industrie maritime.
« 2. Mettre en relation les différentes parties prenantes et renforcer la coopération entre pays d’origine, de transit et de destination, afin d’étudier des stratégies de collaboration qui puissent servir à prévenir la traite des personnes en Afrique.
« 3. Promouvoir des actions de l’Eglise en union avec d’autres organisations confessionnelles qui aident les victimes dans le but de combattre la traite et l’esclavage.
« 4. Contribuer à atteindre les Objectifs du développement durable (ODD) à travers des actions visant à combattre la traite et l’esclavage. »
La conférence internationale se tient à Abuja, capitale du Nigeria, du 5 au 7 septembre, avec pour objectif de « sensibiliser l’opinion publique sur la gravité du problème, en offrant une espérance et des solutions ».
« En 2015, soixante millions de personnes ont été contraintes à l’exode. En Afrique, des milliers d’adultes et d’enfants fuyant les conflits, la pauvreté et la persécution deviennent souvent les victimes de trafiquants. Poussés par un besoin désespéré de survivre et par le désir de se construire une vie meilleure, ils sont particulièrement exposés à l’exploitation sexuelle et par le travail », déplore L’Osservatore Romano en italien du 7 septembre 2016 qui ajoute : « La conférence sera l’occasion de promouvoir le dialogue entre les principales parties intéressées (y compris les organisations religieuses internationales) pour partager les pratiques en matière de coopération et pour indiquer des stratégies communes de prévention en ce qui concerne la traite  des enfants. »
L’initiative a  en effet aussi pour but de partager des expériences d’organisations et de réalités engagées dans des actions de lutte contre la traite des êtres humains.
Il s’agit en outre d’apporter une aide aux victimes en soutenant l’application des conventions et des législations contre la traite, souligne pour sa part Radio Vatican en italien : « De la Conférence d’Abuja, s’élève une seule voix contre la traite, un chœur d’espérance qui implique tous ceux qui sont engagés pour enrayer et prévenir ce fléau. »
Le p. Pierre Cibambo, assistant ecclésiastique de Caritas Internationalis et responsable pour le secteur Afrique, confie à Radio Vatican : « C’est un problème important. Caritas Internationalis et le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement sont ensemble les organisateurs de cette conférence internationale accueillie par Caritas Nigeria. Nous voulons réveiller la conscience et donner de l’espérance aux personnes prisonnières de cette tragédie de l’esclavage moderne. »
Il fait observer que l’Afrique est particulièrement visée par les trafiquants: « Nous voulons donner notre contribution à la lutter contre le trafic des personnes humaines et pour cette raison, c’est bien de l’avoir organisé au Nigeria. C’est un pays où ce phénomène représente un problème réel. Mais je dois dire que ce n’est pas seulement le Nigeria mais toute l’Afrique qui est impliquée. Notre intention était de réunir des personnes en mesure de prendre des initiatives qui viennent d’églises, d’organisations religieuses, de responsables et fonctionnaires engagés dans la lutte contre le trafic des personnes humaines sur tout le continent africain. Le Nigeria, je le répète, est certainement un pays touché par ce phénomène, actuellement, il est répandu dans la plus grande partie des pays africains. »
Il résume : « L’objectif est de se réunir, d’analyser le phénomène, de partager, de s’engager tous, de mobiliser des ressources pour lutter contre ce que le pape François a appelé un « esclavage moderne ».
On peut visionner ici la vidéo de COATNET sur la lutte de ces organismes chrétiens unis contre la traite des êtres humains.
Avec Constance Roques

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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