La crise : un orage dans un ciel serein, selon le card. Vingt-Trois

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Interview au Journal du Dimanche (JDD)

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ROME, Mercredi 23 Décembre 2009 (ZENIT.org) – Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, s’est dit « stupéfait »  par le « caractère soudain de la crise ». Dans une culture où « le revenu financier est le seul critère de réussite », il a invité à mener une « vraie réflexion sur nos modes de vie ».

Dans une interview accordée au Journal du Dimanche (JDD), le 20 décembre, le cardinal Vingt-Trois s’est aussi exprimé sur le débat sur l’identité nationale, déplorant un « manque de préparation ».

L’archevêque de Paris a ainsi comparé le caractère soudain de la crise à « un orage dans un ciel serein ! ». « Cela laisse beaucoup d’interrogations sur la lucidité des experts d’un système présenté comme très perfectionné. Si les spécialistes de la circulation ferroviaire avaient connu les mêmes errements, nous aurions beaucoup d’accidents de train ! », a-t-il déploré.

Le cardinal Vingt-Trois a évoqué « une culture où le revenu financier est le seul critère de réussite, sans le contrepoids d’une responsabilité et d’une mission de service ». Il a jugé « scandaleux » que la « recherche du gain » devienne « un objectif pour lui-même, contraire à des objectifs de production et de service ».

C’est pourquoi il a appelé à « une vraie réflexion sur nos modes de vie ». « Une organisation économique au service de l’existence humaine doit intégrer, comme l’explique Benoît XVI, la dimension de la gratuité et du don, qui est une aspiration humaine profonde », a-t-il estimé.

Evoquant enfin le débat sur l’identité nationale, le haut prélat français a déploré le « manque de préparation », et évoqué un besoin de « clarification sur le calendrier, les motivations, la méthode ».

La question de l’identité nationale est « celle du projet qui peut faire l’unité des Français », a-t-il ajouté en soulignant que l’islam n’était pas « la question principale en France ».

Quant à la situation de l’Eglise, elle « est plus ouverte qu’il y a vingt-cinq ou trente ans : dans la culture, la vie sociale, la bioéthique, nous pouvons exprimer des vues qui n’auraient pas été écoutées avec le même intérêt ». « Peut-être la crise actuelle provoque-t-elle une demande de sens, c’est ce que disent les sociologues ». « Mais ça, nous le saurons plus tard. Une chose est sûre : Dieu n’abandonne jamais ! ».

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ZENIT Staff

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