ROME, Mardi 15 décembre 2009 (ZENIT.org) - « Le degré d'humanité de toute société se détermine non pas sur la base du niveau de qualité de vie des plus riches, mais précisément sur la base des conditions de vie des plus pauvres », a-t-il été rappelé lors d'un congrès sur les sans-domicile fixe, organisé à Kiev, en Ukraine, à l'initiative de la communauté de Sant'Egidio. 

La rencontre, centrée sur le thème : « Les sans domicile fixe : le peuple invisible de Kiev », s'est déroulée le 9 décembre dernier à l'Université d'été Kievo-Mogiljanska Akademija. Les médias lui ont donné un large écho.

D'après un compte-rendu de la communauté de Sant'Egidio, ce congrès a permis d'analyser les problèmes qui touchent de près la vie des pauvres de la rue dans la ville, évoquant des récits de vie « emblématiques de la condition dans laquelle beaucoup de ces personnes basculent ».

Les sans-domicile fixe, comme l'ont expliqué les représentants de la communauté, ne sont pas une « catégorie sociale uniforme et sans visage ». Au contraire, « ce sont des personnes qui ont une histoire, un caractère, un visage et qui méritent attention et respect de la part de la société ».

« Le congrès a marqué à Kiev le début d'un discours nouveau par sa qualité sur les sans-domicile fixe », souligne la communauté, « un discours fondé sur la vie réelle de ces personnes et sur leurs problèmes, et donc à même de dépasser les stéréotypes et les préjugés profondément enracinés dans la société ukrainienne ». 

 « Une société humaine et sensible se fonde sur la capacité à être humains et sur le niveau d'attention et d'empathie à l'égard des habitants les plus vulnérables », ont rappelé plusieurs intervenants au congrès.   

La communauté de Sant'Egidio a, quant à elle, présenté aux autorités de la ville des propositions concrètes pour faire face à l'urgence du froid qui, les mois d'hiver, est particulièrement aiguë à Kiev.

Entre autres propositions : la mise à disposition d'un autobus nocturne aménagé qui fournisse de quoi se restaurer aux sans-domicile fixe ; la mise en place d'un numéro de téléphone d'urgence à appeler quand on rencontre une personne qui vit dans la rue et qui a besoin d'une aide immédiate ; l'ouverture de centres d'assistance et de dortoirs dans les quartiers du centre de Kiev ; l'ouverture, les nuits de froid intense, des couloirs du métro et de la gare ferroviaire ; la création sur le budget de la ville d'un fonds permettant de couvrir les dépenses liées à l'hospitalisation et aux soins médicaux des sans-abris.

Environ 150 personnes ont participé  au congrès, parmi lesquelles, en plus d'une présence importante d'étudiants, les représentants des institutions publiques et du monde académique, le nonce apostolique et le consul italien en Ukraine.  

Isabelle Cousturié