ROME, Dimanche 25 février 2007 (ZENIT.org) – « La communication authentique ne se mesure pas à l’influence qu’elle a sur les autres mais à la richesse de rencontre qu’elle apporte ».
C’est ce qu’affirme Don Franco Lever, nouveau Doyen de la Faculté des Sciences de la Communication sociale à l’Université pontificale salésienne dans cet entretien accordé à Zenit. Il souligne : « Notre option – point de force, mais aussi défi – est d’étudier les médias en utilisant leur propre langage ».
La Faculté des Sciences de la Communication sociale salésienne, à Rome, est un des centres spécialisés dans le domaine de l’Eglise et de la communication.
Don Franco est également co-directeur du Dictionnaire de la communication: F. Lever, P.C. Rivoltella, A. Zanacchi La comunicazione. Il dizionario di scienze e tecniche, (Elledici, Rai-Eri, Las, Leumann (To) – Roma, 2002).
Zenit : Vous revenez à votre charge de Doyen : Quelles sont vos priorités du moment ?
Don Franco: Le projet didactique de la Faculté des Sciences de la Communication sociale (FCS) est bien défini et l’expérience de ces années a confirmé la qualité des choix qui ont été faits. Je ne me sens donc pas porteur de nouveautés particulières.
Je souhaite tout mettre en œuvre pour que la Faculté soit un espace stimulant pour les étudiants, pour que ces derniers puissent y trouver le soutien dont ils ont besoin et réalisent des projets qu’ils ont à cœur. Dans la plupart des cas, ces projets leur ont été confiés par le diocèse, par la communauté religieuse ou civile auxquels ils appartiennent.
Un milieu d’études, de recherche et de vie pour quelque 200 jeunes, de 35 nations différentes. Une belle tâche!
Zenit : L’Université salésienne est une université très connue pour son attention à la formation multimedia: quelle est, selon vous, le point fort des études de communication que vous offrez ?
Don Franco: Notre option – point de force mais aussi défi – est d’étudier les médias en utilisant leur propre langage. Nous estimons qu’il est impossible de les comprendre sans avoir fait auparavant une expérience directe avec eux et sans avoir appris leur langage.
Nous pensons également qu’il est nécessaire d’adopter, avec les nouveaux médias, un mode d’apprentissage semblable à celui qui fut adopté pendant des siècles pour l’écriture: depuis toujours on apprend à lire et à écrire, pas seulement à lire.
Ceci n’est pas seulement important pour ceux qui, demain, deviendront des professionnels des médias. Ça l’est aussi pour le chercheur, pour l’éducateur, pour le prêtre, pour quiconque aura envie de communiquer et de se faire comprendre par ses contemporains.
Ce choix est d’autant plus important aujourd’hui que la technologie transforme chaque jour davantage les « mass media » en « personal media ». Le lecteur n’est plus un simple « lecteur ». On voit de nos jours ce que font aussi les jeunes – de manière inconsidérée – sur internet. Alors que leur école s’est arrêtée à la communication écrite.
Zenit : Existe-t-il une façon « salésienne » de « faire » de la communication ?
Don Franco: Nous nous sommes posés cette question, mais nous ne sommes pas sûrs d’avoir trouver la réponse. Pour le moment nous tâchons de comprendre ce que veut dire réaliser des formes de communication authentique. Ceci ne se mesure pas seulement à l’efficacité avec laquelle un des interlocuteurs peut influencer l’autre, mais à la richesse de rencontre qu’elle apporte.
Savoir communiquer tout en éduquant, en annonçant et en servant la Parole, à travers l’usage professionnel de ces extraordinaires moyens que le développement technique et le Bon Dieu mettent à notre disposition.
Ce qu’il y a de salésien dans tout ça ? Notre motivation, notre attention particulière au monde dans lequel nous vivons et à l’air que les jeunes y respirent. Il y a peut-être là aussi un certain style dans notre manière d’être avec eux.
Je ne vous cache pas que nous aimerions que notre Faculté respire ce climat cher à don Bosco, un climat fait à la fois de spontanéité et d’engagement..
Zenit : Que pensez-vous de la communication dans l’Eglise ?
Don Franco: Je voudrais que le simple fait de parler du Bien ne soit pas un acquis pour dire que notre communication est une bonne communication.
Et que nous suivions la stratégie de Mère Teresa: créer une telle surprise, une telle nouveauté – un miracle – que les médias seraient obligés de parler de nous. Un système très efficace et totalement gratuit.
Zenit : A part votre engagement dans le domaine de la communication, vous êtes également un expert de la croix de Jésus…
Don Franco: Expert est un bien grand mot. Oui, l’histoire du signe de la croix et du crucifix me passionne.
Remonter l’histoire de ces symboles, en puisant dans l’art, la musique, la poésie, la littérature, la théologie et la piété populaire, est absolument fascinant.
C’est une passion que j’aimerais transmettre aux étudiants, pour qu’ils aient envie de comprendre d’où nous venons, pour les inviter à se pencher sur la manière dont nos pères exprimaient leur foi.
Car le langage religieux sous forme d’images et de sons ne peut s’improviser.
