L'amour de Mgr del Portillo pour le Christ, pour l'Eglise, l'humanité

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Par le postulateur de sa cause, Mgr Flavio Capucci

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Traduction d’Océane Le Gall

ROME, lundi 2 juillet 2012 (ZENIT.org) – Benoît XVI a autorisé jeudi 28 juin, la promulgation par la Congrégation pour les causes des saints de 16 nouveaux décrets dont un reconnaissant les « vertus héroïques » de Mgr Alvaro del Portillo (1914-1944), premier successeur de saint Josemaria Escriva de Balaguer à la tête de l’Opus Dei (cf. ZENIT 28 juin 2012).

En apprenant la nouvelle annoncée par le Saint-Siège, l’actuel prélat de l’Opus Dei, Mgr Javier Echevarría, principal collaborateur de Mgr del Portillo, de 1975 à 1994, a manifesté sa « gratitude à Dieu pour ce pasteur exemplaire qui aima le Seigneur et son Eglise ».

La cause de Mgr Alvaro del Portilllo, ouverte en 1997, a demandé deux procès en parallèle et impliqué 133 témoins dans le monde, comme le raconte son postulateur, Mgr Flavio Capucci.

Pourquoi Mgr Alvaro del Portillo est-il un candidat à la béatification ? Qu’a-t-il fait?

Mgr  Capucci – Sa vie est comme un « oui » constant aux demandes du Seigneur. Mgr del Portillo s’est dépensé héroïquement pour l’Eglise et pour les âmes, fidèle à l’exemple de saint Josemaría Escrivá. Il a rapproché de Dieu tant de personnes.

Pour ouvrir une cause de canonisation l’élément déterminant est une solide réputation de sainteté spontanée et répandue dans une partie significative du peuple de Dieu. La cause Mgr  del Portillo a été ouverte car, dès le jour de sa mort, il y a eu plusieurs manifestations évidentes de cette réputation. Beaucoup de gens, dans le monde entier, étaient convaincus de sa sainteté et priait son intercession pour obtenir des faveurs du Ciel.

Mais au-delà de son engagement personnel de sainteté, il faut aussi tenir compte de ses œuvres qui furent décisives, des structures destinées au bien des personnes, comme l’hôpital Monkole à Kinshasa, l’hôpital Niger Foundation d’Enugu (Nigeria), l’université Campus Biomédicale à Rome, l’Université pontificale de la Sainte-Croix et le Collège ecclésiastique International Sedes Sapientiae, toujours à Rome, où des milliers de séminaristes et prêtres reçoivent une bonne formation doctrinale et spirituelle.

Quel est le message principal de ses enseignements?

Outre les aspects plus spécifiquement doctrinaux – comme le rôle des laïcs dans l’Eglise (son livre Fidèles et laïcs dans l’Eglise es considéré un classique de la pensée théologique et canonique à ce propos); iles fondements sur l’importance et la beauté du ministère sacerdotal; l’unité avec le Souverain Pontife et la hiérarchie – e relèverais la vertu de la fidélité. Il fut un exemple de profonde fidélité à l’Eglise aux papes avec lequel il fut en contact, à la vocation et au fondateur de l’Opus Dei.

Dans l’étude de ses vertus, quelles sont celles que vous mettriez en évidence?

Ceux qui l’ont connu de plus près mettent l’accent sur son caractère affable, doux, et sur sa capacité à répandre autour de lui un climat de sérénité, même dans les moments difficiles. On ne saurait oublier sa puissance de travail : il avait un rythme de travail incroyable, ne s’accordait aucune pause, toujours le sourire aux lèvres. Il était très exigeant avec lui-même et avec les autres, donnait le maximum et demandait le maximum.

En plus de cela, il faut rappeler surtout sa charité: il aimait Dieu et les autres de tout son cœur. Il avait le don d’une profonde paternité spirituelle. Ceux qui le côtoyaient se souviennent d’un père bon, qui comprend, pardonne, qui a une confiance démesurée dans les autres et dans leur loyauté.

Enfin, j’ai plaisir à rappeler son humilité. Il ne cherchait jamais à s’imposer ou à imposer ses opinions aux autres. Lorsqu’il fut appelé à prendre la succession de saint Josemaría à la tête de l’Opus Dei, il donna à son programme une seule direction : continuer en suivant l’exemple du fondateur.

La dévotion pour Mgr Alvaro del Portillo se limite-t-elle à l’Opus Dei?

Non sa réputation de saint est un vrai phénomène dans l’Eglise. On a reçu 12.000 rapports signés de faveurs obtenues par son intercession, dont beaucoup venant de pays où l’Opus Dei n’est même pas présent. Le bulletin d’information relatif à sa cause de canonisation a atteint les 5 millions de copies, et les petites images pour la dévotion privée un total de 10 millions. On peut sans aucun doute dire que Mgr del Portillo est un don de l’Eglise et pour l’Eglise.

A sa mort, Jean Paul II a voulu rappeler « la vie sacerdotale et épiscopale diligente de don Alvaro, son exemplede force d’âme et de confianceen la Divine Providence, constamment témoignés, ainsi que sa fidélité au siège de Pierre ». Benoît XVI, lorsqu’il était cardinal, avait évoqué les services que Mgr del Porillo avait rendus à la Congrégation pour la doctrine de la foi, mettant l’accent sur «  sa modestie et sa disponibilité en toute circonstance », sur ses compétences et son expérience qui avaient été source « d’enrichissement » pour la congrégation.

Quel a été le rôle de Mgr del Portillo au Concile Vatican II et en général au sein du Saint-Siège?

Durant le Concile, il fut Secrétaire de la Commission De disciplina cleri et populi christiani, auteur du décret Presbyterorum Ordinis et expert aux Commissions De Episcopis et dioecesium regimine e De religiosis. Puis il fut consulteur à la Sainte Congrégation du Concile et à la Commission pontificale pour la révision du Code de droit canonique. Entre autres charges il couvrait les fonctions de : Juge du Tribunal pour les causes relevant des compétences de la Congrégation pour la doctrine de la foi; Secrétaire de la Commission pour les Instituts séculiers à la Ste Congrégation pour des religieux; Consulteur à la Congrégation pour le clergé; Consulteur au Conseil Pontifical pour les communications sociales et au la Congrégation pour les causes des saints.

Y a-t-il aussi un message  de Mgr Alvaro del Portillo pour les non catholiques ?

Le cœur du message de l’Opus Dei, prêché inlassablement par saint Josemaría, est celui de la sanctification du travail. Mgr Del Portillo a incarné de manière exemplaire cet enseignement. Pendant toute sa vie, il travailla sans répit , d’abord comme ingénieur, puis comme prêtre et avant sa mort comme évêque, donnant un sens élevé à son action, dans laquelle il recherchait la gloire de Dieu et le bien des autres.

Je pense que pour l’avoir vécu, vivre son travail en visant la sainteté  est un enseignement à valeur universelle, pour les catholiques et pour tous ceux qui sont sensibles à la valeur, même spirituelle, du travail,  pour donner un sens non éphémère aux réalités terrestres.

Avez-vous quelque détail du procès à nous donner ? Qui sont les témoins ?

Il ya eu deux procès parallèles : un au Tribunal de la Prélature de l’Opus Dei, dans la mesure où le Prélat a été reconnu comme évêque compétent dans cette cause. Mais étant donné que son nom figurait dans la liste des témoins, il a pensé qu’il serait préférable de ne pas être interrogé par  son propre Tribunal, mais par un Tribunal extérieur, afin de mieux garantir la neutralité de l’instruction.

Il a donc demandé au cardinal vicaire de Rome de confier au Tribunal du Vicariat son interrogatoire et celui des proches collaborateurs de Mgr del Portillo à la tête de l’Opus Dei, ainsi qu’à d’autres religieux résidant à Rome.

Vu le nombre élevé de témoins résidant loin de Rome. Il ya eu
8 procès rogatoires: à Madrid, Pamplona, Fatima-Leiria, Montréal, Washington, Varsovie, Quito et Sydney, où ont été interrogés 133 témoins (tous de visu, à l’exception de deux qui ont raconté deux miracles attribués au Serviteur de Dieu), dont 19 Cardinaux et 12 archevêques et évêques.

Le nombre de témoins de la Prélature s’élève à 62 et celui des non membres de l’Opus Dei à 71.

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ZENIT Staff

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