La « profonde préoccupation » du pape François « pour tous les habitants des périphéries existentielles », voilà ce qui lui a inspiré le thème du prochain Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié, a expliqué le p. Fabio Baggio. « Celui qui est affamé, assoiffé, étranger, nu, malade, en prison et qui frappe aujourd’hui à notre porte est Jésus lui-même qui demande à être rencontré et aidé ».
Le Message du pape François pour la 105ème Journée mondiale du migrant et du réfugié 2019, intitulée « Il ne s’agit pas seulement de migrants » et qui sera célébrée le 29 septembre prochain, a été présenté à la Salle de presse du Saint-Siège lundi 27 mai 2019.
Le p. Fabio Baggio, sous-secrétaire de la Section migrants et réfugiés du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral, a présenté la première partie du Message.
Le Message annonce d’emblée « Il ne s’agit pas seulement de migrants : il s’agit aussi de nos peurs ». En effet, a commenté le p. Baggio, « les craintes que nous éprouvons devant les défis migratoires d’aujourd’hui sont réelles, mais nous ne pouvons pas les laisser nous priver du désir et de la capacité de rencontrer l’autre, et dans ces autres, Jésus-Christ ».
Voici notre traduction de l’intervention du p. Fabio Baggio, missionnaire de Saint Charles (scalabrinien).
HG
Intervention du p. Fabio Baggio, C.S.
À l’occasion de la célébration de la 105ème Journée mondiale du migrant et du réfugié, le pape François a voulu formuler un message qu’il a intitulé : « Il ne s’agit pas seulement de migrants ».
Par ce choix, le pape François entend souligner que ses appels répétés en faveur des migrants, des réfugiés, des personnes déplacées et des victimes de la traite doivent être compris à l’intérieur de sa profonde préoccupation pour tous les habitants des périphéries existentielles. Celui qui est affamé, assoiffé, étranger, nu, malade, en prison et qui frappe aujourd’hui à notre porte est Jésus lui-même qui demande à être rencontré et aidé.
Comme l’a souligné le pape François dans son homélie de vendredi 15 février 2019, à Sacrofano, « C’est vraiment [Jésus], même si nos yeux ont du mal à le reconnaître : avec ses vêtements déchirés, ses pieds sales, son visage déformé, son corps courbé, incapable de parler notre langue ».
Dans l’intention de clarifier la signification du titre du Message, le pape François l’a décliné en sept sous-titres, qui ont été partiellement annoncés dans la campagne de communication que la Section migrants et réfugiés du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral a lancée en mars dernier. Cette campagne propose, tous les mois, des réflexions, du matériel d’information et des aides multimédias utiles pour approfondir le thème du Message du Saint-Père à travers des approches diversifiées.
Je présenterai les quatre premiers sous-titres, laissant au p. Michael l’explication des trois autres.
« Il ne s’agit pas seulement de migrants : il s’agit aussi de nos peurs ». Les craintes que nous éprouvons devant les défis migratoires d’aujourd’hui sont réelles, mais nous ne pouvons pas les laisser nous priver du désir et de la capacité de rencontrer l’autre, et dans ces autres, Jésus-Christ.
« Il ne s’agit pas seulement de migrants : il s’agit de la charité ». Nos frères et sœurs migrants nous offrent aujourd’hui l’occasion de vivre la charité la plus haute, celle qui s’exerce envers celui qui n’est pas en mesure de rendre et peut-être même pas de remercier.
« Il ne s’agit pas seulement de migrants : il s’agit de notre humanité ». La rencontre avec l’autre, avec notre prochain dans le besoin, nous offre l’occasion de restaurer l’humanité de l’autre, de grandir dans notre humanité et de contribuer à la construction d’une véritable famille humaine.
« Il ne s’agit pas seulement de migrants : il s’agit de n’exclure personne ». Les petits, les pauvres, les plus vulnérables sont ceux qui paient le prix des guerres, des injustice, du développement exclusiviste. Nous sommes invités, en revanche, à inclure tout le monde sur notre chemin de croissance mondiale, afin qu’à tous soit donné l’accès au développement humain intégral.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat