Italie: “La vie en soi n’existe pas, et ici nous parlons de la personne vivante”

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Réflexion du P. Miranda à l’occasion de la Journée pour la Vie

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CITE DU VATICAN, Lundi 3 février 2003 (ZENIT.org) – “La vie en soi n’existe pas, c’est toujours l’être vivant qui existe, et ici nous parlons surtout de la personne vivante”, rappelle le P. Gonzalo Miranda, doyen de la faculté de bioéthique de l’athénée pontifical “Regina Apostolorum”. Il commente pour l’Agence Fides le message des évêques italiens à l’occasion de la XXVe Journée pour la vie (cf. www.chiesacattolica.it).

Le P. Miranda précise d’emblée: “À propos du message des évêques pour la Journée pour la vie célébrée le dimanche 2 février sur le thème “ De la vie, on ne fait pas commerce “, la première réflexion qui me vient est que ce n’est pas tant la vie comme phénomène que nous voulons défendre, que la vie humaine, mieux encore, la personne. La vie en soi n’existe pas, c’est toujours l’être vivant qui existe, et ici nous parlons surtout de la personne vivante. C’est la personne humaine, la personne vivante, la personne dotée d’une dignité intrinsèque qui ne doit être ni exploitée, ni utilisée comme marchandise”.

“Par ailleurs, continue le P. Miranda, ce message souligne la tendance croissante à utiliser, d’une façon ou d’une autre, d’autres êtres humains, d’autres personnes à des fins qui peuvent être bonnes en soi, comme par exemple trouver des thérapies basées sur l’utilisation de cellules staminales provenant des embryons. Mais le problème est précisément cette tendance à exploiter des personnes humaines comme les embryons, qui sont des êtres humains à part entière même s’ils sont encore à l’état embryonnaire, comme nous l’avons tous étés, à les utiliser pour le bien d’une autre personne”.

“C’est ce point qui me semble le plus important, insiste le théologien, à savoir cette tendance à justifier l’abus, l’utilisation et l’exploitation d’un être humain pour le bien d’autres êtres. Je crois que l’une des causes de cette tendance croissante est la diminution, la réduction de notre conception de la dignité humaine. On parle beaucoup de dignité, de dignité humaine, de dignité de la personne, mais je crois qu’aujourd’hui, dans notre culture, il y a une vision très réductrice de la personne humaine. Beaucoup la considèrent comme un animal n’ayant qu’un degré différent des autres animaux. Elle est considérée comme le dernier maillon de la chaîne évolutive, comme un animal supérieur, mais simplement un animal. On ne croit plus à la dimension de mystère qu’il y a dans la personne humaine, à l’esprit qui est en elle et qui configure l’être humain, vu uniquement comme matière, et donc comme un animal”.

“La sécularisation de notre temps a porté ce fruit mauvais, précise le P. Miranda, en sorte que, comme l’a dit le Pape dans Evangelium vitae, en perdant le sens de Dieu, on tend à perdre aussi le sens de l’homme. Il me semble qu’on en arrive, en quelque sorte, à la loi de la jungle, où chacun se débrouille, où le plus fort l’emporte. Aujourd’hui, la loi de la jungle se traduit par la loi du marché…celui qui est prêt à payer le plus et qui en a les moyens peut obtenir ce qu’il veut, même au dépens de la vie d’autres êtres humains. C’est cela qui est le plus grave, le fait qu’on en arrive à justifier l’utilisation des vies humaines”.

“L’an dernier, à la faculté de bioéthique de l’athénée pontifical Regina Apostolorum, nous avons tenu un cours monographique sur “ l’embryon, dernière frontière de la dignité humaine “. Nous voulions souligner par là que l’humanité a conquis diverses frontières dans le rétablissement et la reconnaissance de la dignité de la personne humaine, de l’abolition de l’esclavage au droit de vote des femmes, au refus du racisme, et ainsi de suite. Mais il reste encore cette frontière à atteindre : reconnaître au non-né, à l’embryon qui vient à peine de commencer à exister, et reconnaître en lui, la dignité propre à tout être humain. Pour atteindre cet objectif, nous devons donc nous atteler à cette tâche, comme société et comme Église”, conclut l’expert.

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ZENIT Staff

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