Résurrection, Fra Angelico © Museo San Marco, Florence

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Homélie de Pâques de Mgr de Monléon: "Chercher à connaître qui est vraiment Jésus"

« Avoir cette béance du cœur en quête de Lui »

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Homélie Pâques 2018
« Chercher à connaître qui est vraiment Jésus, à ne rien perdre de ce qui le concerne et avoir cette béance du cœur en quête de Lui »
Nous célébrons le Christ ressuscité, le cœur de notre foi, de notre amour, de notre vie. Or, il est assez singulier que tant l’évangile en saint Jean (Jn 20, 1-9), proclamé le Dimanche de Pâques, que dans l’évangile en saint Marc (Mc 16, 1-8), lu lors de la Vigile pascale, on ne nous présente pas une des apparitions de Jésus ressuscité, mais on nous montre le tombeau vide, les femmes bouleversées, Pierre et Jean intrigués.
Je vois, dans le fait qu’on nous parle du tombeau vide, une grande signification. Certes, il y a plusieurs interprétations du tombeau vide, mais voici ce qu’il me semble.
Marie-Madeleine et les femmes, dans leur amour extrême pour Jésus, sont venues au tombeau, alors qu’il fait encore sombre, afin de s’approcher de ce qu’elles pensent qu’il reste de Jésus, épancher leur douleur, et exprimer leur désir de le servir encore. Elles arrivent et voient le tombeau vide.
Marie-Madeleine, qui est la clé de tout le début du chapitre 20 selon saint Jean, court annoncer à Pierre et à Jean que le tombeau est vide. Ceux-ci, à leur tour, courent voir ce qui se passe. Il y a dans ces « courir », et le probable essoufflement des uns et des autres, toute l’expression du désir intense de Marie-Madeleine et des Apôtres de ne rien perdre de ce qui le concerne, de savoir ce qui se passe, de leur amour pour Jésus.
Ce désir de Jésus, de savoir ce qu’il en est, dans la crainte du pire et peut-être le secret espoir du miracle de sa présence, prépare Marie-Madeleine, les femmes, les Apôtres à accueillir Jésus ressuscité, à accueillir à nouveau sa présence. C’est comme si le tombeau vide était le signe de la béance de leurs cœurs­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ en quête de Jésus dont l’absence les bouleverse. Ils voudraient, plus que jamais, le voir, le toucher, l’avoir auprès d’eux. Nous connaissons bien ces sentiments dans les deuils que nous avons vécus.
Lorsque Jésus apparaîtra aux apôtres, aux disciples, ils seront alors hésitants, n’osant croire en la Résurrection, jusqu’à ce que Jésus ressuscité, dans sa bonté, leur dise : « C’est bien moi ». Alors leurs yeux s’ouvriront, ce n’est pas un rêve, une illusion, c’est bien Lui.
Pour nous, aujourd’hui, croire en Jésus réellement ressuscité, vivant maintenant avec nous, suppose que nous ayons ce double mouvement de l’intelligence et du cœur : chercher à connaître qui est vraiment Jésus, ne rien perdre de ce qui le concerne, avoir cette béance du cœur en quête de Lui. Si nous n’avons pas cet amour intense de Jésus, ce désir de sa présence, nous aurons beau savoir intellectuellement qu’Il est vraiment ressuscité, nous aurons du mal à l’accueillir, dans son invisible mais réelle et vivante proximité.
En ces Fêtes pascales au cours desquelles nous recevons le témoignage des Apôtres, fondements de notre foi, et celui des premiers disciples : « plus de cinq cents frères à la fois » dit saintPaul (1 Co 15,6) et également celui, constant et sans faille de l’Eglise, nous proclamons, à la messe, notre foi en Jésus ressuscité.
Nous Lui demandons, dans la ferveur de notre amour pour Lui, que nos communautés paroissiales, religieuses, ecclésiales, familiales, éprouvent la douceur de sa Présence et de la Paix qu’il apporte.
Mgr Albert-Marie de Monléon o.p.,
Evêque émérite de Meaux,
Coordinateur des Congrès de la miséricorde en France.
 
 

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Rédaction

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