"Grégorienne": Les 450 ans d´un "collège" fondé sur le modèle parisien

Print Friendly, PDF & Email

Une école « d´universalité »

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

CITE DU VATICAN, Jeudi 5 avril 2001(ZENIT.org) – Saint Ignace de Loyola a fondé le « Collège romain » en 1151, il y a 450 ans, sur le modèle pédagogique de l´université de Paris que le fondateur de la Compagnie de Jésus avait fréquentée. Une école « d´universalité ».

Le « Collège romain » fête ainsi ses 450 ans ces 4 et 5 avril, avec un « Acte académique solennel ».

Le P. Franco Imoda, « Recteur magnifique » de l´Université pontificale grégorienne (PUG!), héritière du « Collège romain », expliquait ce matin en français à Radio Vatican que ce collège fut fondé en effet sur le « modèle éducatif » de Paris, le « modus parisiensis », à l´époque de la « réforme catholique ».

Ce « modus », expliquait le P. Imoda, était caractérisé par une « structuration du savoir » et surtout une forme « d´apprentissage actif » fait « d´exercices » autant que de « leçons ». Ce modèle « personnaliste », soulignait le recteur, était propre à « former la liberté », préparer à « l´engagement dans l´action ».

Le collège avait été voulu par le fondateur comme centre de diffusion « d´une doctrine authentique », témoignant que « la foi peut transformer la société », et répondant aux « exigences de l´évangélisation », soulignait pour sa part le Préposé général des Jésuites, le P. Hans-Peter Kolvenbach.

C´est aussi une université « des Nations », visant à rendre un service « académique et intellectuel » à l´Eglise universelle, pour une « culture » universelle. Or, cette « longue tradition d´universalité » n´a pas été épuisée, continuait le P. Kolvenbach. Il soulignait au contraire son actualité face aux tentations de « fermeture » ou de « fondamentalisme », de « nationalisme » et des « provincialismes ».

Aujourd´hui encore, la « Grégorienne » compte plus de 3.378 étudiants, provenant de 130 pays, prêtres, séminaristes, religieux et religieuses, et laïcs (22 % des étudiants, alors qu´il n´y en avait pas un seul il y a 25 ans), grâce à 6 facultés (dont la théologie et la philosophie), 3 instituts et de nombreux cours, dont par exemple le cours sur les Biens culturels de l´Eglise ou la Communication. Un nouveau projet appelé « Laikos » offre une formation en sciences religieuses pour les laïcs. Des cours « interdisciplinaires » offrent aussi des connaissances d´autres religions, comme le cours sur la pensée juive.

Parmi les personnalités internationales ayant participé aux rencontres d´hier, notons le président argentin, Fernando De la Rúa. Pour sa part, le cardinal Camillo Ruini, Vicaire du pape pour Rome et président de la Conférence épiscopale italienne, a exprimé sa gratitude à cette université qu´il a fréquentée entre 1957 et 1959.

Sur les bancs de la « Grégorienne » ont été formés 16 papes (dont Grégoire XV, le pape qui a canonisé saint Ignace), 20 saints, 39 bienheureux.

Une exposition retrace dans l´atrium de l´Université ces siècles de vie au cœur de Rome: « Du collège romain à l´université pontificale grégorienne, 1551-2001 ». Ce nom, l´université le tient du pape Grégoire VII qui inaugurait un nouveau bâtiment du collège en 1584.

Après la suppression de la Compagnie, en 1773, le collège fut confié aux soins du clergé diocésain de Rome, pour être de nouveau confié à la Compagnie de Jésus par le pape Léon XII en 1824.

C´est le pape Pie IX qui lui a conféré le titre « d´université pontificale », en 1873, à l´occasion d´un nouveau déménagement. L´édifice actuel, Piazza della Pilotta, date de 1924: il fut édifié sur un terrain acheté par le pape Benoît XV et inauguré en 1930, au lendemain des Pactes du Latran (le concordat de 1929 avec l´Italie). C´est Pie XI qui a voulu que soient associés à la Grégorienne l´Institut biblique pontifical (Piazza della Pilotta également) et l´Institut pontifical oriental (qui se trouve près de la Basilique Sainte-Marie-Majeure).

L´acte académique solennel commémorant aujourd´hui l´anniversaire a été présidé ce matin par le cardinal Roger Etchegaray, avec pour thème le dialogue interreligieux.

Cet après-midi, la séance consacrée à la mission est présidée par le cardinal Secrétaire d´Etat Angelo Sodano et prévoit une intervention du Secrétaire pour les Relations avec les Etats, Mgr Jean-Louis Tauran et du P. Kolvenbach. Le P. Imoda donnera la conclusion.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel