Voiturette de CARDIS @ peresblancs.org

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Ghana: des tricycles pour redonner de la mobilité aux jeunes handicapés

Redonner aussi santé, vie sociale et travail

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Des tricycles destinés aux personnes handicapées sont réalisés par un missionnaire,  au Ghana, rapporte l’agence missionnaire vaticane Fides. Le service des Pères Blancs « CARDIS » transforme ainsi la vie de centaines de jeunes.
Dans les rues de Tamale, ville ghanéenne de plus de 300 000 habitants, des jeunes et des adultes handicapés-moteur qui se traînent par terre à la force de leurs bras: leur horizon est par conséquent restreint aux environs de leur habitation et « ils vivent dans des conditions dégradantes », constate Fides.
C’est pour eux que le Frère Trevor Robinson, missionnaire britannique de la Société des Missionnaires d’Afrique (la Société de vie apostolique des « Pères blancs ») a conçu un tricycle pouvant être actionné manuellement. Le projet a pris corps grâce à l’aide de bénévoles et de donateurs.
Le site des Pères Blancs précise qu’ils ont mis en place un organisme appelé « CARDIS », pour « CARe for the DISabled », « soins des handicapés »: « Nous sommes quatre missionnaires : Sr Joan, des Sœurs de Saint-Gildas, et trois Missionnaires d’Afrique, un frère et deux pères : Trevor Robinson, Diarmuid Sheehan et Martin Balemans. Nous avons également deux employés à plein-temps. Cardis fonctionne depuis 10 ans déjà et il s’y passe beaucoup de choses. »

C’est donc le frère Trevor Robinson qui s’occupe de l’atelier de voiturettes pour les handicapés: « Il s’agit de tricycles que l’on fait rouler à la force des mains. Ces voiturettes sont assemblées et soudées à partir de bouts de tuyaux et de pièces récupérées sur de vieux vélos. Quand il manque de pièces, il en achète aussi au Ghana ou en commande en Europe. Déjà 700 voiturettes ont été montées dans l’atelier de Trevor. Chaque handicapé contribue pour la somme de 10 dollars, mais le prix réel est d’environ 250 dollars. Mais même 10 dollars, ce n’est pas facile à trouver pour un handicapé. Trevor a commencé ce service en donnant du travail aux enfants de la rue. À l’époque, on montait 10 tricycles à la fois. Maintenant, on travaille sur 50 à la fois. Même quand notre frère a pris 6 mois ‘d’année sabbatique’, l’atelier est resté ouvert et a continué à produire. »

Les bienfaits physiques et sociaux de la voiturette ne sont plus à démontrer: « Une fois installé dans la voiturette, expliquent les Pères Blancs, ses muscles se développent et il a la force de se propulser à toute vitesse là où il veut aller dans toute la ville. L’inactivité des handicapés, sans mouvement au niveau du sol, en condamnait plusieurs à une mort précoce, victimes de pneumonie ou d’autres maladies. Les voiturettes leur donnent un supplément de vie et ils deviennent plus forts que n’importe qui. »

De son côté, sœur Joan s’occupe des enfants qui, après une chirurgie, peuvent encore apprendre à marcher: « Elle est en charge aussi du secteur des prothèses pour remplacer des jambes paralysées ou amputées. Elle est soutenue financièrement par la Fondation Liliane qui adopte un enfant infirme jusqu’à l’âge de 22 ans, payant les soins médicaux, orthopédiques et thérapeutiques, et la scolarité. Ce suivi occasionne beaucoup de travail d’administration. Sœur Joan a dû engager un assistant à temps partiel qui visite les parents des enfants. »

Pour sa part, Diarmuid Sheehan précise qu’il revient d’un séjour de 4 ans en Irlande et qu’il aide Sœur Joan et Martin Balemans: « Martin est en charge de la section des aveugles, des infirmes et handicapés. Il les visite en ville et les reçoit au centre le mardi et le vendredi. Martin a un assistant à la mémoire phénoménale, Zacharie, qui reconnaît par leur nom tous ceux qui se présentent pour demander l’aide de Cardis. »

Cardis ne s’arrête pas là: « Cardis se préoccupe de lancer les handicapés dans la vie en leur procurant un gagne-pain. Nous les aidons à commencer une petite boutique comme la vente de savon, de charbon, de bois pour la cuisine, de friperies. D’autres deviennent tailleurs ou font des nattes. Depuis 10 ans, plus de 600 personnes ont été aidées par Cardis. »

L’association soutient aussi des structures de l’Etat: « Les services sociaux du gouvernement dirigent en ville un orphelinat pour des bébés que les familles ne peuvent accueillir. Cardis apporte son appui à cet orphelinat. On y a fait installer l’eau courante, des toilettes, des douches. On y a remplacé les portes et les matelas. Ces mêmes services sociaux dirigent aussi une école avec internat pour jeunes handicapés qui veulent apprendre un métier. Ils sont accueillis pendant deux ou trois ans. Les besoins sont grands et l’école n’a souvent pas de ressources. Cardis leur permet de survivre. Là aussi, on rénove les bâtiments et on installe l’eau courante. « 

Il souligne la transformation de ces jeunes: « Dans cette école, beaucoup de jeunes seraient condamnés à rester cloîtrés dans leur famille, sans ouverture au monde. Ces infimes n’avaient pas de personnalité. Personne ne les appelait par leur nom. À l’école, ils ont un cuisinier, un vrai lit… Ils ont des enseignants et ils reçoivent une formation. Incroyable est le changement qui s’opère en eux pendant les premiers six mois à l’internat. Ils entrent dans le monde des « êtres humains ». Ils retrouvent la dignité. Bienvenue sur la « Terre des hommes » ! »

Le projet s’est rapidement amplifié, raconte-t-il: « Lorsque j’ai commencé, j’ai pensé transformer ce tricycle en une opportunité pour les jeunes des rues. J’ai demandé à certains d’entre eux de m’aider. Initialement, nous en produisions une dizaine par semaine. Maintenant, lentement, nous sommes arrivés à une cinquantaine. »

Equipe de la paroisse autour de CARDIS @ peresblancs.org

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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