Génocide arménien : ouverture du centenaire

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Lettre encyclique du patriarche Karékine II

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Le patriarche suprême et Catholicos de tous les Arméniens orthodoxes, Karékine II a ouvert le centenaire du génocide arménien (1915-2015), durant lequel 1,5 millions d’Arméniens ont été tués par les Turcs ottomans.

Dans une lettre encyclique rapportée par l’agence AsiaNews, le patriarche annonce notamment qu’il canonisera les victimes du génocide, « tuées pour leur foi et leur patrie », le 23 avril 2015. Le lendemain, 24 avril, sera décrété « Journée de Mémoire pour les saints martyrs du génocide ».

Il invite à « rendre le centenaire fécond en valorisant le parcours de renaissance du peuple » afin que les enfants « puissent bâtir un nouveau jour lumineux pour la patrie ». Il s’agit de « transformer la mémoire des martyrs en énergie et force pour la vie spirituelle et nationale ».

Le patriarche commémore le million et demi de morts, « les siècles de créativité détruits en un instant », les « milliers d’églises et de monastères dévastés », les écoles rasées, les « trésors spirituels et culturels effacés ».

« Cependant une aube nouvelle est née… Avec la grâce du Seigneur, notre peuple est ressuscité de la mort. Sur une petite partie de notre patrie retrouvée, notre peuple a rétabli l’État, rebâti un pays de ses ruines, et construit une « patrie de lumière et d’espérance », de science, d’instruction et de culture », souligne-t-il.

Remerciant les nations « qui ont eu le courage de reconnaître et de condamner le génocide arménien », le patriarche appelle à continuer l’action pour « faire triompher leur cause » : « Le sang des martyrs innocents et les souffrances du peuple crient pour obtenir justice ».

En recevant au Vatican le patriarche Karékine II, le 8 mai dernier, le pape François avait plaidé pour que le témoignage « éminent et tragique » des victimes du génocide ne soit pas oublié.

Lors de la conférence de presse qu’il a donnée à son retour de Turquie, le 30 novembre dernier, le pape a encouragé « une route de petits gestes, de petits pas de rapprochement » entre l’Arménie et la Turquie à l’occasion du centenaire.

Il a formulé le vœu « que la frontière turque-arménienne s’ouvre… Je sais qu’il y a des problèmes géopolitiques dans la zone, qui ne facilitent pas cette ouverture. Mais il faut prier pour la réconciliation des peuples… Il y a de la bonne volonté des deux côtés ».

Il a rappelé le geste « positif » du gouvernement turc l’an dernier : « le premier ministre Erdogan – actuellement président – avait écrit une lettre ; certains l’ont jugée trop faible, mais selon moi c’est une main tendue, qu’elle soit grande ou petite. Et cela est positif ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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