France : conclusions de la mission d'évaluation de la loi sur la fin de vie

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L’hypothèse d’une « exception d’euthanasie » écartée

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ROME, Lundi 24 novembre 2008 (ZENIT.org) – L’hypothèse de l’instauration en France d’une « exception d’euthanasie » semble pour l’instant écartée à l’issue de la mission d’évaluation de la loi sur la fin de vie, indique « Gènéthique », la synthèse de presse de la fondation Lejeune. 

Le quotidien Le Monde revient sur la question de la fin de vie et de l’euthanasie, à quelques jours de la remise des conclusions de la mission d’évaluation sur ce sujet. L’hypothèse de l’instauration d’une « exception d’euthanasie » semble pour l’instant écartée, les pouvoirs publics ne souhaitant pas aller au delà des dispositions de la loi du 22 avril 2005. 

Cette loi de 2005, adoptée après l’affaire Vincent Humbert, ce jeune homme tétraplégique qui réclamait de mourir, encadre les conditions de fin de vie : elle proscrit l’acharnement thérapeutique, autorise le « laisser mourir » quand les patients refusent les traitements et les soins et permet aux médecins de soulager la douleur au risque d’entraîner la mort. 

L’affaire Chantal Sébire (1) aurait cependant souligné la limite de la loi en ne répondant pas au cas des patients incurables, conscients mais non en fin de vie et qui veulent mourir. Elle aurait surtout mis en lumière la mauvaise connaissance, voire l’ignorance de la loi par le personnel de santé. Le  « laisser mourir » aurait entraîné des dérives, à la limite de la maltraitance. 

Pendant 6 mois, la mission a entendu près de 60 spécialistes des questions éthiques et praticiens de la fin de vie. 

Pour Jean Leonetti, rapporteur de cette mission, « la société n’a pas à assumer ce geste »  [suicide assisté]. « Chantal Sébire s’est suicidée, c’était son choix personnel, mais la société n’avait pas à l’ériger en loi ». La mission devrait clarifier le cadre juridique de l’aide au suicide. L’assistance d’une tierce personne dans le cadre d’un suicide pourrait ne pas être pénalement condamnée. 

La mission devrait aussi préconiser un meilleur recours à la « sédation terminale », qui permet d’ « endormir »  le patient, en évitant l’agonie. Elle devrait aussi soutenir le droit à un congé d’accompagnement en fin de vie pour les proches des mourants et la création d’un observatoire des pratiques de la fin de vie. 

Par ailleurs, l’Association pour « le droit » de mourir dans la « dignité » (ADMD) souhaite continuer à lutter « pour la légalisation d’une aide active à mourir ». Pour le président de l’ADMD, Jean-Luc Romero, « nous ne sommes plus perçus comme des pourvoyeurs de mort, mais comme des promoteurs d’une nouvelle liberté : nos concitoyens demandent toutes les possibilités pour leur fin de vie ». 

(1) Agée de 52 ans et atteinte d’une tumeur incurable, Chantal Sébire avait demandé à la justice, mercredi 12 mars 2008, la possibilité de « bénéficier d’un suicide médicalement assisté » (cf.  Synthèse de presse du 13/03/08). Sa demande avait été refusée par le tribunal de grande instance de Dijon le 17 mars 2008 (cf.  Synthèse de presse du 18/03/08). Deux jours plus tard, elle était retrouvée morte à son domicile, après avoir absorbé des barbituriques (cf.  Synthèse de presse du 20/03/08). 

© genethique.org

Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction. 

Source : Le Monde (Cécile Prieur)  24/11/08

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ZENIT Staff

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