France : Cent ans d’autonomie financière de l’Eglise

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L’institution du denier de l’Eglise

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ROME, Jeudi 2 mars 2006 (ZENIT.org) – « Depuis sa création en 1906, le denier de l’Église est cette contribution volontaire demandée chaque année aux catholiques. Il est destiné à assurer la vie matérielle des prêtres et la rémunération des laïcs salariés en mission dans l’Église », rappelle un communiqué de la conférence des évêques de France à l’occasion des cents ans du denier de l’Eglise (cf. www.cef.fr). Nous reprenons ce communiqué.

Dès 1906, à la suite de la rupture du Concordat, les évêques et les prêtres ont pris conscience des difficultés matérielles qu’il leur faudrait dès lors affronter. Ils ont d’emblée assumé ce que cela impliquait : dépendre entièrement de la générosité des fidèles. Les documents d’époque attestent que le plus difficile pour les prêtres et les évêques fut d’avoir à solliciter les fidèles pour eux-mêmes et non pas uniquement pour les pauvres qu’ils avaient l’habitude, depuis des siècles, de secourir.

Depuis 1906, les évêques et les prêtres sollicitent régulièrement les fidèles. Cela exige d’une part de l’humilité, mais aussi une grande vigilance. Ainsi, les évêques ont à leur côté un conseil pour les affaires économiques et un économe diocésain, qui les aident à gérer le budget du diocèse. Il leur revient aussi d’informer les fidèles. En d’autres termes, les diocèses ont dû apprendre à rendre compte de leur gestion, bref, à communiquer sur ces questions matérielles.

Une partie des catholiques sait que les dons sont la seule source de revenus de l’Église. Pratiquant régulièrement, occasionnellement ou même rarement, ceux-là sont manifestement conscients de leur responsabilité et tiennent à soutenir la vie de l’Église.

Néanmoins, beaucoup ignorent encore que l’Église ne vit que des dons et que leur soutien lui est nécessaire.

C’est pourquoi l’Église doit inlassablement continuer d’informer. Elle communique à l’attention des donateurs, pour rendre compte de l’usage de leurs dons et pour qu’ils continuent de la soutenir. Elle s’adresse également à tous ceux qui ne donnent pas encore pour leur faire savoir que l’Église a besoin d’eux.

Le même site rappelle qu’en 1906, l’Église catholique a instauré ce don d’un genre nouveau.

Les biens de l’Église ont été confisqués au cours de la Révolution française. Quelques années plus tard, en 1801, Napoléon et le pape Pie VII signaient le Concordat par lequel l’Église renonçait expressément à revendiquer ses biens. En revanche, l’État s’engageait à assurer un « traitement convenable aux évêques et aux curés ».

Le 9 décembre 1905 a été votée la loi de Séparation des Églises et de l’État, dont l’article 2 stipule que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Concrètement, ces biens sont laissés à la disposition de l’Église, mais sont définitivement propriété de l’État et des communes. Quant aux prêtres, ils perdent définitivement le traitement que leur dispensait l’État.

Les diocèses de Metz et de Strasbourg n’étaient pas concernés puisqu’ils ne faisaient pas partie du territoire français en 1905. C’est pourquoi ils sont encore aujourd’hui sous régime concordataire.

Dans les mois qui suivent, l’Église doit faire appel aux fidèles. Un don d’un genre nouveau est ainsi instituée en 1906 : destiné à assurer la vie matérielle des prêtres, cette contribution annuelle prend le nom de « denier du clergé », puis de « denier du culte ».

Au fil du temps, et plus encore depuis le concile Vatican II, des laïcs se sont mis au service de l’Église, aux côtés des prêtres. Ils remplissent des tâches administratives ou occupent des fonctions d’animateur en pastorale. Parmi eux, certains sont salariés. Les laïcs n’étant ministres du culte, le denier a changé de nom en 1989 : on l’appelle désormais « denier de l’Eglise ».

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ZENIT Staff

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