Trois jours après l’appel du pape François au Regina Coeli, 70 professionnels de santé publient une tribune en défense du Français Vincent Lambert dans Le Figaro du 18 avril 2018. Alors que le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne doit rendre une décision sur son alimentation et son hydratation, ils dénoncent une «euthanasie qui ne dit pas son nom» et demandent que Vincent Lambert soit transféré dans une unité spécialisée.
À la suite d’un accident de la route survenu en 2008, Vincent Lambert – aujourd’hui âgé de 41 ans – a été plongé dans un état de conscience minimal, dit « pauci-relationnel », ou plus encore de « conscience minimale plus ». L’hôpital où il se trouve, le CHU de Reims, a récemment décidé de la suspension de l’alimentation et de l’hydratation, alors qu’il n’est pas en fin de vie mais en état de grand handicap, comme l’atteste sa mère, Viviane Lambert – qui a publié, chez Plon, « Pour la vie de mon fils ».
L’histoire de ce patient défraye la chronique depuis des années : le 10 avril 2013 déjà, l’équipe médicale chargée de son cas décide – après avoir consulté sa femme mais sans avis de ses parents ni de ses frères et sœurs – de cesser de l’alimenter et de l’hydrater. L’absence de consultation du reste de la famille aboutit à une annulation de la décision par un tribunal.
Le 15 avril dernier, le pape avait lancé cet appel place Saint-Pierre, au cours de la prière mariale dominicale : « Je confie à votre prière les personnes comme Vincent Lambert, en France, le petit Alfie Evans, en Angleterre, et d’autres dans plusieurs pays, vivant, parfois depuis longtemps, dans un état de sérieuse infirmité, médicalement assistés pour les besoins primaires. »
« Ce sont des situations délicates, très douloureuses et complexes », a reconnu le pape qui a invité : « Prions pour que tout patient soit toujours respecté dans sa dignité et soigné de manière adaptée à son état, avec la contribution concordante des membres de la famille, des médecins et des autres agents de santé. »
L’enjeu des débats autour de Vincent Lambert, c’est le sort de plus de 1 500 personnes dans la même situation en France. Pour le Professeur Xavier Ducrocq, chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville, relayé par le mouvement « Je soutiens Vincent Lambert« , « s’il vit encore malgré toutes les turpitudes qu’il a pu y avoir et notamment les 31 jours de privation de nutrition et une hydratation minimale, c’est qu’il a une pulsion de vivre ». Il rappelle que « Vincent Lambert n’est pas dans le coma, il en est sorti depuis longtemps après son accident en 2008. Vincent Lambert n’est pas branché car il respire seul, normalement. »
Hôpital Sébastopol, capture vidéo du CHU de Reims
France : 70 professionnels de santé prennent la défense de Vincent Lambert
Trois jours après l’appel du pape au Regina Coeli