Fête de saint Benoît : Message de Benoît XVI aux Bénédictins du Mont Cassin

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ROME, Mardi 21 mars 2006 (ZENIT.org) – L’ordre bénédictin fête aujourd’hui le saint patron de l’Europe, saint Benoît de Nursie, « né au ciel » le 21 mars 547, dont la fête liturgique solennelle est fixée au 11 juillet. A cette occasion, le pape Benoît XVI a adressé une salutation aux moines du Mont Cassin, qu’il a confiée au cardinal Paul Poupard.

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Le président des conseils pontificaux de la Culture et du Dialogue interreligieux a ainsi présidé ce matin la célébration eucharistique, et communiqué aux moines le message du pape.

Rappelons que c’est au Mont Cassin, qu’il avait fondé, que saint Benoît a achevé la rédaction de sa « Règle des Moines » (Regula Monachorum), dont Bossuet disait qu’elle était « un précis de l’Evangile ».

Le cardinal Poupard soulignait qu’il était chargé par Benoît XVI de leur manifester à tous « sa proximité dans la prière, sa participation spirituelle à cette célébration, et son intérêt profond et continuel pour le sort de l’Europe et des peuples qui la composent ».

Le cardinal français soulignait en outre le lien profond et la vénération que le pape nourrit pour le monachisme occidental, ce qui l’a conduit à choisir le nom de Benoît.

Le saint, comme le pape l’a dit à différentes reprises, constitue en effet un point de référence pour l’unité de l’Europe et rappelle fortement les racines chrétiennes de sa culture et de son activité.

Le cardinal Poupard a voulu souligner spécialement les fréquentes citations de la Règle de saint Benoît qui émaillent les enseignements du pape, en particulier là où saint Benoît invite à ne rien préférer à l’amour du Christ. Une invitation qui doit toucher le coeur de tout chrétien, tout comme le rappel de l’amour de Dieu, soulignait encore le cardinal Poupard.

Il faisait en effet observer que dans sa première encyclique Deus caritas est, le pape souligne que seulement s’il met l’amour – qui atteint sa plénitude dans le Christ – au premier plan, l’homme peut sincèrement promouvoir la paix, l’harmonie et le dialogue entre les peuples et les cultures, la collaboration et la solidarité entre les pays plus avancés économiquement et ceux qui ont encore besoin de l’essentiel pour survivre ».

« Inspiré par le Seigneur, saint Benoît s’est consacré à la construction de la “cité placée sur une colline” dont parle l’Evangile, afin qu’elle puisse éclairer tous les peuples en les faisant avancer dans la concorde fraternelle et dans la paix ».

Le cardinal Poupard, a conclu en demandant l’intercession du saint patron de l’Europe pour ce moment historique particulier, caractérisé par des conflits, des violences, des incompréhensions, et des divisions, afin que puisse être construite, dans la paix, à l’exemple de saint Benoît, la cité des hommes où rien n’est préféré à l’amour du Christ.

Dans l’après midi, une procession a été organisée en l’honneur de saint Benoît et l’abbé évêque, Bernardo D’Onorio, a donné la bénédiction à l’Europe avec une relique du saint.

Saint Benoît est né à Nursie (Pérouse) vers 480 dans une famille noble. A la fin de ses études, il partit pour Rome. Mais dégoûté devant la vie corrompue de la ville, il quitta tout et se retira à Subiaco, où il mena une vie d’ermite « désireux de faire plaisir à Dieu seul », selon l’expression de son biographe, saint Grégoire le Grand.
Attirés par la sainteté de sa vie, quelques moines des environs le supplièrent de devenir leur supérieur et leur maître. Benoît accepta, mais, lorsqu’il essaya de corriger leur conduite, ils tentèrent de l’empoisonner, mais lorsqu’il fit le signe de la croix pour la bénir, elle se brisa.
Benoît édifia ensuite douze petits monastères, puis il quitta Subiaco et se dirigea vers le Sud, avec quelques disciples. Le choix de la montagne « sur la côte de laquelle est Cassino », que chante Dante (Paradis, XXII, 37) est probablement dû à la contribution d’un bienfaiteur.
Benoît adapta un temple païen pour l’oratoire de la communauté et il utilisa les autres édifices comme habitation pour les moines et les pèlerins, et pour leurs activités.
Au sommet de la montagne, un bosquet païen fit place à un petit oratoire à la gloire de saint Jean-Baptiste, qui devait marquer l’emplacement du cimetière: aujourd’hui encore, c’est là que se trouvent la tombe de saint Benoît et de sa soeur sainte Scholastique, là où se dresse la partie inférieure du maître-autel de la Basilique.

C’est en effet au Mont Cassin que le grand Patriarche, âgé de 70 ans, acheva sa course: sentant ses forces lui manquer, il se fit transporter dans l’oratoire de saint Martin où il mourut, les bras levés au ciel, après avoir reçu le Corps du Seigneur.
Saint Benoît est devenu au cours des siècles le patron des Ingénieurs, des Spéléologues. Il a été proclamé par le pape Paul VI justement au Mont Cassin, le 24 octobre 1964, Patron principal d’Europe, « parce qu’il a été messager de paix, opérateur d’unité, maître de civilisation et surtout héraut de la Foi et initiateur de la vie monastique en Occident » (Bref Apostolique « Pacis Nuntius »).

Pour saint Benoît, l’implantation monastique s’accompagnait toujours de l’annonce de l’Evangile aux habitants de la vallée : la ville de Cassino et les 20 communes environnantes sont encore aujourd’hui sous la juridiction pastorale de l’abbé du Mont Cassin.

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ZENIT Staff

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