« Chaque pape a son histoire et son caractère, mais c’est toujours le pape. » «C’est donc très clair pour moi d’être fidèle au pape. » «C’est mon attitude catholique simple et fondamentale. Il est le pape. »
C’est ce que le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, ancien étudiant de Joseph Ratzinger (Benoît XVI) et rédacteur en chef du Catéchisme de l’Église catholique, a dit en répondant aux questions de journalistes, au Bureau de presse du Saint-Siège. Participant au Synode sur l’Amazonie et membre de la Commission pour la rédaction du document final du synode, le cardinal a été interrogé sur ce qu’il avait appris de ce synode et sur les critiques adressées au pape François.
Le cardinal Schönborn a fait remarquer que les critiques et l’opposition que le pape François recevait étaient similaires à celles de saint Paul VI, et que la critique fait partie de la vie d’un pape. « Je suis assez vieux, a-t-il dit, pour avoir des souvenirs du pontificat de saint Paul VI et les critiques qu’il a reçues ressemblent beaucoup à celles que reçoit le pape François : d’un côté, il est le ‘destructeur’ de l’Église ; pour d’autres, il était l’obstacle du progrès de l’Église. Et il était simplement le pape, au milieu. »
« J’ai eu de bonnes relations avec saint Jean-Paul II, a poursuivi le cardinal, et j’ai été étudiant du pape Benoît XVI à l’époque où il était professeur. J’ai eu la chance de travailler avec lui dans de nombreuses circonstances, notamment sur le Catéchisme de l’Église catholique… Être pape, c’est être critiqué, aimé, prié et admiré par tant de personnes à travers le monde. »
« Nous, tous les catholiques du monde entier, 1,2 milliard, prions chaque dimanche pour ce pape, et nous le ferons pour le prochain pape. Donc, ceci, a-t-il noté, c’est beaucoup plus impressionnant pour moi. »
Amazonie : « Une tragédie humaine »
Evoquant le Synode sur l’Amazonie, le cardinal a dit avoir « beaucoup appris sur le courage de ces peuples autochtones, qui vivent sous la menace depuis 500 ans ». « En tant que puissances coloniales, a-t-il souligné, nous devons être très alertes, très attentifs envers ces personnes qui sont menacées et qui courent le risque de l’extinction depuis des siècles. »
« L’Église a toujours eu des voix, pas assez, pour défendre les indigènes », a fait remarquer l’archevêque de Vienne : « Je pense à [Bartolomée de] Las Casas (1484-1566), je suis moi-même dominicain, mais Las Casas et d’autres, les franciscains et les missionnaires du siècle dernier ou des deux derniers siècles ont vraiment servi ce peuple. »
Malgré tout ce que ces missionnaires ont fait, « cela reste encore un grand drame et une tragédie, une tragédie humaine », a souligné le cardinal. Et de saluer l’insistance du pape François pour alerter l’ensemble de l’Église catholique sur le destin de ces peuples : « Je pense que c’est un bon signe et j’ai beaucoup appris, en particulier pour être attentif à ceux qui n’ont pas de voix. »
Cardinal Christoph Schönborn, capture
« Être fidèle au pape » : une attitude catholique simple et fondamentale, assure le card. Schönborn
La tragédie humaine en Amazonie