Anne Kurian
ROME, mercredi 12 décembre 2012 (Zenit.org) – En 2006, à l’âge de 5 ans, Jake, un enfant étatsunien autochtone, a été guéri de façon inexpliquée d’une infection bactérienne, après l’imposition d’une relique de Kateri Tekakwitha.
C’est le « miracle » qui a permis la canonisation de la laïque du Canada, Kateri Tekakwitha (1656-1680), première sainte amérindienne, le 21 octobre 2012 (cf. Zenit du 21 octobre 2012).
Pour un enfant autochtone
Selon le Huffington post, le 15 février 2006, Jake Finkbonner est proche de la mort, infecté par une bactérie après une coupure sur la lèvre en jouant au football quatre jours auparavant. Plongé dans un état de semi-coma médicamenteux, l’enfant a reçu les derniers sacrements.
Une religieuse amie de la famille, du nom de Kateri, vient le visiter et pose sur ses jambes une relique de la bienheureuse. De même, dans la réserve de la tribu Lummi – du nord-ouest de l’Etat de Washington – à laquelle appartient Donny, le père de Jake, le P. Tim Sauer, demande à la communauté ecclésiale de prier Kateri Tekakwitha.
Le prêtre pense à l’héritage amérindien commun entre l’enfant et elle, et à la maladie touchant la peau du visage, Kateri ayant elle-même gardé des cicatrices de la petite vérole.
« À ce moment-là, nous étions désespérés », témoigne Donny Finkbonner, mais également « prêts à abandonner » l’aîné de leurs trois enfants à Dieu : la prière était tout ce qu’il restait à ce couple catholique.
Et c’est le tournant : alors que les parents attendent le pire, l’infection s’arrête, à la surprise du corps médical. Peu à peu, les Finkbonners réalisent que leur enfant a commencé à aller mieux après l’imposition de la relique de Kateri Tekakwitha.
« Au fil des années, des morceaux de puzzle semblent se mettre en place, et aujourd’hui l’histoire de Jake prend tout son sens », commente sa mère, Elsa, pour qui « tout le monde a un but sur cette terre », et celui de Jake « c’est de permettre à Kateri d’être proclamée sainte ».
La foi des amérindiens
Pour le P. Sauer, par cette canonisation de l’une des leurs, les Amérindiens reçoivent un « coup de pouce dans la foi » : les catholiques autochtones des États-Unis et du Canada sont de plus en plus ostracisés au sein de leurs communautés lorsqu’ils embrassent la foi chrétienne, explique-t-il.
Certains autochtones plaident en effet pour « revenir à leur culture d’origine » et considèrent que le christianisme a été « propagé par les colonisateurs impérialistes », introduit par « l’homme blanc ».
Kateri est dans ce contexte « un modèle parfait pour les catholiques indigènes aujourd’hui », car elle a résisté à l’ostracisme de ses collègues indigènes et elle a gardé la foi, fait observer le P. Sauer.
Même avant sa canonisation, Kateri était déjà une figure importante pour les catholiques dans la tribu Lummi. Une statue de l’Amérindienne, en bois sculpté, se trouve dans l’église de la réserve Lummi, au sud de la frontière canadienne.
Agé aujourd’hui de 12 ans, Jake était présent lors de la canonisation, à Rome, le 21 octobre dernier, avec des centaines de membres de sa tribu et les communautés autochtones des Etats-Unis et du Canada.
Après 29 interventions chirurgicales, il porte les cicatrices de son calvaire sur son visage. Mais cela ne l’empêche pas d’être un enfant heureux, passionné de basket-ball et décidé à devenir plus tard un chirurgien esthétique.