Anita Bourdin

ROME, mardi 11 décembre 2012 (Zenit.org) – « Concrètement la situation reste grave » pour l’Eglise catholique en Chine, fait observer le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi.

A propos de la récente révocation par les autorités chinoises, de Mgr Ma Daqin, évêque auxiliaire du diocèse de Shanghai (cf. Zenit de ce 11 décembre 2012), c’est-à-dire par la Conférence des évêques de l’Eglise catholique de Chine, une structure non reconnue par Rome, le P. Lombardi précise ne pas disposer de plus d’informations que celles diffusées par les médias.

« Quoi qu’il en soit, la position du Saint- Siège concernant cette situation a déjà été exprimée clairement par le cardinal Filoni il y a peu de temps dans un article publié dans la revue Tripod (cf. Zenit du 26 octobre 2012). Mais il est bon aujourd’hui de la rappeler : « concrètement la situation reste grave ». »

« Plusieurs évêques et prêtres sont mis à l’écart ou privés de leur liberté, précise-t-il, comme ce fut récemment le cas de l’évêque auxiliaire de Shanghai, Mgr Ma Daqin, après qu’il a fait part de sa volonté de se consacrer à plein temps à son ministère pastoral, délaissant des charges qui ne sont pas de la compétence d’un pasteur ».

« Le contrôle exercé sur des personnes et des institutions s’est renforcé et le recours à des sessions d’endoctrinement et des pressions est de plus en plus fréquent, ajoute le P. Lombardi. Face au manque de liberté religieuse ou quand celle-ci est fortement limitée, n’est-il pas du rôle de toute l’Eglise de défendre les droits légitimes des fidèles chinois et en premier lieu au Saint-Siège d’être la voix de ceux qui n’en n’ont pas ? »

Mgr Ma Daqin a été ordonné le 7 juillet dernier en la cathédrale de Shanghai et il a annoncé, à l’issue de la cérémonie, son retrait de l’Association patriotique des catholiques de Chine (cf. Zenit du 10 juillet 2012).

Mgr Ma Daqin avait déclaré à cette occasion : « Je consacrerai toute ma vie à bâtir l’unité ».

L’évêque a en effet pris la parole à l’issue de la célébration, dans la cathédrale de Shanghai, pour annoncer qu’il se retirait de l’Association patriotique des catholiques chinois dans son désir de mieux s’inscrire dans la « communion de l’Eglise catholique ».

La sanction des autorités chinoises ne s’est pas faite attendre : ses mouvements avaient été limités et il lui avait étéinterdit d’exercer son ministère épiscopal.

Mais Rome avait salué le nouvel évêque dans une déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui invite le gouvernement chinois au dialogue (cf. Zenit du 10 juillet 2012).

La Congrégation pour la doctrine de la foi publiait cette note en réponse à l’ordination illégitime du P. Joseph Yue Fusheng, le 6 juillet 2012, rappelant les sanctions encourues (cf. Zenit du 4 juillet 2012).

Le dicastère remerciait les fidèles qui avaient prié et jeûné « pour la sainteté des évêques et pour l’unité de l’Eglise en Chine » et encourageait les catholiques de Chine à « regarder l’avenir avec confiance, fortifiés par la certitude que l’Eglise est fondée sur le roc de Pierre et de ses successeurs ».