Drogue et dépendances © Vatican Media

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Drogue et dépendances: le pape invite à "créer des réseaux de solidarité" (traduction complète)

La drogue, « obstacle au développement humain intégral »

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Le pape François invite à « renforcer la coordination des politiques de lutte contre la drogue et les dépendances » et à « créer des réseaux de solidarité et de proximité ».
Le pape François a reçu en audience au Vatican quelque 450participants de la Conférence internationale sur « Drogues et dépendances: un obstacle au développement humain intégral », promu par le Dicastère du service du développement humain intégral. Le congrès s’est déroulé dans la Nouvelle Salle du Synode, du 29 novembre au 1er décembre 2018. Le Vatican publie, ce samedi 1er décembre, le texte en italien de l’allocution du pape François.
Pour le pape, « les politiques isolées sont inutiles », car il s’agit d’un « problème humain », d’un « problème social », il faut donc que « tout soit lié ». Il faut donc, recommande le pape, « créer des réseaux de solidarité et de proximité avec ceux qui sont marqués par ces pathologies ».
Voici notre traduction, rapide, de travail, du discours du pape, prononcé en italien.
AB
Discours du pape François
Chers frères et soeurs,
Je vous accueille volontiers au terme de votre Conférence internationale sur les drogues et les dépendances. Je vous salue cordialement et je remercie le cardinal Turkson des paroles par lesquelles il a introduit notre rencontre.
Au cours de ces journées, vous avez traité des problèmes liés au phénomène préoccupant des drogues et des addictions anciennes et nouvelles qui entravent le développement humain intégral. L’ensemble de la communauté est interpellée par les dynamiques socioculturelles actuelles et par les formes pathologiques découlant d’un climat culturel sécularisé, marqué par le capitalisme de consommation, l’autosuffisance, la perte de valeurs, le vide existentiel, la précarité des liens et des relations. Comme cela a déjà été souligné à plusieurs reprises, la drogue est dans notre société une plaie qui piège de nombreuses personnes dans ses filets. Ce sont des victimes qui ont perdu leur liberté en échange de cet esclavage, une dépendance que l’on peut appeler chimique.
L’usage de la drogue nuit gravement à la santé, à la vie humaine et à la société, vous le savez bien. Nous sommes tous appelés à lutter contre la production, l’élaboration et la distribution de la drogue dans le monde. Les gouvernements ont le devoir et la tâche de s’attaquer courageusement à cette lutte contre les trafiquants de mort. Trafiquants de mort: il ne faut pas avoir peur de donner cette qualification. Un milieu se révèle de plus en plus risqué, l’espace virtuel: sur certains sites Internet, les jeunes, et pas seulement, sont hameçonnés et entraînés dans un esclavage dont il est difficile de se libérer et qui conduit à la perte du sens de la vie et parfois même de la vie. Face à ce scénario inquiétant, l’Église ressent le besoin urgent le besoin d’instaurer dans le monde contemporain une forme d’humanisme ramenant la personne humaine au centre du discours socio-économique et culturel. Un humanisme qui ait pour fondement « l’évangile de la miséricorde ». Qu’à partir de cela, les disciples de Jésus trouvent l’inspiration pour mettre en œuvre une action pastorale véritablement efficace afin de soulager, de soigner et de guérir les si nombreuses souffrances liées aux multiples dépendances présentes sur la scène humaine.
L’Église, aux côtés des institutions civiles, nationales et internationales et des différents organismes éducatifs, s’emploie activement, partout dans le monde, à lutter contre la dépendance en mobilisant ses énergies dans la prévention, les soins, la réadaptation et pour des projets de réinsertion pour rendre leur dignité à ceux qui en ont été privés. Pour vaincre les dépendances, un engagement synergique est nécessaire, impliquant les différentes réalités présentes sur le territoire dans la mise en œuvre de programmes sociaux orientés vers la santé, le soutien des familles et surtout l’éducation. Dans cette perspective, je me joins aux voeux que vous avez formulés lors de votre conférence pour que soit renforcée la coordination des politiques de lutte contre la drogue et les dépendances – les politiques isolées sont inutiles: c’est un problème humain, c’est un problème social, il faut que tout soit lié – créer des réseaux de solidarité et de proximité avec ceux qui sont marqués par ces pathologies.
Chers frères et soeurs, je vous remercie beaucoup de la contribution que vous avez apportée en ces journées d’étude et de réflexion. Je vous encourage à continuer, dans les différents domaines dans lesquels vous opérez, votre travail d’animation et de soutien également en faveur de ceux qui sont sortis du tunnel de la drogue et de diverses dépendances. Ces personnes ont besoin de l’aide et du soutien de chacun d’entre nous: elles pourront ainsi à leur tour apaiser les souffrances de nombreux frères et sœurs en difficulté.
Je confie votre engagement et vos bons propos à l’intercession de Marie, Santé des Malades, et, tout en vous demandant de prier pour moi, je vous bénis tous chaleureusement, ainsi que vos familles et vos communautés. Merci.
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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