« L’Église ne fait pas de prosélytisme mais une proposition d’amour, soutenue par un témoignage concret : parce que l’agressivité est inacceptable, tandis que l’annonce doit être marquée par la délicatesse qui naît d’un sentiment profond de joie, capable de susciter l’ouverture de la part de l’autre. En somme, pour le dire avec un slogan, l’amour propose, il n’impose pas »: c’est ce qu’a souligné le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, en présentant ce vendredi matin 19 octobre 2018, dans la salle de presse du Saint-Siège, la Journée missionnaire mondiale qui sera célébrée dimanche prochain 21 octobre.
Nous publions ci-dessous notre traduction de la synthèse publiée par L’Osservatore Romano en italien du 20 octobre 2018. Les intertitres sont de notre rédaction.
AB
Renouveau de la mission ad gentes
Le cardinal Filoni a commenté le message que le pape a écrit à la Pentecôte en vue de ce rendez-vous, s’arrêtant sur la concomitance de la journée de cette année avec le synode des évêques « pour les jeunes et avec les jeunes ».
Et par conséquent, « avec les jeunes, nous portons l’Évangile à tous », a-t-il exhorté, en paraphrasant le titre du message de François : parce que « la vie est une mission » et le pape veut donc dire qu’ « aucune vie n’est inutile » et que chacune « a en soi une dimension missionnaire ».
En second lieu, le cœur de la « missio ad gentes » est Jésus, qui doit être annoncé avec l’enthousiasme propre aux jeunes ; enfin, l’objectif est la transmission de la foi jusqu’aux extrémités de la terre. D’ailleurs, a commenté le préfet de Propaganda fide, « les peuples qui n’ont pas reçu l’annonce représente, plus des deux tiers ».
Ceci exige surtout « une relation » avec les destinataires de l’évangélisation : qui se concrétise dans les œuvres au service de l’éducation – dans certains pays, les écoles catholiques sont les seules à fournir une instruction aux enfants – et de la santé ; mais surtout dans un dialogue quotidien capable de valoriser les richesses, les traditions et les cultures locales.
L’importance des Œuvres pontificales missionnaires
De son côté, Mgr Giampietro dal Toso, secrétaire adjoint de la Congrégation et président des Œuvres pontificales missionnaires (OPM), a expliqué combien celles-ci, fondées en 1822 par à Lyon par Pauline Jaricot, sont peu connues mais importantes. Les OPM, a-t-il dit, vivent de prière et d’offrandes, qui se concrétisent en particulier dans la Journée missionnaire mondiale où l’on prie et où l’on recueille les offrandes pour les missions. Avec ses 130 millions de dollars par an, a-t-il affirmé, il s’agit de la plus grande collecte au niveau mondial, dans laquelle ce ne sont pas seulement les pays riches qui donnent pour les pauvres, mais aussi ces derniers qui s’engagent en faveur de l’Église universelle.
Riches en vocations
La vice-directrice de la salle de presse, Paloma García Ovejero, a ensuite introduit la présentation d’une vidéo résumant les statistiques de l’Église catholique en 2016, avec une référence particulière aux plus de 1100 circonscriptions ecclésiastiques qui dépendent du dicastère missionnaire, et à partir desquelles se perçoit la vitalité et la richesse des jeunes Églises locales, comme les a définies le missionnaire du PIME, le p. Fabrizio Meroni, directeur de l’agence Fides, qui a préparé le dossier.
Des réalités vivantes sur les continents de nouvelle évangélisation, qui ont besoin d’être soutenues sur le plan économique, mais riches en vocations, au point qu’à leur tour elles envoient des prêtres « fidei donum » dans l’Occident en pleine crise vocationnelle.
Avec Benoît XV, un tournant
Dans son intervention, le religieux a relancé le mois missionnaire extraordinaire convoqué par le pape François pour octobre 2019, lors du centenaire de la lettre apostolique Maximum illud de Benoît XV(30 novembre 1919, ndlr). Ce document, a-t-il rappelé, a changé le visage missionnaire de l’Église qui, jusqu’alors, était en quelque sorte associé au colonialisme, en visant à son intégration.
En outre, a-t-il poursuivi, au cours du même mois l’année prochaine sera célébré le synode spécial pour l’Amazonie. Le pape Bergoglio a ainsi voulu unir en deux événements l’unique passion pour l’annonce du Christ. Et aussi, a-t-il fait observer, parce que Propaganda fide est responsable d’au moins quarante circonscriptions ecclésiastiques dans la région amazonienne, où vivent des millions de personnes.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat