Le Christ et le jeune homme riche, Heinrich Hoffman

Le Christ et le jeune homme riche, Heinrich Hoffman

« Différents et unis » : textes et discours du pape François sur les relations humaines

Avec une préface de l’archevêque anglican de Canterbury Justin Welby

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« Différents et unis », tel est le titre d’un nouveau volume qui rassemble des textes et des discours du pape François sur les relations humaines ainsi qu’un texte inédit du pape intitulé « Avec le regard de Jésus ». C’est l’archevêque anglican de Canterbury et primat de l’Église d’Angleterre Justin Welby qui a signé une préface de ce livre publié par la Librairie éditrice du Vatican (la Libreria Editrice Vaticana – LEV), indique Vatican News du 23 mai 2020. La publication du texte inédit du pape coïncide avec un anniversaire œcuménique important : le 25e anniversaire de l’encyclique de saint Jean-Paul II Ut unum sint (Qu’ils soient un), sur l’engagement œcuménique, du 25 mai 1995.

Dans son nouveau texte – « Avec le regard de Jésus » – le pape François rappelle l’épisode du jeune homme riche de l’Évangile de Marc en soulignant un détail qu’il qualifie de « décisif ». L’évangéliste écrit que « Jésus l’a regardé et l’a aimé ». Surtout dans les sociétés occidentales, explique le pape, « le verbe « fixer », l’attitude contemplative semble ne plus avoir de citoyenneté, avoir disparu du paysage quotidien, dans la vie de tous les jours ». « Plus personne ne regarde l’autre, poursuit-il, au contraire si cela se produit, cela déclenche automatiquement un sentiment de malaise et une réaction comme si on était confronté à un danger. »

Le pape invite les fidèles à « s’arrêter » et à « s’ouvrir à soi-même et aux autres »: « J’ai exprimé, au retour de mon voyage en Asie en novembre dernier, écrit le pape, mon souhait que l’Occident récupère de l’Orient le sens de la « poésie », c’est-à-dire, par ce beau mot, précisément le sens de la contemplation, le fait de s’arrêter et de s’ouvrir à soi-même et aux autres dans le signe de la gratuité, du pur désintéressement. Sans ce « plus » de poésie, sans ce don, sans gratuité, une vraie rencontre ne peut pas naître, ni une communication proprement humaine. »

Il faut « vivre » chaque occasion de communication « comme une rencontre vraie et non superficielle, affirme le pape François, qui ouvre à un dialogue fécond et génératif qui met en marche une dynamique capable de perturber et de transformer les ‘pré-dispositions’, c’est-à-dire qui ouvre à la conversion ».

Le rapprochement pendant le dialogue, poursuit le pape, a sa propre « condition de départ » : celle de « vouloir écouter patiemment les positions de l’autre, car fixer, regarder suppose d’accepter d’être fixé, de se regarder : dans la communication on s’offre à l’autre ».

Rappelant ce qu’il a dit le 4 février 2019 lors de la rencontre interreligieuse d’Abou Dhabi, le pape souligne que le dialogue a besoin de courage. Il s’agit du « courage de l’altérité qui implique la pleine reconnaissance de l’autre et de sa liberté … sans liberté, on n’est plus un enfant de la famille humaine, mais un esclave. … Le courage de l’altérité est l’âme du dialogue, qui repose sur la sincérité des intentions …. Dans tout cela, la prière est indispensable : si elle incarne le courage de l’altérité envers Dieu, dans la sincérité de l’intention, elle purifie le cœur du repli sur soi ».

La reconnaissance de l’altérité « pour être ‘pleine’, doit s’ouvrir à la reconnaissance de la liberté de l’autre », ajoute le pape. En citant encore la phrase de l’Évangile « En le fixant, il l’aima », le pape souligne: « Dans son regard d’amour s’insère déjà la dimension de la liberté. On n’aime que dans la liberté et seul l’amour véritable rend et laisse les autres libres. » La liberté est pour le pape « le condiment essentiel pour rendre pleinement humaine l’existence des gens sur terre, et donc aussi tout acte de communication. Sans liberté, il n’y a pas de vérité, toute relation devient fiction, hypocrisie, glisse vers la superficialité ou, pire, l’instrumentalisation ».

Le pape termine en invitant tout le monde à avoir ce « même regard de Jésus » pour les autres : « Que le regard de Dieu repose toujours sur notre vie et que nous, à notre tour, en entrant en relation et en communiquant avec d’autres hommes, nous ayons le même regard de Jésus qui nous regarde avec des yeux d’amour gratuit et généreux jusqu’au don total de soi. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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