Deux jours de formation à l'objection de conscience

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L’objection de conscience, un défi urgent en Europe

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L’association Objection ! organise un week-end de formation sur l’objection de conscience les 14 et 15 décembre prochain à Paris.: Gregor Puppinck, directeur du Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECLJ) et Président de l’Initiative citoyenne européenne « Un de Nous » (One of Us), explique l’urgence d’une telle formation et à qui elle s’adresse.

Zenit – Vous proposez une formation sur l’objection de conscience, pourquoi?

Gregor Puppinck – Ce parcours est destiné en priorité à tous ceux dont la liberté de conscience est menacée, en particulier dans le cadre professionnel. Avec l’accélération des réformes de société, l’objection de conscience devient de plus en plus l’affaire de tout un chacun.

Quand l’objection est raisonnée, elle constitue un formidable témoignage, d’autant plus courageux que la personne est toujours seule face à son choix. C’est une forme de dissidence pour sauvegarder la conscience. C’est dans ce cadre qu’est née l’association Objection ! Objection ! souhaite promouvoir une prise en charge collective du phénomène de l’objection de conscience. La pression sur les objecteurs est si forte qu’il est crucial qu’ils constituent entre elles et avec tous ceux qui les soutiennent une communauté soudée.

Qui est le plus exposé ?

Les populations touchées sont des plus nombreuses : professions de santé, maires, adjoints au maire et officiers d’état civil, notaires, policiers, militaires, etc. Demain s’adjoindront les assistantes sociales (lors des procédures d’adoption), les enseignants (quand ceux-ci devront éduquer au genre) mais également les parents d’élèves. Le phénomène d’assujettissement moral devient global dans les sociétés libérales : dans de nombreux pays, la loi pénètre de plus en plus le domaine de la morale et prétend forcer les personnes à agir contre leur conscience. Toute personne qui prétend exercer un jugement moral personnel est exposée à la contrainte publique.

Quels fruits attendez-vous d’une telle formation ?

Nous souhaitons créer une solidarité face à l’injustice afin d’obtenir de la puissance publique qu’elle respecte la conscience morale individuelle. Il s’agit aussi, d’abord, de donner du courage et des arguments à ceux qui doivent aujourd’hui se défendre. Ne pas rester seul est primordial. Au-delà des fruits pour les objecteurs eux-mêmes, nous souhaitons réaffirmer dans la société le lien entre la conscience et la justice. Lorsqu’elle est fondée, l’objection de conscience est un témoignage à la justice, elle est finalement bénéfique à toute la société.

Dans notre culture subjectiviste,  peuplée de sujets supposés irrationnels, la conscience individuelle a perdu son autorité, si bien que la loi serait à présent la seule norme morale sociale objective admissible et praticable : la pensée unique. L’affirmation publique de la conscience est donc plus que jamais nécessaire pour préserver la liberté de la conscience, pour maintenir sa légitimité sociale et sa résistance face à toutes les injustices faites loi ; et elle est surtout nécessaire pour témoigner qu’il existe une justice et une vérité au-delà des lois positives adoptées par des majorités politiques de circonstance.

Comment s’organisent ces deux jours de formation ?

La première journée sera partagée entre exposés théoriques et tables ronde par professions (santé, maires/officiers d’état civil, etc) qui permettront échanges et témoignages. Interviendront le docteur Mirabel (Alliance Vita), Xavier Lemoine (maire de Montfermeil), Joël Hautebert (professeur des universités), Pascal Jacob (philosophe), Maître Paillot. Seront également présents des maires objecteurs, des associations de maires, de professionnels de santé ou d’initiatives de parents et enseignants. Une place sera également réservée aux échanges informels. Le dimanche sera plus particulièrement consacré à l’action au travers de différents ateliers  de mise en situation par profession. (Informations et inscriptioncontact@objectiondelaconscience.org).

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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