Compostelle : une Année sainte pour qui a la foi et pour qui ne l’a pas

Print Friendly, PDF & Email

Message de Benoît XVI pour l’ouverture de la Porte Sainte

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, Vendredi 1er janvier 2010 (ZENIT.org) – L’Année sainte compostellane 2010 est une Année sainte « pour qui a la foi et pour qui ne l’a pas », déclare Benoît XVI.

L’ouverture de la Porte Sainte de Saint-Jacques de Compostelle, dans la Galicie espagnole, a eu lieu ce 31 décembre à 16 h 30, pour l’Année sainte de Compostelle, qui revient à chaque fois que la fête de l’apôtre saint Jacques (Santiago), « le Majeur » et l’ « ami du Seigneur », le 25 juillet, tombe un dimanche.

A cette occasion, le pape Benoît XVI a adressé un message, en date du 19 décembre 2009, à Mgr Julián Barrio Barrio, archevêque de Saint-Jacques de Compostelle. Le message a été lu lors de la célébration eucharistique qui a suivi l’ouverture de la Porte sainte.

C’est par saint Jacques, a souligné le pape, que l’Eglise de Compostelle « plonge ses racines dans l’Evangile » et « offre ce trésor spirituel à ses enfants et aux pèlerins de Galicie, d’autres régions de l’Espagne, d’Europe, et des parties plus éloignées du monde ».

Cette ouverture solennelle marque aussi, a souligné le pape « l’ouverture d’un temps spécial de grâce et de pardon », du « grand pardon », que « la tradition » appelle la « gran perdonanza ».

Le pape y voit pour les croyants « une occasion particulière » de revenir à leur « vocation authentique à la sainteté », en « s’imprégnant de la parole de Dieu » qui « éclaire et interpelle », et de « reconnaître le Christ, qui vient à leur rencontre, les accompagne dans les vicissitudes de leur chemin dans le monde et se livre à eux personnellement, surtout dans l’eucharistie ».

Le pape y voit aussi pour ceux « qui n’ont pas la foi », « ou qui l’ont laissée se faner », une occasion particulière de « recevoir le don de « Celui qui éclaire tous les hommes afin qu’ils puissent finalement avoir la vie » (Lumen gentium, 16) ».

Le pape a rappelé que depuis des siècles, des pèlerins de toute l’Europe font le « Chemin » de Saint-Jacques jusqu’au tombeau de l’Apôtre pour « renouveler et fortifier leur foi » : un chemin fait de « ferveur, pénitence, hospitalité, art et culture, qui nous parle éloquemment des racines spirituelles du vieux continent ».

Benoît XVI a cité le thème du jubilé : « Pèlerinage vers la lumière », qui a été présenté dans la lettre pastorale « Pèlerins de la foi et témoins du Christ ressucité ». Pour le pape, c’est un « appel à l’évangélisation des hommes et des femmes d’aujourd’hui », qui rappelle « le caractère essentiellement pèlerin de l’Eglise » et du fait « d’être chrétien en ce monde ».

Mais le pape souligne aussi d’autre aspects de nouveauté : « Ouvert à la surprise et à la transcendance, le pèlerin se laisse instruire par la Parole de Dieu » et il peut ainsi libérer sa foi « de peurs infondées ». C’est, souligne le pape, ce que le Christ ressucité a fait avec les disciples dont il « ouvrir les yeux » sur le chemin d’Emmaus par sa « parole » et par son « geste de rompre le pain », et « ils le reconnurent ».

« Alors, ils rencontrent le Christ personnellement, lui qui vit pour toujours et fait partie de leur vie », ils ont le « désir ardent » « de l’annoncer » et de « témoigner de ce qui leur est arrivé », a commenté le pape qui a souhaité la même expérience aux pèlerins de Compostelle.

Il a aussi encouragé les « nombreuses initiatives pastorales » mises en œuvre pour « aider à atteindre ce but essentiel du pèlerinage de Saint-Jacques » qui est d’ordre « spirituel » même si, a fait observer le pape, on cherche parfois à « l’ignorer » ou à en détourner.

En cette année sacerdotale, le pape a souligné le rôle spécial des prêtres, dont il encourage un « esprit d’accueil et de dévouement aux fidèles particulièrement généreux ».

« Eux aussi pèlerins, ils sont appelés, a écrit le pape, à servir leurs frères en leur offrant la vie de Dieu, en tant qu’hommes de la Parole divine et du sacré » (cf. Message à la retraite sacerdotale internationale d’Ars, 28 septembre 2009).

Le pape encourage les prêtres de ce diocèse et des autres diocèses qui les rejoignent pour ce jubilé, ou les prêtres des diocèses du Chemin de Saint-Jacques, à se « prodiguer pour administrer les sacrements de la pénitence et de l’eucharistie puisque ce qui est le plus recherché, le plus apprécié et le plus caractéristique de l’Année sainte, c’est le pardon et la rencontre avec le Christ vivant ».

Le pape a dit également sa « proximité » aux pèlerins de Compostelle, leur recommandant de faire fructifier leurs « expérience de foi, de charité et de fraternité » faites en chemin, et de vivre le Chemin « surtout intérieurement » « en se laissant interpeller par l’appel du Seigneur pour chacun d’eux ».

C’est ainsi, conclut le pape, qu’ils pourront « dire avec joie et fermeté près au portail de la Gloire « je crois ». ». Il les invite aussi à ne pas oublier dans leur prière « ceux qui n’ont pas pu venir » : « parents et amis, malades et pauvres, migrants, ceux dont la foi est fragile, et le peuple de Dieu et ses pasteurs ».

L’ Année Sainte Compostellane ou Jubilaire (Xacobeo) survient quatre fois tous les vingt-huit ans : en chaque siècle ont lieu quatorze Années jubilaires, comme en 1999, 2004, mais aussi en 2010 et 2021.

La tradition attribue au pape Calixte II (1119-1124), d’accorder en 1122 à Compostelle le premier « jubilé plein de l’année sainte » qui permettait aux pèlerins de bénéficier de l’indulgence plénière, aux conditions prévues par l’Eglise.

Par la bulle pontificale Regis Æterni promulguée en 1179, le pape Alexandre III confirmera ce privilège qui fait de Saint-Jacques-de-Compostelle une ville sainte.

C’est à partir du début du XVe siècle que l’indulgence plénière y a été vraiment associée, pour la première année sainte de 1428.

Les fidèles peuvent obtenir la « bulle jubilaire » ou « le jubilé » à trois conditions : se rendre la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle ; prier le Credo, le Notre Père et aux intentions du pape ; recevoir les sacrements de la pénitence (quinze jours avant ou après) et la communion eucharistique.

Le jubilé dure un an à compter de l’ouverture de la Porte Sainte de la cathédrale, le 31 décembre précédant l’année sainte et donc ce 31 décembre 2009 pour l’Année sainte 2010.

Anita S. Bourdin

 

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel