« Je viens pour donner un message d’espérance », déclare Mgr José Rodriguez Carballo, à l’occasion de la seconde session du chapitre général des frères de Saint-Jean qui viennent d’élaborer et de voter une « Déclaration » notamment sur le rapport au fondateur. Mgr Carballo recommande: pas de nostalgie du passé, mais une attention à la vie qui surgit aujourd’hui.
Pour le secrétaire – « numéro deux » – du dicastère romain pour la vie consacrée, c’est une espérance qui doit venir du « discernement », avec « lucidité » et avec « audace ». Il recommande: « discernement », « revisiter l’histoire et le charisme » et « relire votre origine et l’histoire de votre communauté et toujours avec espérance et avec confiance dans l’Eglise ».
Pas de nostalgie du passé
Les Frères de Saint-Jean publient également avec leur
Déclaration sur le charisme et le fondateur, la lettre de Mgr Carballo adressée aux frères. Il insiste: « N’entrez pas dans la nostalgie pour la vie passée, soyez attentifs à la vie qui se manifeste aujourd’hui dans vos communautés ».
Dans son homélie, le 23 octobre, en espagnol (vidéo avec traduction simultanée en français), Mgr Carballo a cité le pape Jean-Paul II (Lettre apostolique de 1996, Vita Consecrata): « Vous n’avez pas seulement une grande histoire à raconter, vous avez surtout une grande histoire à construire »: avec Jean-Paul II a invité à « fixer les yeux sur l’avenir vers lequel l’Esprit Saint vous pousse ».
Programmatique pour d’autres
Dans un communiqué de ce 5 novembre, les Frères de Saint-Jean indiquent que cette seconde session s’est tenue à Saint-Jodard (France) et a rassemblé 50 frères des 5 continents.
Les invités étaient Mgr Carballo, un médecin psychiatre spécialiste de la psychologie de groupe, soeur Noëlle Hausman, théologienne de la vie consacrée, et le fr Philippe Toxé, dominicain, prieur du couvent de Lyon, canoniste, qui a indiqué des « perspectives possibles d’amélioration de la gouvernance ».
Soeur Noëlle Hausman se dit, dans une
vidéo du chapitre, « impressionnée », notamment par la liberté de parole. Elle affirme: « Ils sont dans l’Eglise, l’Eglise a besoin d’eux. La manière dont ils vont traverser les difficultés sera programmatique pour d’autres. J’estime qu’ils sont dans les conditions totalement favorables pour entendre l’Esprit Saint leur dire: « Viens vers le Père ». Je suis là seulement pour leur rappeler un certain nombre de choses que déjà ils savent. »
Le rapport au fondateur
La « Déclaration » portant sur le charisme de la Communauté et sur le rapport au fondateur dit en particulier: « Si le charisme est une vie selon l’Esprit Saint, le P. M.-D. Philippe, en raison des graves abus qu’il a commis, ne peut pas être un modèle de cette vie. En conséquence, les Frères ne se réfèrent plus à lui comme à une norme pour actualiser leur charisme aujourd’hui. »
Cette déclaration « explicite également des éléments du charisme et du patrimoine spirituel des Frères de Saint-Jean » car « le charisme est un élément dynamique sans cesse à actualiser à partir de la vie de l’institut et des appels de l’Eglise ».
« La question des abus a été également traitée, notamment l’accompagnement des victimes, l’accompagnement des auteurs d’abus, la réparation due aux victimes, et la poursuite du travail de recherche sur les causes », précise le même communiqué.
Il indique en outre comme points à l’ordre du jour: « la formation », « une structure de gouvernement décentralisée ».
