Chine: Le gouvernement "s´acharne contre toute forme de culte religieux"

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Fournir des Bibles, c´est encore risquer la peine de mort

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CITE DU VATICAN, Mardi 8 janvier 2002 (ZENIT.org) – « Le gouvernement chinois s´acharne contre toute forme de culte religieux qui échappe à son contrôle », cette dénonciation sévère vient aujourd´hui de l´agence internationale Fides qui cite des faits à l´appui: fournir des Bibles, c´est encore risquer la peine de mort, même pour des habitants de Hong-Kong.

« Deux épisodes récents en témoignent, retenus par le Centre d´Informations pour les Droits de l´Homme et la Démocratie, qui a son siège à Hongkong », écrit Fides.

Un entrepreneur chrétien de Hongkong sera jugé au Fujian, précise l´agence, et il risque la peine de mort, pour avoir importé illégalement 33.000 Bibles en Chine ; un pasteur protestant, d´une confession considérée comme « illégale », a été condamné à mort au Hubéï.

Et de préciser: M. Lai Kwong-keung, âgé de 38 ans, entrepreneur de Hongkong, passera en jugement samedi prochain 12 janvier à Fuqing, dans la Province du Fujian. Il est accusé  » d´avoir fait usage d´un culte néfaste pour miner l´Etat de droit « , en important illégalement des Bibles destinées au groupe des  » Shouters « . M. Lai appartient à l´Eglise de Hongkong, dénomination protestante qui était présente dans l´ancienne colonie.

Or, la secte des  » Shouters  » est interdite par le gouvernement chinois depuis 1996. Le groupe, qui affirme qu´il compte plus de 500.000 fidèles, a une forme de culte charismatique, comprenant des prières et des chants. M. Lai a été arrêté au mois de mai dernier, après avoir importé illégalement deux « chargements de Bibles » de plus de 16.000 volumes chacun.

Deux membres de la secte des  » Shouters « , M. Yu Zhudi et M. Lin Xifu, qui avaient demandé des Livres Saints, ont été arrêtés et ils risquent la même peine que M. Lai.

Ces faits ont attiré l´attention du Président des Etats-Unis, M. Bush, qui a chargé ses diplomates de s´occuper de cette affaire.

Une femme de Chine continentale a fait elle aussi entendre sa voix, l´épouse de M. Lai : elle affirme que son mari est innocent et que, quand il a été arrêté il voyageait en Chine pour préparer leur repas de noces.

La loi chinoise ne permet d´apporter une Bible dans le pays que pour une utilisation personnelle. Mais, l´Eglise protestante officielle, elle non plus, ne suit pas les dispositions gouvernementales sur la presse ou sur la distribution des Bibles, en raison des longueurs bureaucratiques que cela comporte, ajoute Fides.

Un deuxième cas préoccupe les chrétiens dans le monde : il s´agit d´un pasteur protestant, M. Gong Shengliang, âgé de 46 ans, fondateur de l´Eglise du Sud de la Chine, appellation protestante clandestine pour désigner la Province de Hubéï. M. Gong a été condamné à mort sous l´accusation d´être chef d´un « culte néfaste », cette même accusation utilisée contre les membres de la secte bouddhiste du Falun Gong.

D´après le Centre d´Informations de Hongkong, Mlle Li Ying, nièce du pasteur Gong, a elle aussi été condamnée à mort, mais la sentence définitive a été renvoyée à deux ans.

Quinze autres membres de l´Eglise du Sud de la Chine ont été arrêtés et condamnés à des peines qui vont de deux ans à la prison à vie.

L´Eglise du Sud de la Chine, qui compte 50.000 fidèles, a été interdite par les autorités chinoises au mois d´avril 2001.

Le gouvernement chinois, explique Fides, exige que les chrétiens n´exercent leur culte qu´au sein d´associations contrôlées par l´Etat, comme l´Association Patriotique Catholique Chinoise, qui refuse tout lien avec le Pape et avec le Vatican. Plusieurs associations et militants de Hongkong, qui défendent les droits civils, ont lancé une campagne contre ces mesures du gouvernement chinois.

Le 7 janvier, ces groupes, dont Amnesty International, et le Père Franco Mella, Missionnaire de l´Institut pontifical des missions étrangères (PIME, de Milan), ont présenté une pétition au Bureau pour la Sécurité de l´ancienne colonie, en demandant qu´il ne soit pas permis à la Chine de mettre à mort des citoyens qui sont résidents à Hongkong.

Ils demandent en outre que les citoyens de Hongkong qui sont détenus en Chine, purgent leur peine dans les prisons de Hongkong. Le Bureau pour la Sécurité a répondu par une note qui déclare : « Les résidents de Hongkong, quand ils se trouvent en Chine continentale, sont tenus à observer les lois en vigueur ».

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ZENIT Staff

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